Il est l’heure de débriefer cette saison. Comme tous les hivers depuis deux ans, cette chronique analyse en détail la campagne de chaque pilote, du moins bien classé au champion du monde. Il s’agit là d’apporter un point de vue argumenté sur la performance de chacun de nos héros, afin d’en discuter tous ensemble. Vous êtes prêts pour ce nouveau volet, consacré à Franco Morbidelli ? C’est parti !
L’épisode d’hier était consacré à Fermin Aldeguer ; retrouvez-le en cliquant ici.
Ne pas réécrire l’histoire
On pouvait avoir de grandes attentes pour Franco Morbidelli cette année. En effet, il était le seul pilote sur Desmosedici GP24 qui avait l’expérience de cette moto, puisqu’il l’avait déjà exploitée l’an dernier. Je dois dire que ce n’était pas mon cas, puisque j’attendais une « saison catastrophe » pour lui, et l’avais vu terminer 12e du classement général. C’était un peu mieux que ça en réalité, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard.

Il faut arrêter de dire qu’il n’a pas le niveau. Avant ses blessures, il a tout de même terminé vice-champion du monde MotoGP, ce n’est pas à la portée de tous. Photo : Michelin Motorsport
Concentrons-nous d’abord sur les résultats. Comme je l’avais anticipé, il a profité de son expérience sur GP24 pour performer tôt dans la saison, quand les autres découvraient encore leur monture. Il m’a même plutôt impressionné sur le premier tiers de la saison, avec de très bonnes performances sur les courses, notamment. Si l’on excepte une chute lors du Grand Prix d’Espagne suivie d’une contre-performance dans des conditions délicates en France, il était l’un des plus réguliers, toujours à jouer le top 5, et parfois, le podium !
Finalement, il conclut cette saison en septième place en manquant deux Grands Prix, devant Fermin Aldeguer à motos égales, ce qui n’est quand même pas rien ! Ce premier point était dédié à ceux qui le détestent, ou qui, globalement, pensent qu’il n’a pas sa place en MotoGP. Si vous regardez froidement les résultats, il est resté très dangereux jusque tard dans la saison, et le tout sans un grand nombre de chutes ou de trous d’air. Ne vous laissez-pas influencer par ceux qui assurent qu’il est mauvais, car, de toute évidence, les faits disent le contraire.
Franco Morbidelli doit se concentrer
Maintenant que j’ai dit ça, on peut passer au reste, ce qui fait plus mal. Franco Morbidelli, qui disputait, tout de même, sa huitième saison au plus haut niveau, disposait d’un matériel qui permettait à ses collègues de jouer devant. Sur ce qui était peut-être la meilleure moto du plateau, il n’a pas réussi à faire de véritables coups d’éclat : même ses deux podiums n’étaient pas mémorables, par exemple.
Cette année, malheureusement, il s’est davantage illustré à cause de ses bourdes. Je crois que jamais, de ma vie, je n’avais vu un pilote aussi maladroit sur la piste. Les infractions au règlement ne cessaient de ponctuer ses week-ends. Un coup, c’était parce qu’il gênait un adversaire sur la trajectoire lors d’un tour rapide. Des fois, parce qu’il n’arrivait pas à se battre en duel à la régulière – son plus gros défaut. Même son coéquipier Fabio Di Giannantonio y a eu droit. Et puis, finalement, quand il mettait littéralement un concurrent à terre.

Quand je pense à des pilotes moins méritants, d’autres noms me viennent en tête avant celui de Morbidelli. Photo : Michelin Motorsport
C’était un véritable festival cette saison, et ça a duré jusqu’au Grand Prix de Valence, où il a percuté Aleix Espargaro au moment de se ranger sur la grille de départ (!) Trop, c’est trop, et en plus, il a de nombreuses fois contesté les décisions de la direction de course, alors que j’ai trouvé, personnellement, que Simon Crafar avait été plutôt clément avec lui !
Cela n’engage que moi, mais ce que Morbidelli a dit et fait cette année et indigne d’un pilote MotoGP, voilà tout. Heureusement, son statut de vétéran de la VR46 Academy lui garantit un bon guidon pour 2026, mais il doit faire attention car comme dit dans le titre de cet article, il est en train de trahir la confiance placée en lui, en gâchant un talent certain avec des erreurs qu’un rookie ne ferait pas.
Le pire, c’est que ce n’est pas nouveau. En 2022, déjà, Morbidelli s’était attiré les foudres de son coéquipier Fabio Quartararo en Malaisie. Pour la saison prochaine, il doit absolument régler ces problèmes qui le pénalisent, au bas mot, pour ne pas dire qu’ils menacent sa carrière.
Conclusion
Contrairement à ce que beaucoup pensent, Morbidelli, en termes de rythme, n’est pas si mauvais. Il a prouvé qu’il pouvait se battre pour des podiums, et même s’il avait une excellente moto, sa régularité est à féliciter. Peu importe le matériel, une septième place au général reste un résultat correct. Le problème, c’est que sa campagne fut ruinée par ses propres erreurs. Elles nuisent à ses résultats, c’est une chose, mais aussi à sa réputation, ce qui est bien plus grave !
Je dois reconnaître que j’ai du mal à l’imaginer ailleurs qu’au sein de l’équipe Ducati VR46. En 2025, il a envoyé un signal faible aux équipes de la grille : le signer, c’est potentiellement générer beaucoup de frustration La saison 2026 sera déterminante pour sa carrière, c’est une certitude. Il doit absolument se corriger.
Qu’avez-vous pensé de la saison de Morbidelli ? Dites-le-moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

En un sens, c’est dommage qu’il laisse des bourdes si énormes le miner. J’aimerais le voir plus concentré, je pense réellement qu’il peut devenir dangereux (dans le bon sens du terme cette fois-ci). Photo : Michelin Motorsport
Photo de couverture : Michelin Motorsport




























