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Marc Marquez personne

Marc Marquez a encore écrasé le week-end à Brno, à la surprise d’absolument personne. Lors du Sprint, il s’est même permis de perdre plus de deux secondes pour laisser passer Pedro Acosta, puis l’a redoublé quand il a voulu. Ce qu’il fait est unique, nous sommes en train de voir évoluer l’un des meilleurs pilotes de tous les temps, si ce n’est le meilleur. Cependant, une caractéristique inhérente à Marc Marquez n’est jamais discutée, alors, je vais m’y frotter aujourd’hui. Avant cela, rapide retour sur son week-end et ses deux victoires.

 

Deux crans au-dessus

 

Je suis obligé de trouver des angles différents pour mes articles le concernant, car il n’y a plus rien d’original à dire de ses performances. Marc Marquez se balade, littéralement. Samedi après-midi, même un problème de pression pneumatique n’a pas pu le déconcentrer. Il s’est garé, a dit à ses gosses : « allez, repassez devant, histoire de me réchauffer les gommes », et une fois que les températures étaient optimales et la pénalité évitée à coup sûr, il s’est affranchi d’Acosta comme si c’était un cône. Pourtant, on parle quand même de Pedro Acosta, considéré à juste titre comme un prodige, double champion du monde Moto3/Moto2. Et ça aurait été pareil avec n’importe qui d’autre.

 

Marc Marquez personne

Seul au monde. Photo : Michelin Motorsport

 

Lors du Grand Prix, même chose. Au Sachsenring, il avait sept secondes d’avance sur le sec, et j’avais trouvé cela abyssal. Cette fois, l’addition était un peu moins salée pour Bezzecchi, mais je crois que Marquez, s’il l’avait voulu, aurait pu mettre un tarif similaire au reste de la grille. Jorge Martin disait qu’il était un cran au-dessus, mais je crois que c’est plutôt deux, voire, trois. Il fait ce qu’il veut, contrôle, double comme il en a envie. La preuve : Bagnaia, qui était pourtant autrefois l’un des meilleurs en bagarre, a été dépassé de la même manière et au même endroit pendant le Sprint et le Grand Prix.

Ça me rappelle ce que les footballers disaient de Lionel Messi lorsqu’il jouait à Barcelone. « On sait que ça arrive, on sait ce qu’il va faire, mais on ne peut pas l’arrêter ». Le dernier pilote qui m’a donné cette impression était… Marc Marquez, il y a bientôt dix ans. Et ça m’amène à poser une question cruciale pour son héritage : a-t-il la meilleure longévité de l’histoire motocycliste ?

 

Marc Marquez fait mieux que Valentino Rossi

 

 

Pour ça, je vais dégainer la comparaison interdite, celle qui déchaîne les fanatiques. Vous savez, ceux qui n’ont toujours pas compris que je n’étais pas plus pour l’un que pour l’autre. Lorsqu’on évoque la longévité en Grands Prix, on pense immédiatement à Valentino Rossi, détenteur de la majorité des records liés à ce paramètre. « The Doctor » a passé vingt-et-un ans en catégorie reine, de 2000 à 2021 sans discontinuer. Et pourtant, dès aujourd’hui, je pense que Marc Marquez vieillit mieux que la référence dans ce domaine. Je m’explique.

La définition du terme « longévité » est on ne peut plus simple : c’est la durée de la vie. Certes, on peut le prendre sous cet angle et affirmer que le pilote avec la plus longue durée de vie en MotoGP est Valentino Rossi, car c’est une question de chiffres. Mais moi, je veux évoquer la qualité de la vie, non pas sa longueur. Et sur ce point, je crois que personne n’égale Marc Marquez dans l’histoire des Grands Prix.

Voyez-vous, pendant le GP de Tchéquie, je me faisais la réflexion : à quand remonte une telle domination ? Immédiatement, j’ai pensé à Marc Marquez, version 2014 avec dix victoires sur les dix premières courses. Deux secondes après, je me suis rendu compte que c’était il y a déjà neuf ans. Quel pilote, depuis 1949, a été aussi fort à dix ans d’intervalle ? Quel pilote a été constamment jugé comme le meilleur pendant treize saisons d’affilée ? Personne, pas même Rossi.

 

Marc Marquez personne

Même de 2020 à 2023, lorsqu’il était blessé, il compte des victoires, et personne ne doutait de son talent. Il aurait joué les trois titres s’il avait été en forme, ça ne fait aucun doute. Photo : Michelin Motorsport

 

Revenons à l’Italien. Au début des années 2000, lui aussi était largement dominant. J’ai le souvenir de victoires magistrales, d’années entières passées sur le podium, ou presque. Il a été excellent jusqu’en 2009, mais à partir de 2010, la concurrence a commencé à avoir raison de lui de manière régulière, même s’il avait été battu fair and square par Stoner en 2007. Puis il y a eu cette blessure au Mugello. Après deux années en demi-teinte chez Ducati, il est revenu chez Yamaha en 2013, toujours avec une très bonne moto – la championne du monde en titre, par le fait. Si l’on considère que son prime, soit sa meilleure période en carrière, s’étend de 2001 à 2005 ou 2006, alors, comparons-le dix ans après. Certes, il a joué le titre mondial 2015, mais n’était certainement pas le meilleur cette saison-là. En termes de vitesse, il était largement – je dis bien largement – dépassé par Jorge Lorenzo, le champion, mais également Marc Marquez.

Marquez, neuf ans après sa saison historique, n’a rien perdu de sa brillance. Et lui aussi a connu la blessure, lui aussi a connu l’adversité. Certes, Rossi devait faire face aux géniaux Stoner, Pedrosa, Lorenzo et, plus tard, Marquez, mais à l’époque, seules quatre motos pouvaient jouer la victoire. Depuis le début de l’ère de l’ECU unique (2016), c’est beaucoup plus ouvert, même si Ducati domine. La preuve : à Brno, seule une machine de Borgo Panigale figurait sur le podium, et deux dans le top 10.

Je parle de Rossi parce que c’est la référence dans ce domaine, mais c’est pareil pour d’autres. Lorenzo a été excellent de 2009 à 2016, avec un regain d’énergie en 2018. Doohan a écrasé la compétition de 1992 à 1998. Il n’y a que Giacomo Agostini, à une époque beaucoup moins compétitive, qui a roulé sur tout le monde pendant neuf ans, de 1966 à 1975 (en 500cc). Mais où Marc Marquez s’arrêtera-t-il ? En pilotant comme ça, avec la tête, il donne l’impression qu’il a encore plusieurs saisons dans les pattes.

Je suis curieux d’avoir votre avis sur la question de la longévité. Selon vous, Marc Marquez fait-il mieux que Valentino Rossi ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

J’aimerais beaucoup qu’il prenne le n°1 l’année prochaine. Je ne sais pas pourquoi, une envie, comme ça. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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