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Bagnaia Pecco

Je ne sais pas trop quoi penser de la prestation de Pecco Bagnaia au Grand Prix du Qatar MotoGP. d’un côté, cette fois, il était dans le coup, mais, de l’autre, il laisse beaucoup de points à ses adversaires principaux, les frères Marquez. Comme quoi, une petite erreur en qualifications peut faire de grands dégâts. Analysons ensemble sa prestation.

 

Bagnaia, le favori ?

 

Personnellement, et puisqu’il faut se mouiller un peu dans cette chronique, je trouve qu’il s’en sort bien. Tout d’abord, je tiens à rappeler qu’il n’était pas le favori. Comme précisé dans un précédent article, la seule chute de Marc Marquez à Austin n’a pas rendu Bagnaia plus fort, même si ça lui a permis de rattraper des points. Marquez n’a pas arrêté de mettre la pression sur l’Italien, avant et pendant le week-end. Vendredi soir, il disait, par exemple, que Pecco était le plus rapide, alors que Franco Morbidelli avait terminé premier de la Practice.

 

Bagnaia Pecco

Bagnaia pointe déjà à 26 points de Marc Marquez au général. Photo : Michelin Motorsport

 

Bien évidemment, Marquez restait l’homme à battre, et je ne crois pas que Pecco soit tombé dans son jeu, ce qui est un point positif. Il a roulé sans trop en faire, sans empirer sa situation. Si l’octuple champion du monde a rappelé, à de multiples reprises, qu’il ne s’était imposé ici qu’une seule fois, le tracé ne me paraissait pas nécessairement plus favorable à Bagnaia. D’accord, il y a gagné l’année dernière, mais avait aussi perdu la course de manière assez étrange contre Fabio Di Giannantonio en 2023. Puis, souvenez-vous, en 2022, il était tombé peu après le départ, ce qui conditionnait son très mauvais début de saison. Clairement, il n’avait pas l’avantage sur le papier, et sans doute pas plus qu’à Jerez dans quinze jours ; que Marquez nous vend comme le jardin de Bagnaia – j’exagère à peine.

 

Un problème de réservoir

 

On voit, sur ces quatre premières courses, une différence notable entre le Bagnaia du samedi et celui du dimanche. L’Italien, interrogé sur ce fait, invoque la responsabilité du réservoir « Sprint ». Mais qu’est-ce que c’est, au juste ? J’ai vu beaucoup de gens s’interroger sur ce point. En fait, pour la course Sprint, l’allocation de carburant est limitée à 12 litres, contre 22 pour les Grands Prix. Les équipes ont le choix d’installer un tout nouveau réservoir, ou de trouver un moyen de limiter la capacité de celui existant.

Ducati fait le choix d’en utiliser deux différents : un pour le Sprint, et un pour la course longue. Placé sous la selle, il est très important pour l’équilibre de la moto, ce dont Pecco Bagnaia se plaint beaucoup depuis l’entame. Ceci dit, c’est un phénomène assez étrange, car on sait que la Desmosedici GP25 est, pour l’instant du moins, assez proche de l’antérieure GP24. Je n’ai trouvé aucune mention de ce genre l’année dernière, où Bagnaia était fort sur le format court – sept victoires, tout de même. Lui pense que ça ne peut venir que de là, car la moto du dimanche, d’après ses dires, est en tout point identique à celle du samedi ; à l’exception, donc, du réservoir.

 

 

C’est étrange, mais c’est vrai qu’en piste, ça se voit. Il est moins à l’aise, dépasse beaucoup moins facilement et peine derrière ses concurrents. En temps normal, il est l’un des meilleurs « dépasseurs » sur la grille, si ce n’est le meilleur, devant Fabio Di Giannantonio et Jorge Martin, d’après moi. Son aisance lors de la bataille avec Franco Morbidelli, dimanche, nous le rappelle. Ducati devrait donc travailler sur ce point, car Bagnaia en parle avec insistance depuis l’Argentine si ma mémoire est bonne.

 

Bagnaia Pecco

Bagnaia sauve les meubles. Mais quand va-t-il répliquer ? Photo : Michelin Motorsport

 

Un autre élément me fait tiquer. Je trouve que c’est en Q2 qu’il a le plus régressé entre 2024 et 2025. Bagnaia, autrefois l’un des meilleurs sur un tour, pouvait largement rivaliser avec Jorge Martin sur les deux dernières années. L’Italien était capable de foudroyer ses adversaires, dès le premier essai. Outre sa chute en qualifications au Qatar, qui le relégua en 11e place sur la grille, il n’a vraiment pas brillé cette année dans cet exercice. Sixième aux États-Unis, derrière Franco Morbidelli. Quatrième en Argentine, derrière Johann Zarco. Puis, troisième en Thaïlande, pour la première manche. Une seule première ligne en trois courses, c’est bien trop peu, et on sait que, dans cette ère, la place sur la grille est un critère déterminant.

Ducati a donc du pain sur la planche, car ça ressemble à une énigme. Mon analyse est un peu différente : je pense que Bagnaia est plus en difficulté en qualifications qu’en Sprint, et que c’est sur ce point qu’il faut absolument travailler. La preuve : sur les trois premiers Sprints, il n’a perdu aucune position et en a même gagné quatre. Et aucun des trois n’était vraiment gagnable de toute façon. Cela va donc peut-être plus loin qu’un simple problème de réservoir.

 

Conclusion

 

Un petit mot pour le féliciter de sa prestation. Je me doutais qu’il tapait trop dans ses pneus, mais on doit rendre hommage à la course de Bagnaia, qui remonte, en piste, de la onzième à la troisième place, le tout en effectuant des dépassements de grande classe. Il s’est même permis d’attaquer Marc Marquez, ce qui est bon pour la confiance. L’Italien est dans le coup.

Je suis curieux de savoir ce que vous pensez de cette différence entre le samedi et le dimanche. Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Il s’en sort bien, mais après tout, c’est l’un des spécialistes des remontées. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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