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MotoGP manque

Ce week-end, nous nous apprêtons à disputer la 12e course de l’année à Brno, un circuit historique. La domination de Marc Marquez est belle à voir, en un sens, mais on ne va pas se mentir : le spectacle manque cruellement à cette saison MotoGP. Et ça pourrait devenir un problème.

 

Rien

 

Les courses se suivent et se ressemblent. Cette saison, on ne peut pas dire qu’on soit franchement gâtés par le spectacle en piste, tant il est inexistant. Il est carrément difficile de déterminer quelle course était la meilleure, car toutes se ressemblent. D’abord, un petit groupe se forme en tête, et parfois, quelques batailles nous maintiennent éveillés. Puis, Marc Marquez prend le large, et seul son frère Alex peut suivre, et encore. Bagnaia, sans rythme, finit bien placé, et puis c’est tout. Il n’y a rien d’incroyable, aucune image mémorable, aucune joute d’anthologie. Ça commence à faire long.

 

MotoGP manque

On pensait que ça allait être explosif avec deux stars sous le même auvent, et en fait, c’est tout l’inverse. Photo : Michelin Motorsport

 

Des raisons difficiles à comprendre

 

Par le passé, j’ai déjà essayé de comprendre pourquoi, mais sans succès. Tantôt, on invoque l’aérodynamique et la place prépondérante des ailerons, qui empêchent les pilotes de se suivre sans surchauffer les pneus. Oui, il y a peut-être de ça, effectivement, mais je n’y crois pas totalement. En effet, 2023 était une excellente saison et les motos étaient déjà très chargées. C’est un fait, il y avait des bagarres intenses, même avec de l’aéro. Certains évoquent la domination Ducati, et elle joue sans doute un rôle elle aussi. Il y a également les pneus, avec ces histoires de pression… en somme, je pense que le spectacle est influencé par une multitude de facteurs. On ne peut pas pointer du doigt l’un d’entre eux et le désigner comme responsable, ce qui rend l’équation encore plus difficile à résoudre.

 

Liberty Media va devoir faire avec ce manque en MotoGP

 

Le GP d’Allemagne était le premier disputé sous l’égide de Liberty Media, le nouveau propriétaire des droits du MotoGP. Si l’influence du groupe américain s’est majoritairement limitée à la promotion en Formule 1, le sportif va de pair, et nul doute qu’un championnat dans cet état ne plaît guère à des gens dont l’ambition est de faire passer notre discipline dans une autre dimension. De plus, Marc Marquez, la seule vraie superstar qui gagne, a déjà 32 ans. Il ne pourra donc pas accompagner la potentielle « génération Liberty Media » qui naîtra sous peu, contrairement à Oscar Piastri, Charles Leclerc ou Lando Norris en Formule 1.

 

 

C’est pour ces raisons que l’avenir me fait un peu peur. J’étais déjà très réticent à l’arrivée de Liberty Media au board, et ce dès l’annonce début 2024. Beaucoup dans le paddock s’en réjouissent, mais aucun directeur d’équipe ne peut se mettre à la place d’un spectateur. Nous, on s’en fiche qu’ils gagnent plus d’argent ou que la jeune Américaine moyenne de 18-24 soit plus intéressée par ce sport. Nous n’avons rien à y gagner, rien du tout.

Dès lors, j’espérais que le spectacle inhérent au MotoGP retarde les décisions radicales du groupe Liberty Media. Le problème, c’est qu’en l’absence de bataille au plus haut niveau, la probabilité que tout bouge encore plus rapidement que prévu n’est qu’augmentée. J’ai peur de voir un spectacle artificiel, créé en peu de temps, pour dire de faire quelque chose. De plus, pour l’instant, le changement de 2027 ne me fait pas plus rêver que ça, aussi bien techniquement que sportivement. Il y a donc des chances que Liberty Media essaye de trouver d’autres leviers à activer pour booster l’attrait de ce championnat, ce qui équivaut à d’autant plus d’incertitudes quant à l’identité du sport que l’on aime tant.

 

Que faire ?

 

On pourrait essayer de se pencher sur des solutions précises, et peut-être que je me prêterai à cet exercice cet été. Enfin trouver une solution pour ces maudites pénalités liées à ces pressions trop basses, limiter l’aéro… mais mon idée principale, elle, concerne le calendrier. Je le trouve beaucoup trop long.

 

MotoGP manque

Même derrière Marc Marquez, il y a rarement de très belles joutes. Photo : Michelin Motorsport

 

La F1, à l’ère Liberty Media, compte vingt-quatre Grands Prix dont six Sprints. Le MotoGP prend ce chemin depuis quelques années, avec une augmentation considérable du nombre de manches. Rien que cette saison, 22 seront au programme. Je ne suis pas si vieux que ça, et pourtant, je me rappelle des saisons à 16 courses, qui ont longtemps été la norme.

Avec les Sprints en plus, c’est intenable pour les organismes des pilotes. Les blessures se multiplient, et la plus petite d’entre elle peut déjà vous faire manquer trois courses en un rien de temps ! Du coup, et ce n’est là que ma théorie, mais je pense que certains se limitent, préfèrent jouer le championnat en attaquant moins. Et ils ont tout à fait raison, les corps doivent s’économiser.

J’ai conscience que ça ne se fera pas, car moins de Grands Prix signifie moins de revenus. Et dans une société régie par le dollar, c’est peine perdue. Mais bon, au moins, je l’aurai proposé.

Que pensez-vous du spectacle cette saison en MotoGP ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Je suis désolé, mais Alex Marquez ne me fait pas frissonner lorsqu’il est deuxième, même au contact de son frangin. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport