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Si Michelin a battu les records de quatre  courses, à Losail, Mugello, Misano et Valencia, pour son retour en MotoGP, le reste ne fut pas un long fleuve tranquille pour autant.

Après une arrivée en fanfare au Qatar (voir interview exclusive ici), dès l’Argentine, les problèmes rencontrés par Scott Redding ont mis le Bibendum en état d’alerte, et si sa réaction fut fulgurante (voir interview exclusive ici), le niveau d’adhérence de son pneu arrière, pourtant légendaire, en a pâti, au nom de la sécurité.

Et malgré au moins deux progressions en ce domaine, les hommes de Clermont-Ferrand n’ont pas retrouvé le niveau d’adhérence du début 2016, toujours pour des raisons de constructions plus sures mais moins performantes.

Là est donc l’objectif que se sont fixés les techniciens de Michelin, parallèlement à l’introduction d’un nouveau pneu au profil différent pour l’avant.

Nicolas Goubert, Directeur Adjoint, Directeur Technique et Superviseur du programme MotoGP,  s’est exprimé sur le sujet lors d’une conférence de presse spécifique à Valencia.

Extraits…

Nicolas Goubert:  « Au début, les pilotes ont été surpris par l’adhérence disponible à l’arrière. Bien sûr, ce qui est arrivé en Argentine nous a fait changer le pneu et, surtout juste après l’ Argentine, l’arrière n’a pas eu autant d’adhérence qu’avant. »

« L’ Argentine n’a pas été un bon événement pour nous et nous avons réalisé que nos pneus arrière n’étaient pas assez robustes. Mais le point positif est que nous avons réagi très rapidement et qu’en une semaine, nous avons eu un pneu assez robuste, prêt à faire la course à Austin. »

« Je pense que tout le monde impliqué a réalisé combien nous étions impliqués dans ce sport, parce que être en mesure de construire de nouveaux pneus en moins d’une semaine a été très exigeant. »

« A partir d’Austin, pour des raisons de sécurité, nous devions bien sûr garder ce type de pneu arrière robuste et quand nous sommes arrivés à Jerez, nous avons réalisé à quel point cela affectait la performance de la moto. »

« Nous avons eu beaucoup de critiques à Jerez (voir interview exclusive ici), avec des pilotes se plaignant d’un manque de traction avec la nouvelle construction. Encore une fois, nous avons essayé de réagir très rapidement et, entre Le Mans et le Mugello, nous avons fait un pas en avant. »

« Au Mans, nous avons battu le record du tour en qualifications et les chronos en course étaient très compétitifs. Au Mugello, le temps de la course a été raccourci et nous avons passé l’été avec beaucoup de résultats positifs, comme à Misano, à Brno sur le sec et ainsi de suite. »

« Vraiment, pour nous, Misano et Mugello étaient aussi bons que le Qatar, bien qu’ils aient eu lieu après l’Argentine (et le changement de construction qui en a découlé).

« Puis, pour terminer la saison, nous avons eu les trois courses outre-mer, au cours desquelles nous avons rencontré une météo très inattendue. Le point positif pour nous était que même avec des conditions inattendues, nous avions quelque chose à offrir aux équipes et aux coureurs leur permettant d’avoir confiance avec. »

« Parfois, nous avons été un peu conservateurs…  des endroits comme Aragon, et peut-être à Phillip Island ou à Motegi. Les pneus (arrière) étaient un peu durs. Presque tout le monde a choisi le pneu tendre, ce qui n’avait pas été le cas jusque là. L’une des explications pour Phillip Island est la météo. Si nous avions eu 15 ou 20 degrés de plus sur la piste, cela aurait été différent. »

« Mais même après l’ Argentine, sur certains circuits, nous avons présenté un très, très bon grip (arrière). Mais il n’a pas été régulier sur la saison. Parce que parfois vous visez juste, et parfois vous avez une grande marge d’amélioration. »

« Voilà où nous devons travailler pour la saison prochaine. »

« Pour l’arrière, nous allons garder le même profil, mais déjà nous avons fait quelques tests à Barcelone avec certaines choses très différentes que nous ne pouvions pas utiliser cette année. Nous allons continuer à travailler là-dessus pour notre construction arrière, car elle a montré un bon potentiel. »

« Mais la première chose sera le nouveau profil avant. J’espère vraiment confirmer les résultats positifs obtenus sur les deux ou trois circuits où nous avons déjà testé. Une fois que nous avons fixé le profil, nous allons légèrement travailler sur la construction et la gomme, mais je dirais que la gomme sera une petite adaptation. »