Le double champion du monde MotoGP, Pecco Bagnaia, traverse une saison cauchemardesque sur la Ducati GP25. Avec une seule victoire en 2025 contre 11 en 2024, l’Italien semble à la dérive. Le Grand Prix de Hongrie a marqué un nouveau creux : échec en Q1, zéro point au sprint, et une triste neuvième place en course principale. Le voilà à 227 points de son coéquipier Marc Marquez, leader du championnat, qui a enchaîné un septième week-end consécutif à 37 points à Balaton Park.
Uccio Salucci, directeur de l’équipe VR46 MotoGP, n’a pas mâché ses mots sur TNT Sports avant le Grand Prix hongrois : « c’est difficile de dire ce qui se passe, je ne reste pas dans son box. Mais j’ai parlé hier avec lui et je lui ai dit : ‘S’il te plaît Pecco, Forza’, parce que maintenant, parfois, je vérifie les données : il ne freine pas, il ne roule pas de la bonne manière. »
Salucci va plus loin : « c’est comme s’il avait perdu un peu la motivation, et aussi la confiance avec la moto. La première chose, c’est de refaire de la moto comme Pecco Bagnaia, d’en profiter un peu. Je sais que ce n’est pas facile, mais s’il te plaît, Pecco, essaie, car c’est un double champion de MotoGP et un pilote fantastique. Ce n’est pas agréable de voir Pecco comme ça. Je n’aime pas ça. »
Salucci explique les déboires de Bagnaia par les spécificités de la Ducati GP25. Selon lui, Marc Marquez, habitué à une GP23 plus difficile à l’avant en 2023, s’est adapté plus vite à la GP25 : « quand Marquez est arrivé, la moto 2025 n’était pas sa moto, surtout au début, parce que la partie avant ne donnait pas beaucoup de sensations à Pecco, à Di Giannantonio. »
Pourquoi Marc Marquez brille quand Pecco Bagnaia sombre ?
Mais Marquez a su tirer son épingle du jeu : « Marquez est allé vite avec la 2023, qui était très difficile. Il arrive au 2025, c’est beaucoup mieux, et il va de plus en plus vite parce qu’il a un bon feeling. » À l’inverse, Bagnaia, habitué à la GP24 plus performante, peine à retrouver ses marques : « Pecco, peut-être, est arrivé avec la moto de 2024, et celle de 2025 a quelques problèmes. Marquez monte en puissance et il est facile de perdre le feeling avec ce genre de problèmes. »
Le Grand Prix de Hongrie a été un calvaire pour Bagnaia. Éliminé dès la Q1, 13e au sprint sans points, et handicapé par des problèmes de boîte de vitesses (un seul tour bouclé au warm-up), il n’a pu que limiter les dégâts avec une neuvième place en course, à 14 secondes de Marquez, intouchable vainqueur. Pourtant, une lueur d’espoir émerge : Ducati a opté pour une reconfiguration radicale de la Desmosedici, modifiant sa réparation des masses pour améliorer les sensations.
Malgré les résultats décevants, Bagnaia reste optimiste : « je suis plutôt satisfait. Pas du résultat, mais des sensations. J’ai contrôlé la moto, et la moto ne m’a pas contrôlé. » Il détaille : « j’ai constaté les premières améliorations dès samedi et je me sentais mieux. Ma stabilité en entrée de virage s’est nettement améliorée. Tour après tour, je me sentais mieux dimanche. » Ce changement, qualifié de « radical » par le pilote, pourrait marquer un tournant : « ce n’était pas un petit pas, mais un changement radical dans l’organisation. Heureusement, c’était un pas dans la bonne direction. J’ai immédiatement compris qu’il y avait un grand potentiel. »
Avec le prochain Grand Prix en Catalogne, Bagnaia espère capitaliser sur ces progrès. « Je commencerai à Barcelone et je travaillerai ensuite à partir de là. On verra si je progresse. Mais je suis sûr que ça ira en s’améliorant, » promet-il. Malgré une saison compliquée et un règlement limitant les évolutions techniques, le pilote issu de la VR46 Académie pose des bases solides pour rebondir et viser, au moins, la deuxième place au championnat. Le champion est-il prêt à rugir à nouveau en MotoGP ? Réponse à Barcelone !