Lucio Cecchinello ne mâche pas ses mots lorsqu’il évoque la situation actuelle de Johann Zarco. Le patron du team LCR Honda tire un constat lucide, presque amer, sur la fin de saison de son pilote français. Entre rôle de testeur, chutes à répétition et perte de repères, l’aventure 2025 s’est transformée en parcours du combattant.
« Johann doit être un pilote d’essai pendant les courses, et c’est difficile dans ces conditions », reconnaît Cecchinello.
Le manager italien souligne la mission impossible confiée à son pilote : faire évoluer la Honda en pleine compétition, tout en restant performant face à la concurrence.
« Il roule souvent avec deux motos différentes, parce que nous devons comparer plusieurs solutions techniques en même temps. »
Résultat : aucune stabilité, des sensations changeantes à chaque tour, et une confiance qui s’effrite.
Depuis sa victoire historique au Grand Prix de France et son podium à Silverstone, Zarco a connu une spirale descendante. « Il a perdu confiance » admet Cecchinello, sans détour.
Les multiples essais, les réglages expérimentaux et les chutes successives ont fragilisé un pilote pourtant réputé pour sa solidité mentale.
« Il n’a pas oublié comment piloter. Mais quand tu changes constamment de setup, tu ne peux plus trouver ton rythme. Et quand la confiance s’en va, tout devient plus compliqué. »

« Johann Zarco mérite mieux, et nous ferons tout pour lui donner enfin la moto qu’il mérite »
Cecchinello ne cache pas sur GPOne les limites de la RC213V, une machine « qui reste exigeante dans les virages, surtout pour un pilote plus petit comme Johann ».
Honda continue de chercher la bonne direction technique, mais le travail reste colossal : « nous essayons d’améliorer la moto à chaque course, mais parfois, c’est un pas en avant et deux en arrière. »
Malgré la frustration, le patron du LCR veut rester pragmatique. « notre but est clair : finir comme la meilleure Honda et viser le top 10 du championnat. »
Un objectif modeste pour un ancien vice-champion du monde, mais réaliste face à la situation actuelle du constructeur japonais.
Entre son rôle de “développeur en course” et une Honda toujours instable, Johann Zarco doit serrer les dents jusqu’à la dernière manche.
Cecchinello garde cependant foi en son pilote : « Johann est un professionnel exemplaire. Il mérite mieux, et nous ferons tout pour lui donner enfin la moto qu’il mérite. »
Souffrant du poids du développement et d’une machine encore à apprivoiser, Zarco vit sans doute l’une des phases les plus complexes de sa carrière — mais pas la dernière. Comme toujours, le Français ne rendra pas les armes sans livrer bataille.
































