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Toprak Razgatlioglu

Les premières impressions et dires qui ont été formulés sur les deux jours de test à Jerez de Toprak Razgatlioglu sur la Yamaha M1, en vue d’une ambition en MotoGP, voulaient que les sourires étaient de mise. Comme quoi, cet essai aurait donné satisfaction, voire encouragé une révélation. Puis Maio Meregalli, qui était sur place avec Lin Jarvis, a cassé l’ambiance en reconnaissant que, finalement, il se serait attendu à mieux de la part du Turc. Un bémol que Lin Jarvis a presque renforcé en précisant à Austin que Franco Morbidelli avait toujours sa priorité pour 2024, à condition que sa prestation lors du Grand Prix d’Argentine devienne son pain quotidien. Et le champion du monde WSBK, qu’en a -t-il pensé de ce galop d’essai ? Eh bien ceci…

Sur les ondes de Speedweek, on découvre une analyse détaillée de Toprak Razgatlioglu sur ses deux jours de test que Yamaha lui avait organisé à Jerez, piste partagée avec des pilotes d’essai d’autres marques, peu après qu’il ait fait savoir qu’il était très tenté par une aventure en MotoGP l’an prochain. Il commence par ceci : « j’ai passé deux très bonnes journées à Jerez. Mon objectif était de faire autant de tours que possible pour avoir une meilleure compréhension de la moto plutôt que de pousser pour un temps au tour rapide. Mais c’était quand même très agréable ».

Le Turc rappelle que c’était sa seconde avec la M1, mais surtout sa première vraiment sérieuse : « l’année dernière à Aragon, je n’ai pu faire que 20 tours sur la MotoGP et la météo n’était pas bonne non plus. Cette fois à Jerez, il faisait très chaud, la piste chauffait jusqu’à 50 degrés Celsius ».

Après ce préliminaire, il développe le sujet : « la M1 nécessite un style de pilotage complètement différent de celui de ma R1 en Championnat du Monde Superbike. Le Superbike est beaucoup plus doux. La MotoGP est beaucoup plus rigide. Les pneus et le style nécessaire sont également complètement différents. Avec une Superbike, vous pouvez faire plus d’arrêts et de départs, avec la M1, vous devez prendre la vitesse avec vous davantage dans les virages. J’ai essayé de m’ajuster mais c’était difficile avec ma position sur la moto parce que j’étais assis trop haut. Je me sens plus à l’aise sur la Superbike parce que je suis mieux assis sur la moto ».

Toprak Razgatlioğlu

Toprak Razgatlioglu : « j’ai vraiment apprécié, je n’ai pas eu d’accident et j’ai laissé la moto en un seul morceau »

Toprak insiste ensuite sur la vraie différence entre sa R1 et la M1 : « la M1 est une moto complètement différente. Quand je suis passé de la Kawasaki à la Yamaha, c’était facile car les motos ont le même caractère. Mais les Superbikes et les MotoGP sont fondamentalement différentes. J’apprécie davantage ma R1. Mais depuis combien de temps je roule avec ? C’est la quatrième année ». Il précise : « j’ai pu profiter davantage de la MotoGP le deuxième jour, notamment sur les freins. Mais quand je suis assis aussi haut, je ne peux pas aller plus vite dans les virages car je ne sens pas le pneu avant et la limite. Ils m’ont dit que les motos étaient très différentes et avaient quelques inquiétudes à ce sujet. Mais j’ai abordé le test comme d’habitude ».

Cet essai l’a-t-il convaincu de poursuivre dans son ambition de rejoindre les Grands Prix ou plutôt dissuader ? « Chaque jeune pilote rêve un jour de piloter une MotoGP », a répondu le 33 fois vainqueur du Superbike. « Ce rêve s’est réalisé grâce à Yamaha et j’en suis heureux. J’ai vraiment apprécié, je n’ai pas eu d’accident et j’ai laissé la moto en un seul morceau. C’était aussi agréable d’avoir les deux jours avec Lin Jarvis. Je suis allé dîner avec lui et Andrea Dosoli après le test, ce qui était également important pour moi. C’était un test, voyons ce que l’avenir nous réserve. Maintenant, il est important pour moi de faire une bonne saison et de gagner à nouveau des courses, et j’espère pouvoir le faire ce week-end ».

Un week-end à Assen où il retrouvera entre autres sur la piste un Danilo Petrucci qui, lui, a fait le chemin inverse, passant du MotoGP au WSBK. Son avis est donc aussi intéressant… « Toprak a un style agressif au freinage, réussissant à se stopper dans la dernière partie des virages, mais à ce moment-là en MotoGP, il faut lâcher les freins, à cause des Michelin » dit Petrux sur GPOne. « Pour moi, c’est un grand talent, il a un excellent background en SBK, mais tout est différent en MotoGP, les motos ressemblent à des Superbikes, mais pas quand on les pilote. L’année dernière, je suis passé de la Panigale chaussée de Dunlop à la Suzuki MotoGP, en Indonésie c’était ma première fois avec un 4 cylindres en ligne, et au warm-up, je suis arrivé à moins d’une seconde de Rins ».

Puis il conclut : « il faut du temps pour aller vite en MotoGP, s’ils pensent que Toprak est l’homme qu’il faut, ils doivent y croire, alors il peut y arriver. Je ne sais pas non plus quel était le but de ce test, peut-être qu’il ne voulait pas faire de dégâts ». Une dernière remarque que Toprak Razgatlioglu a effectivement confirmé.

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