Toprak Razgatlioglu a goûté au monde du MotoGP, et l’électrochoc a été immédiat. Entre l’intimidation des premiers pas, l’émerveillement devant la puissance brute de la Yamaha et la chaleur humaine trouvée chez Pramac, le nouveau Turc prépare son grand saut pour 2026 avec une lucidité et une humilité qui forcent le respect.
Le passage du monde « famille » du WorldSBK à l’usine à champions qu’est le MotoGP n’a rien d’anodin. Razgatlioglu l’avoue sans détour : « le nombre de personnes et de caméras m’a un peu intimidé lors de cette première expérience. »
Pourtant, cette pression médiatique et ce paddock géant n’ont pas entamé son ressenti positif. « L’équipe m’a témoigné beaucoup de chaleur humaine », souligne-t-il, pointant notamment la complicité naturelle avec son futur coéquipier, Jack Miller : « c’est quelqu’un de tout à fait normal dans ce paddock si différent. » Un atout précieux pour s’intégrer.
Sur la piste, la révélation est technique. Bien qu’il n’ait encore « pas du tout poussé à fond » la nouvelle Yamaha V4 de Pramac, une chose l’a marqué : la vitesse de pointe. Comparée à une Superbike, la MotoGP est d’une autre dimension en accélération pure.
Son adaptation a été rapide. Après des temps prudents lors des premiers essais officiels à Valence, il a significativement progressé lors des essais privés additionnels, prouvant sa capacité d’absorption et son instinct de compétiteur.

Toprak Razgatlioglu et ses compliments pour le rookie Moreira sur la Honda
Dans le bain des nouveaux venus, Razgatlioglu a aussi un œil sur la concurrence. Il a été impressionné par Diogo Moreira, le champion Moto2 2025 qui teste chez Honda. « Je pense que Moreira était tout sauf lent… Il est indéniablement très bon. » Un respect mutuel entre deux futures stars, où Toprak reconnaît l’avantage de Moreira : l’expérience en Moto2, dont le pilotage se rapproche plus de celle du MotoGP.
La route vers le premier GP en mars est un sprint. « Trois jours de déjaugeage, puis trois jours d’essais officiels… c’est peut-être un peu trop intense », confie-t-il, conscient de la charge.
Le programme est sans pitié : 29 janvier, début des essais à Sepang, puis les 21 et 22 février à Buriram et 1er mars, débuts officiels en Grand Prix. « C’est un grand défi pour moi, un nouveau défi », résume-t-il, évoquant « des circuits que je ne connais pas encore » dans un calendrier de 42 courses avec les Sprints.
Toprak Razgatlioglu n’arrive pas en conquérant, mais en étudiant. Son mélange de talent brut, de discipline de fer et d’humilité sincère pourrait bien être sa plus grande force face aux cyborgs du paddock.
Il ne promet pas de victoires, mais « d’apprendre de tout ce qui se passera ». Dans un milieu où l’égo fait souvent chuter, cette approche terre-à-terre pourrait être la clé d’une adaptation réussie. Le roi du Superbike est prêt à redevenir apprenti. Et c’est peut-être ce qui fait le plus peur à ses futurs rivaux.
Buen rollo entre Toprak y Márquez en la previa de la gala FIM pic.twitter.com/oe7zQt8lGW
— todocircuito.com (@TodocircuitoWeb) December 7, 2025



























