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C’est un débat qui met quelque part assez mal à l’aise. Car nous vivons une époque où certains se revendiquant d’une cause recherchent à obtenir exactement son contraire. Une démarche constatée dans tous les domaines, mais avec une base systématique qui pollue le libre-arbitre : la leçon de morale. Prise pour référence, elle ferme la discussion en catégorisant, en cristallisant, en clivant. Les « pour » seraient vertueux, les « contre » des mécréants. La place de la femme sur la grille de départ d’un sport mécanique est ainsi remise en cause en automobile. La Formule 1 a décidé de les biffer. Pour leur bien ? Le MotoGP, en ne suivant pas encore, est-il pour autant archaïque, sexiste et dépravé ? Et si on parlait tout simplement boulot ?

Après le championnat d’Endurance, la Formule 1 a décidé de bannir de ses manifestations d’avant-course les femmes qui jouaient les « hommes sandwiches » pour, non pas des souteneurs, mais des soutiens publicitaires. Une démarche qui ne correspondrait plus à l’image de la gente féminine dans la société. Dont acte. Mais on notera que jamais, dans cette démarche, on a demandé aux intéressées ce qu’elles en pensaient. Ce qui aurait été la marque minimum de respect dont les censeurs, masculins, se targuent.

La moto leur a donné en revanche la parole et, sur GPOne, certaines ont rappelé qu’être Umbrella Girl avait été le point de départ d’une carrière vers d’autres horizons dans le paddock. Une logique qui est aussi prise en compte par Dorna. Sur motorsport-magazin, Ignacio Sagnier, en charge de la communication a mis les choses au point : les Umbrella Girls seront toujours dans le paysage : « nous ne pensons pas les bannir car, pour nous, elles font partie de l’ensemble des salariés qui travaillent dans le paddock. Et nous respectons ces salariés ».

« Elles ne sont pas employées par nous mais par les écuries et des sponsors qui estiment qu’elles sont une plus-value pour leur image. Beaucoup de ces femmes sont des étudiantes, d’autres ont une autre profession, cela leur permet de gagner de l’argent avant de retourner à leurs autres activités. Nous n’interviendrons pas sur ce sujet tant qu’il n’y aura pas de signes irrespectueux avérés à leur égard ».

Une position rationnelle, pragmatique, prenant en compte les impératifs de tout le monde. Pour les croisades, passer votre chemin.