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MotoGP performance

Parfois, l’histoire n’est pas avec vous. En MotoGP, comme dans les autres sports, une performance peut tomber dans l’oubli pour diverses raisons. Aujourd’hui, penchons-nous sur la course incroyable de Fermín Aldeguer en Moto2 à Sepang, vainqueur avec la plus grosse avance de l’année, mais totalement éclipsé par le titre de Pedro Acosta, deuxième sur la ligne. C’est aussi l’occasion de retrouver quelques autres exploits oubliés du même type.

 

Domination

 

Depuis trois courses, difficile de faire mieux que Fermín Aldeguer. L’Espagnol, pilote Speed Up, est en feu ; poleman et deuxième en Australie sous la pluie, puis large vainqueur à Buriram et enfin, premier du Grand Prix de Malaisie Moto2. Et on ne parle pas d’un petit écart. Sept secondes pleines, sur le sec ; du jamais vu en 2023. Seul Tony Arbolino s’est imposé avec une plus large avance, mais sous la pluie (15 secondes), à Phillip Island.

Il faut se rendre compte de l’exploit ; à moteurs égaux, c’est totalement fou. Certes, Pedro Acosta avait déjà collé plus de six secondes à Tony Arbolino au Mugello, mais ici, le jeune Fermín, 18 ans seulement, passe encore un cap. Ses exploits récents pourraient même l’envoyer en MotoGP plus tôt que prévu.

 

MotoGP performance

en moins de deux semaines, il a été annoncé chez Honda Repsol, mais aussi, chez Mooney VR46 Racing Team. Photo : Speed Up Racing

 

Et pourtant, personne n’en a parlé. C’est triste, mais c’est comme ça ; Pedro Acosta devenait champion du monde Moto2 dans le même temps. Au vu de sa popularité croissante, et de son statut de future star adoubée par Marc Márquez, la réalisation internationale n’a pas manqué de nous montrer exclusivement les images de sa célébration ; et c’est tout à fait normal. Aldeguer aura aussi « ses » moments, plus tard dans sa carrière, à n’en pas douter.

 

Les fantômes

 

Je voulais d’abord écrire cet article pour rendre hommage à Fermín Aldeguer, car personne d’autre ne s’est vraiment penché sur le sujet. Mais c’est aussi l’occasion de revenir sur d’autres vainqueurs oubliés de l’histoire. En général, trois raisons expliquent leur disparition de nos mémoires.

Premièrement, exactement comme avec Acosta, un titre de champion du monde célébré par un pilote qui ne gagne pas. Nécessairement, et a fortiori en MotoGP, DORNA va se concentrer exclusivement sur lui, négligeant le vainqueur. Exemple tout simple. Vous vous souvenez peut-être de la célébration de Pecco Bagnaia après son titre Moto2 en 2018, déjà à Sepang. Mais si, plongez dans vos souvenirs ; il avait fait décorer sa moto en doré au milieu de la piste, sous des bâches protectrices ! Mais qui avait gagné ? Je vous laisse le saut de ligne pour y réfléchir…

 

 

Luca Marini ! Bravo à vous si vous aviez trouvé. Il s’agissait de sa première victoire en carrière, et son coéquipier venait d’être sacré champion ! Drôle de sensation. Il arrive que l’impression soit d’autant plus forte quand un pilote est titré dans le jardin d’un autre. C’était le cas de Casey Stoner en 2012, qui dut subir les célébrations de Jorge Lorenzo, deuxième mais couronné à Phillip Island alors que lui venait de gagner son Grand Prix.

Le deuxième cas de figure est différent ; imaginez qu’il y ait un énorme fait de course, mais loin derrière le vainqueur. Ainsi, lui s’en voit totalement oublié. L’exemple le plus criant est, bien évidemment, le scandale de Sepang 2015 et la fameuse histoire du « coup de pied ». Dani Pedrosa était déjà largement en tête quand cela arriva. Il s’imposa dans l’indifférence la plus totale, quand les caméras du monde entier n’attendaient que les déclarations des officiels Yamaha ainsi que des réactions de la part du clan Márquez.

 

MotoGP performance

Ce jour-là, tout le monde n’attendait que Valentino Rossi en interview. Comme un symbole, c’est souvent Dani Pedrosa qui se retrouvait dans ces situations. Photo : Box Repsol

 

Comble de l’histoire, en 2013, même scénario : alors que la planète moto se prenait de passion pour l’accrochage entre Marc Márquez et Jorge Lorenzo au dernier virage du Grand Prix d’Espagne à Jerez, Dani Pedrosa célébrait sa victoire de loin, sans attention de la part des médias. Peut-être cela est-il dû au profil résolument discret de l’Espagnol. Allez, dernière question. Vous vous souvenez forcément de l’accrochage entre les deux Ducati d’Andrea Dovizioso et Andrea Iannone dans l’avant dernier virage au Grand Prix d’Argentine 2016. Mais qui avait gagné cette course ? Je vous laisse me le dire en commentaires !

Le dernier cas de figure est beaucoup moins gai, malheureusement. En général, quand un pilote nous quitte, l’incident est tellement dur à encaisser que cela nous fait oublier tout le reste du week-end. Parfois, l’évènement est annulé, comme ce fut le cas lors du Grand Prix de Malaisie 2011 après la mort de Marco Simoncelli (Dani Pedrosa partait depuis la pole pour la deuxième fois de la saison seulement…). Mais parfois, il a lieu quand même.

Personnellement, hormis la victoire de Fabio Quartararo, je n’ai aucun souvenir du Grand Prix d’Italie 2021, qui vit la tragique disparition du Suisse Jason Dupasquier. Terrible souvenir. Deux ans après, nous ne l’oublions pas, et toutes nos pensées vont à sa famille.

C’est tout pour aujourd’hui. Rendez-vous la semaine prochaine pour de nouveaux épisodes.

 

Allez, une petite dernière photo de son exploit avant de l’oublier à jamais, malheureusement. D’ailleurs, Marcos Ramriez, pilote American Racing, est monté pour la première fois sur le podium, en troisième place. Photo : Speed Up

 

Photo de couverture : Speed Up Racing

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