Le rêve d’un V4 Yamaha arme du redressement de la marque en MotoGP tarde à se matérialiser. Et Augusto Fernandez, seul pilote à en avoir pris le guidon en conditions course, ne cache plus son inquiétude…
À Sepang, pour sa deuxième wild-card après Misano, le prototype tant attendu a accusé encore un retard massif sur… tout le monde. Et le verdict de Fernandez est sans ambiguïté : « nous avons besoin de pièces, nous avons besoin d’autre chose. »
Malgré quelques progrès, les chiffres font mal, comme ceux des écarts, avec le vainqueur, relevés entre Misano et Sepang : le Sprint donne ainsi +27,893 s contre +25,412 s et le GP +61,504 s contre +47,060 s.
Et la comparaison avec les Yamaha M1 équipées du 4 cylindres en ligne n’est pas plus rassurante : +7,7 s sur 10 tours du Sprint face au plus lent des M1 en ligne et +21,9 s sur le GP face à Jack Miller.
S’ajoute un déficit notable en vitesse de pointe : V4 Yamaha : 329,2 km/h vs meilleur KTM : 341,7 km/h et Yamaha Inline-4 : 333,3 à 336,4 km/h … En clair : le prototype manque de moteur et d’efficacité aérodynamique.
This is closer than a close call 😅💥#MalaysianGP 🇲🇾 pic.twitter.com/XmxflHo8qP
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) October 26, 2025
Augusto Fernandez : « nous sommes au même point que celui où nous avons terminé à Misano… avec les mêmes problèmes »
Fernandez avoue que le week-end a commencé… pire que celui de Misano : « nous avons senti qu’il fallait tout recommencer pour retrouver nos bases. » Après trois jours de boulot acharné, où en est-on ? « Nous sommes au même point que celui où nous avons terminé à Misano… avec les mêmes problèmes. »
Il y a bien une direction identifiée — ce qui est déjà une victoire pour un tout nouveau concept — mais Yamaha ne peut plus bricoler : « nous avons fait tout ce que nous pouvions avec les moyens du bord. Maintenant, il faut des pièces, il faut autre chose. »
Qualifié dernier, Fernandez a passé sa course à se battre avec… Michele Pirro, pilote d’essai Ducati, qui l’a finalement dépassé. Le symbole est cruel : même l’autre prototype, non optimisé pour la performance pure, est devant.
Et maintenant ? La prochaine wild-card aura lieu à Valence, dans un contexte tendu pour Yamaha : Fabio Quartararo presse l’usine de livrer des progrès concrets. Le développement du V4 doit s’accélérer avant la révolution MotoGP 2027. Le risque d’un nouveau fiasco existe, et Yamaha le sait.
La direction est là, mais le temps file. Et dans le paddock, personne ne croit qu’on rattrape Ducati avec un tournevis et de la bonne volonté.
Le V4 Yamaha avance, mais à petits pas. À ce niveau d’élite, ce n’est pas suffisant. Valence sera un premier verdict. 2026 sera une obligation de réussir. Et pour 2027… une question de survie.
