Encore sous contrat avec BMW lors du test officiel MotoGP à Valence, Toprak Razgatlioglu n’avais alors pas pu y partager avec la presse ses premières impressions de son essai de la Yamaha V4 du team Pramac.
Quelques semaines plus tard, début décembre, il a cependant pu répondre aux questions de deux journalistes aguerris, Manuel Pecino et Michel Turco, lors d’une interview diffusée sur le site partenaire Motosan.es.
Bien que nouveau dans la catégorie reine des Grand Prix, le pilote turc y fait preuve d’une grande expérience, faisant partageant l’élan positif qui l’anime dans cette nouvelle expérience, mais évitant aussi les pièges tendus par ses interlocuteurs…
Ainsi, celui qui arborera le numéro 7 fait part de ses premières impressions.
« Ce fut une véritable journée de découverte. Après le Superbike, tout est différent pour moi. Le paddock est différent, la moto est différente… Honnêtement, tout cela m’a paru un peu étrange. Dès que je suis monté sur la moto et que la porte du garage s’est ouverte, j’ai vu tous ces gens qui m’attendaient, les caméras… Je dois avouer que j’étais un peu stressé pour cette première sortie. Même si j’avais déjà eu l’occasion de me familiariser avec la moto en Aragón, l’objectif principal était de m’y adapter.
Mon principal problème était ma position sur la moto. Le lendemain, nous avons eu une autre séance d’essais, privée, où j’ai pu tester différentes positions sur le siège, ce qui m’a permis d’être plus à l’aise et d’aller plus vite. Pour revenir à cette première journée, ce n’était pas mal, mais je ne me suis pas donné à fond. Nous n’avions qu’une seule moto : si je tombais, les essais étaient terminés. La première impression est bonne, mais j’ai besoin de temps pour m’adapter. »
Curieusement, parmi les différences les plus notables avec une moto de Superbike, Toprak Razgatlioglu cite à nouveau sa position, un sujet découvert lors d’un essais précédent à Jerez en 2023.
« Tout est différent : les pneus, les freins, la moto, l’accélération, le freinage… Comme je l’ai dit, ce qui me gênait le plus, c’était la position de conduite : je suis trop en avant, ce qui ne correspond pas à mon style de pilotage. Je le ressens surtout au freinage. Nous avons beaucoup discuté avec l’équipe et les ingénieurs japonais. Ils vont fabriquer de nouvelles pièces pour modifier ma position, notamment un guidon plus haut. Je devrais pouvoir tout tester en Malaisie. »
Malgré cette difficulté, le pilote turc a devancé Jack Miller et Alex Rins, mais il évite soigneusement d’en tirer la moindre conclusion hâtive…
« Il ne s’agissait que d’une seule journée d’essais, alors ne vous fiez pas trop aux temps au tour ; ils ne sont pas très significatifs. Jack et Alex étaient là pour découvrir et appréhender la nouvelle Yamaha, désormais équipée d’un moteur V4. Pour ma part, n’ayant aucun point de comparaison avec le modèle 2025, notre approche était forcément différente. »
Ayant signé pour deux ans avec traitement d’usine chez Pramac, « El Turco » se fixe des objectifs raisonnables…
« Je sais qu’on attend beaucoup de
moi, mais je suis réaliste. Je pense que lors des premières
courses, je peux faire comme Bulega cette année lorsqu’il a
remplacé Márquez. Ensuite, une fois que je me serai habitué à la
moto et que j’aurai trouvé ma position, je pense que nous pourrons
viser le podium. Y parvenir dès la première année serait
fantastique. Mais en 2026, je dois encore apprendre. Je pense qu’en
2027, nous serons bien plus compétitifs. La moto aura évolué,
j’aurai appris les circuits que je ne connais pas, j’aurai assimilé
le style de pilotage et l’environnement MotoGP, et nous aurons les
pneus Pirelli, que je connais parfaitement.
Mais je sais que ce ne sera pas forcément facile. J’ai l’habitude
de gagner. En Superbike, je scrutais sans cesse le haut du
classement pour vérifier mon temps au tour. Aujourd’hui, je dois me
forcer à ignorer l’écran et à me concentrer sur ma course. Même
quand l’équipe est satisfaite, je ne le suis pas ; j’en veux
toujours plus. C’est dans ma nature ; je suis un compétiteur. On
verra, peut-être l’année prochaine, peut-être en 2027… Mon rêve est
de livrer un jour une belle bataille à
Márquez. »
Quant à Fabio Quartararo, sa référence immédiate chez Yamaha, Toprak Razgatlioglu évite soigneusement tout propos hasardeux…
« Fabio est très fort. Le battre dès ma première année serait évidemment fantastique. Je pense que nous pouvons apprendre l’un de l’autre, mais je dois d’abord me concentrer sur moi-même. Si je prends plaisir à faire du vélo, tout est possible. »
Retrouvez ici l’intégralité de cette interview diffusée
sur Motosan.es en deux parties:
Première
partie
Deuxième
partie



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