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Imaginons. Vous êtes responsable du recrutement pour Ducati Lenovo Team. Jack Miller s’en va pour l’équipe officielle KTM, et vous devez lui trouver un remplaçant. Plusieurs choix s’offrent à vous, mais vous devez respecter la structure Ducati, en sélectionnant un pilote évoluant déjà sur la Desmosedici. Qui choisissez-vous ? Dans ces deux articles, nous allons essayer de vous orienter, et ce très méthodiquement. C’est parti.

I) Les critères de sélection

Qu’attendez-vous d’un pilote d’usine ? Avant même de parler de niveau, le mental doit primer. En général, les pilotes officiels ne sont pas des rookies et disposent d’une capacité à faire d’excellents retours aux ingénieurs. Ils doivent être impliqués à 100 % dans le projet et se battre pour la marque. Idéalement, un pilote d’usine doit être capable de jouer la gagne toutes les deux semaines tout en étant régulier. C’est un poste difficile, d’autant plus que l’heureux élu fera face à Pecco Bagnaia, l’un des pilotes les plus rapides de sa génération.

Pour votre décision, attention à la période de jugement. Comme le dit un célèbre adage, « l’on est seulement aussi bon que notre dernière performance ». Inconsciemment, les derniers weekends jouissent d’une plus grande importance. Nous y reviendrons plus tard. Rappelons simplement que Johann Zarco est quasiment assuré de piloter pour Pramac en 2023, et ce malgré de beaux arguments. Il aurait pu faire partie de cette conversation.

 

Fausto aurait été fier. Photo : Michelin Motorsport

 

II) Bastianini, le pari le plus risqué

Vous l’aurez compris, cela nous ramène à deux prétendants. Enea Bastianini, champion du monde Moto2 en 2020, a crevé l’écran en ce début de saison. Trois victoires à Losail, Austin et au Mans, et chaque fois avec la manière. Nous n’allons pas revenir sur son pédigrée, mais plutôt nous attarder sur ses atouts et défauts.

Faire monter « Bestia », c’est un pari risqué. Mais qui dit risque élevé dit récompense potentiellement élevée. Tout d’abord, il bénéficie d’une science de la course remarquable, comme l’ont prouvé ses succès. Enea est plein de sang froid, d’ambition assumée et peut mener une course ou mettre la pression en bataille. Sa confiance en lui lui confère des propriétés similaires aux grands champions. Il est fort sur un tour et dispose d’un excellent rythme le dimanche (avec deux meilleurs tours en course). Pointant 5e du championnat avec 105 points, il compte une moyenne de 9,54 points par course, et de 13,12 quand il termine dans les points. Autre point positif. Il ne s’est jamais blessé lourdement.

Cependant, tout n’est pas rose. S’il est sur une bonne dynamique, il faut mentionner ses résultats en dents de scie : Outre ses trois victoires, il n’a jamais fait mieux que 8e (Jerez). En difficulté sur ces quatre dernières courses (deux abandons, puis une 10e et 11e place), l’engouement a diminué.

Il est difficile d’appréhender un profil comme « Bestia ». Un pilote que personne n’attendait mais qui performe bien au-delà de tout ce qu’il a laissé transparaître en carrière. Cela tiendra-t-il sur la durée ? Rien n’est moins sûr, et cet argument pourrait peser dans la balance.

Demain, nous analyserons en détail le cas de Jorge Martín et livrerons notre conclusion. N’hésitez pas à nous donner votre avis en commentaires !

Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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