Le Grand Prix de Saint-Marin (12-14 septembre) marque un tournant pour Yamaha : le tout premier engagement en course de son prototype MotoGP V4. Confiée au pilote d’essai Augusto Fernandez, la machine ouvre une nouvelle ère pour la marque japonaise, qui compte aligner le V4 dès 2026 sur ses quatre motos officielles.
Alors que beaucoup imaginaient Motegi comme prochaine étape logique, Maio Meregalli, team manager de Monster Energy Yamaha, a tranché en direct sur MotoGP TV :
« Ce mois-ci, nous envisageons de faire le wild-card à Sepang, car pour nous c’est un projet complètement nouveau. Malheureusement, nous n’avons pas eu beaucoup de temps sur la piste. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons décidé de faire le wild-card : pour recueillir le plus d’informations possible et être prêts de la meilleure façon. »
Pourquoi Sepang et pas le Japon ? La réponse est simple : stresser la moto dans des conditions extrêmes.
« Il y a une très forte possibilité, mais ce ne sera pas à Motegi, ce sera en Malaisie et, très probablement, à Valence. Le plan est vraiment d’aller en Malaisie où les conditions sont extrêmes. La wild-card est le meilleur moyen de stresser la moto. Courir sous une chaleur extrême sera un stress supplémentaire. »
Quartararo et Rins en première ligne des tests Yamaha, Miller sur la touche
Les titulaires Yamaha Fabio Quartararo et Alex Rins ont déjà eu un premier aperçu du V4 lors d’un test privé à Barcelone, au lendemain du GP de Catalogne. Ils remettront le couvert dès lundi (15 septembre) sur le circuit de Misano, lors du test officiel d’après-course.
Meregalli insiste : « Pour moi, un autre jour important sera lundi, où les pilotes d’usine auront également la deuxième possibilité de piloter la moto. Nous avons eu un test positif lundi dernier, malgré la météo. Pour moi, lundi sera encore plus important car nous serons au milieu du groupe. »
Jack Miller, pilote Pramac Yamaha, avait exprimé son envie de rouler dès cette année avec le V4. Mais la réglementation l’en empêche : Yamaha a déjà épuisé ses deux homologations aérodynamiques et validé la boîte de vitesses.
Meregalli confirme aussi que les ressources matérielles sont trop limitées pour envisager une demi-saison avec le V4 : « nous n’avons que deux unités, et elles doivent être utilisées par Augusto Fernandez pour développer la moto. »
Yamaha opère donc en mode « projection » totale. Toutes les ressources sont concentrées sur la préparation de la saison 2026, quitte à sacrifier une partie de la saison 2025 en cours.
Le message est clair : Yamaha mise tout sur sa révolution V4. Les wild-cards de Fernandez à Sepang et Valence seront les ultimes stress-tests avant le grand saut dans l’inconnu pour 2026. La marque aux diapasons joue son avenir en MotoGP sur ce pari technologique audacieux.