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Parlons MotoGP Moto2

C’est l’heure du bilan de fin d’année ! Après avoir traité le championnat du monde Moto3 hier, « Parlons MotoGP » se concentre aujourd’hui sur la saison Moto2, marquée par deux dynamiques distinctes, quasiment inverses à celles de la plus petite classe. Vous êtes prêts ? C’est parti !

 

Un niveau exceptionnel

 

J’ai déjà eu l’occasion de le répéter à de multiples reprises, mais je pense qu’il s’agissait de la grille la plus compétitive de l’histoire de la catégorie depuis son introduction en 2010. Le niveau des pilotes actuels est absolument sensationnel. Ils savent tout faire, gérer, attaquer, aller vite sur un tour, et surtout, sont très nombreux à bénéficier de ces aptitudes.

Je ne vais pas revenir sur la domination de Pedro Acosta, car j’y ai déjà dédié un article que je vous invite à lire en cliquant ici. En revanche, comment ne pas évoquer la fin de saison monstrueuse de Fermín Aldeguer chez Speed Up. Avec quatre victoires en quatre courses, il égale le record de Toni Elias établi en 2010, que même Marc Márquez n’avait jamais réussi à battre. Sensationnel. La manière avec laquelle ce jeune prodige s’impose est tout à fait saisissante.

 

Parlons MotoGP Moto2

Fermin Aldeguer sera un danger l’an prochain, c’est à n’en pas douter. Photo : Speed Up Racing

 

Hormis les deux protagonistes, d’autres se sont illustrés. Et tous donnent cette impression de talents bruts capables d’exploser la saison prochaine. Je pense notamment à Alonso López chez Speed Up, Jake Dixon chez Aspar, capable de coups de génie, d’Arón Canet chez Pons, qui, même s’il n’a toujours pas gagné, eut l’occasion de démontrer son grand Q.I course. Le duo Honda Team Asia composé de Somkiat Chantra et d’Ai Ogura pouvait s’avérer très dangereux, exactement comme Joe Roberts, Sam Lowes, Celestino Vietti ou Filip Salač !

Et encore, ce n’était là que les talents déjà identifiés ! Des jeunes se sont aussi révélés, comme Marcos Ramirez et Manuel Gonzalez, ainsi qu’Albert Arenas, sur le podium en Catalogne, ou Sergio Garcia. Il faisait un rookie de l’année très régulier dans la performance et aussi capable de ces percées qui font d’une saison honnête un exercice remarquable. La diversité des profils au très gros potentiel fit de 2023 une année riche en enseignements. Au total, sept larrons différents se sont imposés.

Notez que je n’ai pas parlé du vice-champion du monde Tony Arbolino. En effet, j’ai été un peu déçu par sa deuxième partie de saison. L’Italien s’est totalement écroulé sur certains Grands Prix, notamment en qualifications. Plus tôt, je pensais qu’il était, avec Pedro Acosta, le candidat idéal à venir chercher en Moto2 pour un guidon en catégorie reine, mais je m’étais trompé ; il lui faut plus de temps. Je l’évoque à la fin de cette partie car quand on y réfléchit bien, c’est le seul qui a été décevant malgré son classement final. Tous ont dépassé les attentes, alors, bravo.

 

Parlons MotoGP Moto2

Tony Arbolino n’a pas été à la hauteur des attentes sur la hauteur des attentes. Photo : Elf MarcVDS Racing Team

 

Aparté

 

Certains, à travers des commentaires très pertinents, ont déjà exprimé leurs doutes quant à la capacité de préparation de cette catégorie au niveau supérieur, le MotoGP. Je comprends cette inquiétude, mais je n’irais pas jusque là. Hormis Remy Gardner, les autres promus récents ont plutôt réussi. Raul Fernandez a eu du mal à se mettre dedans, c’est vrai, mais il a su trouver de la vitesse sur la fin de saison dernière. Augusto Fernandez, lui, convainc chez GasGas Tech3 et n’est pas ridicule. Et puis, Jorge Martín, par exemple, était tout de suite dans le coup en 2021 après son passage réussi en Moto2 en 2020. Même Enea Bastianini, arrivé la même année, était explosif pendant en tant que rookie alors qu’il était champion 2020. Puis même, inutile de revenir sur la cuvée 2019, déjà légendaire.

Oui, c’est vrai qu’on voit moins de montées qu’à l’époque des 250cc, quoi que Sylvain Guintoli était seul rookie en 2007. Et il est vrai que les MotoGP sont tellement extrêmes qu’il est sûrement plus difficile de s’y adapter. Mais aujourd’hui, où iriez-vous chercher un candidat à un guidon potentiel ailleurs qu’en Moto2 ? On imagine même plus de transferts du Superbike car le réservoir de talent en mondial est juste trop important. Le Moto2 ne prépare pas de la meilleure des manières aussi car la physionomie des courses et radicalement différente – comme nous le verrons dans le point suivant, mais personne ne choisirait un Toprak avant un Fermin Aldeguer. Je pense donc que le phénomène n’est pas si grave.

 

Que ce fut long

 

Maintenant que l’on a dit ça, reste à parler du gros point noir. Le spectacle en piste. Franchement, le Moto2 est particulièrement usant sur ce point. Cette saison, marquée par deux courants de domination (Pedro Acosta d’abord puis Fermin Aldeguer ensuite), a été écrasée de toutes parts. Certes, entre les quelques contre-performances des deux larrons, on pouvait respirer un peu, mais dans l’ensemble, ce fut assez ennuyant.

Il n’était pas rare de voir six ou sept secondes entre le premier et le deuxième sur le sec ! Finalement, quelles courses retiendrons-nous ? L’Australie, tronquée, ou peut-être, ma préférée, la Catalogne, remportée par Dixon. Cela fait maintenant plusieurs années que ça dure, et « si ça continue, il va falloir que ça cesse » comme dirait l’autre. Et ce n’est pas comme si l’on avait eu une vraie bataille pour le titre ! Après la contre-performance d’Arbolino à Assen, on savait que Pedro Acosta y allait tout droit.

 

Pedro Acosta a été meilleur dans tous les compartiments. Un peu en dessous sur la fin de saison, il a su gérer sans faire d’erreur pour autant. Photo : Red Bull KTM Ajo

 

Espérons que l’arrivée de Pirelli comme manufacturier pneumatique unique pimente la chose. Car il est vrai que cela ne prépare en rien aux batailles serrées du MotoGP et à l’intensité permanente en catégorie reine, même si la jeunesse, la fougue et la formation Moto3 leur permettent de garder cette incisivité.

Qu’avez-vous pensé de cette saison Moto2 ? Donnez-moi une note sur 10 en commentaires ! Personnellement, je lui attribuerais un 5/10 car j’ai été heureux de voir des talents éclore et une saison historique de la part d’un prodige, mais le suspense manquait cruellement.

Photo de couverture : Speed Up Racing

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