pub

circuits urbains

Aujourd’hui, il est temps d’évoquer un sujet qui anime les conversations sur internet depuis quelques jours. En effet, Carmelo Ezpeleta, boss de DORNA Sports, a annoncé qu’il serait ouvert à des courses disputées sur des circuits urbains, comme en Formule 1. Que penser de cette annonce ?

 

Si grave que ça ?

 

Au risque de vous surprendre, je n’ai absolument rien contre les circuits urbains, et cette idée – seulement si elle est appliquée avec bon sens comme je l’évoquerai dans quelques instants – me paraît bonne. Je trouve même que certains d’entre eux ont un charme fou, et qu’ils pourraient parfaitement recevoir le MotoGP. D’ailleurs, l’histoire de notre sport s’est écrite sur des routes publiques : le Snaefell Mountain Course, antre du Tourist Trophy, n’est-il est pas un circuit urbain ? Que dire de Macao ? Sans parler de Montjuïc et bien d’autres lieux historiques. Sur le principe, cela me convient donc parfaitement, et je suis même pour.

 

Circuits urbains

Le saviez-vous : Mandalika est qualifié de circuit urbain, mais il n’en a que le nom. Photo : Michelin Motorsport

 

Les circuits urbains, un vrai challenge

 

Si je suis d’accord avec l’essence de cette idée, cela ne veut pas dire que j’apprécierai forcément sa réalisation. Pour qu’il soit bon, un circuit urbain doit cocher plusieurs cases. Premièrement, il doit être sûr pour les pilotes. C’est le grand défi des plus hautes instances, car la proximité avec les murs et l’irrégularité d’une route publique rend le tout souvent très dangereux. Je n’ai pas envie de m’attarder sur ce point, car j’imagine que, si c’est dans les tuyaux, alors, cela veut dire que la sécurité est déjà au centre de l’attention – tout du moins, je l’espère. Franco Uncini, champion 500cc 1982, est également pour et assure que tout sera fait dans les règles si on vient à courir en ville.

 

L’influence de Liberty Media

 

Passons désormais à ce qui pourrait me déplaire, et même, fortement. Dans la déclaration de Carmelo Ezpeleta, plusieurs choses m’ont alerté. Entre autres, le fait qu’il mentionne encore la Formule 1 comme référence. C’était à prévoir, car l’influence de Liberty Media se fait de plus en plus forte, mais j’en ai ma claque que le MotoGP devienne une F1 sur deux roues. Les deux disciplines, que j’aime et dont j’adore l’histoire, sont pourtant diamétralement opposées. Culturellement, les deux sports ne partagent rien ou presque, et notamment depuis le début du XXIe siècle.

Après les Sprints, la cool down room et les hymnes, voilà que le MotoGP voudrait encore copier la F1 parce que c’est ce qui fonctionne, sans prendre en compte, bien sûr, le caractère propre de chaque discipline. C’est ridicule. Car, laissez-moi vous dire une chose : aller sur des circuits urbains, oui, l’idée me plaît, mais sur les circuits urbains utilisés en F1, certainement pas !

 

Circuits urbains

Macao au calendrier ? Je signe tout de suite !

 

Hormis Monaco, Singapour et Melbourne, tous les circuits urbains utilisés par la F1 sont dénués d’intérêt, d’âme, et de tout ce qu’il faut pour faire une bonne course de MotoGP. Bakou ? Ce tracé, qui produit du spectacle en F1, serait très répétitif sur deux roues. Miami ? Une horreur née de l’inspiration de quelque milliardaire. Las Vegas ? Une honte. Jeddah, en Arabie Saoudite ? Le tracé est intéressant (urbain, mais permanent), mais je ne vois pas comment il pourrait devenir sûr pour de la moto.

Pour que l’idée soit pertinente, il faudrait donc créer de nouveaux circuits urbains, ce qui est à la mode, d’ailleurs. Si l’on se fie aux dernières décisions du MotoGP, ils se trouveraient sans doute en Asie du Sud-est, peut-être au Vietnam, où un GP de F1 était un temps envisagé.

 

Un gâchis ?

 

Soyons clairs : il ne faudrait pas ajouter de nouvelles manches à un calendrier déjà trop chargé, non, mais bien arrêter d’aller courir sur certains circuits traditionnels. De ce fait, si vous me dites qu’on remplacera Aragon, Portimao ou Mandalika par de nouveaux circuits en ville, alors, je signerai des deux mains, car ces tracés ne génèrent que trop rarement de belles courses en catégorie reine. En revanche, et c’est malheureusement ce qu’il risque d’arriver, nous allons peut-être devoir nous passer de lieux mythiques au profit de nouveaux circuits sans âme, exactement comme en F1 où la présence annuelle de Spa-Francorchamps est menacée.

Justement, en parlant de Spa, n’est-ce pas là un gâchis monstrueux ? Plutôt que de nouveaux tracés urbains, j’aimerais d’abord revoir des joyaux au calendrier, comme Spa ou Laguna Seca. Il serait toujours plus facile de les mettre aux normes que de créer un nouveau circuit de zéro, mais, hélas, est-ce assez vendeur ? Je ne le crois pas.

En conclusion, je dirais donc que c’est une idée logique, dans l’air du temps. Si toutes les conditions sont réunies, le spectacle peut en valoir la peine, mais j’ai peur d’un nouveau plagiat de la Formule 1 et d’une démarche totalement dépassionnée.

Quel est votre avis concernant les circuits urbains ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Circuits urbains

De toute évidence, nous ne sommes pas prêts de revoir Spa.