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Il est l’heure de débriefer cette saison. Comme tous les hivers depuis deux ans, cette chronique analyse en détail la campagne de chaque pilote, du moins bien classé au champion du monde. Il s’agit là d’apporter un point de vue argumenté sur la performance de chacun de nos héros, afin d’en discuter tous ensemble. Ce deuxième volet sera dédié à un pilote qui n’était, de toute évidence, pas prêt. C’est parti !

Hier, le premier épisode de cette rétrospective était consacré aux remplaçants et autres wild-cards. Cliquez ici pour le retrouver.

 

Pronostic juste

 

Cette année, grande nouveauté ! Vous le savez, j’ai l’habitude de donner des pronostics en début de saison, pour chaque pilote. Le problème, c’est que je n’arrive jamais à les retrouver ; ils sont noyés dans la tonne de notes que je prends au cours de l’année. Sauf que, cette fois, j’ai mis la main dessus ! On va donc voir là où j’avais juste, et là où je m’étais totalement planté.

Ça me peine de le dire, mais ma prédiction concernant Somkiat Chantra, le sujet de l’article du jour, était bonne. Bon, j’avais un peu exagéré, puisque, de manière un peu provocatrice, j’avais anticipé la première saison à zéro point depuis la campagne de Tom Lüthi en 2018. Somkiat Chantra en a finalement marqué sept, mais du point de vue du rythme, ce n’était pas franchement mieux que le Suisse.

 

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Il montrait des signes de progression sur la fin. Photo : Michelin Motorsport

 

Je l’avais imaginé dernier du championnat, en 22e place. Il a bien terminé dernier des titulaires, oui, mais 26e ! Ceci signifie que quatre remplaçants/wild cards ont fait mieux que lui, à savoir, Augusto Fernandez, Lorenzo Savadori, Takaaki Nakagami et Pol Espargaro.

 

Un pilote au mauvais endroit au mauvais moment

 

Il faut dire que Somkiat Chantra, pilote « moyen + » en Moto2, avait peu de chances de s’imposer durablement en MotoGP. Son expérience débuta avec une moto très difficile à piloter, et connue pour emmener ceux qui l’enfourchent au tapis. Chantra s’est assez lourdement blessé, mais à l’entraînement, et a manqué cinq courses tout au long de la saison. Dans une première année, de tels passages à l’infirmerie peuvent conditionner toute une carrière.

Je pense que ça ne sert à rien de l’enfoncer en évoquant son niveau de performance ou de faire le comparo avec Johann Zarco, car nous avons tous vu la même chose cette année : il était loin, très loin, même, peu importe les conditions et le circuit. Des chutes devant lui sont responsables de ses sept points marqués, mais il faut reconnaître qu’il s’est quand même amélioré sur la fin de saison. C’est un bon rappel : même si son accession en catégorie reine était permise par le sponsor pétrolier Idemitsu, il reste, à l’échelle de la planète, l’un des meilleurs pilotes du monde.

 

Une image folle

 

On ne l’aura pas beaucoup vu à l’écran cette année, mais une image me vient directement en tête lorsque je pense à lui. Cela remonte au Grand Prix d’Indonésie, où il battait, à la régulière, un Pecco Bagnaia en perdition ! Au moment où l’Italien tombe, Chantra est déjà devant et je trouve ça dingue. D’ailleurs, c’est sur le tracé de Mandalika qu’il a réalisé son meilleur résultat de l’année, une belle treizième place.

 

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Une image trop souvent vue cette année. Photo : Michelin Motorsport

 

Un pilote Thaïlandais sympathique

 

Il était difficile de s’y attacher, certes, mais je regrette tout de même son départ pour une raison singulière. Voyez-vous, dans ma tendre enfance, j’étais passionné de drapeaux. Après être tombé amoureux des sports mécaniques, j’ai toujours gardé cet attachement pour les nationalités hors du commun, que ce soit en MotoGP, en rallye, ou aux 24 Heures du Mans. Le fait qu’un pilote vienne d’un pays peu représenté m’a toujours donné envie de me renseigner sur son histoire, de le supporter. Pour vous donner quelques exemples, je peux vous parler de Manfred Schurti, liechtensteinois, en endurance, Markko Märtin, estonien, en rallye, ou encore Alex De Angelis, saint-marinais, en moto.

Somkiat Chantra n’aura peut-être pas marqué l’histoire des Grands Prix, mais celle de son pays, en devant le premier Thaïlandais à figurer au départ d’une course MotoGP. En appréhendant ce fait, on met mieux en perspective les épreuves auxquelles il dut faire face pour en arriver là ; son parcours est de facto atypique. L’année prochaine, il sera remplacé par Diogo Moreira, un Brésilien, qui a une nationalité rare en moto également, mais dont les représentants dans d’autres sports mécaniques sont nombreux. De la même manière, je me réjouis d’avoir un Turc sur la grille, en la personne de Toprak Razgatlioglu.

Pour revenir à Chantra, Honda a réussi à lui faire une place dans l’équipe d’usine en WSBK, et j’espère de tout cœur qu’il réussira là-bas.

Qu’avez-vous pensé de la saison de Somkiat Chantra ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Somkiat Chantra a le potentiel pour durer en Superbike, j’en suis convaincu. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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