pub

Jack Miller

Nouveau weekend, et nouvelle contre-performance de Jack Miller. Alors qu’il en était le vainqueur en 2021, le Grand Prix de France ne lui a pas réussi le moins du monde. Mais finalement, n’est-ce pas là sa vraie place ? Que doit-il et peut-il jouer cette saison ? Analyse d’un cas bien plus complexe qu’il n’en a l’air. Cet article est le premier d’une dilogie, et sera suivi d’un autre à paraître demain, concernant Brad Binder cette fois.

I) Ne pas se tromper

Ces deux papiers prévus auraient pu avoir comme titre : « Ce qui ne va pas chez KTM ». Nous l’évoquons depuis le début : Il faut faire attention à la place de Jack Miller au sein de la formation autrichienne. Avant de revenir sur ce point précis, penchons-nous sur sa course.

En vérité, tout est dit. Du bord de piste, il semblait que les KTM étaient supérieures le vendredi, et Miller, particulièrement à l’aise. Sa vitesse sur un tour est peut-être l’un de ses points faibles, mais il restait l’un des favoris pour réaliser la pole position le samedi matin. Premier échec. Quatrième mais relativement distancé, il n’a jamais été en position de faire le meilleur tour en Q2. Soit, la quatrième position reste un bon résultat, surtout au Mans. En effet, c’est l’un de ces circuits où partir à l’extérieur de la piste n’est pas si désavantageux, car cela évite généralement de se retrouver piégé dans la Chicane Dunlop.

 

Jack Miller

Photo : Michelin Motorsport



Première chute lors du Sprint, en poussant excessivement. Puis, lors du Grand Prix, bis repetita mais pas de la même manière. Jack Miller prit un bon départ, puis rétrograda, encore et encore, jusqu’à tomber de nouveau. Celle-ci est plus inquiétante, car ainsi, il ne joue pas son vrai rôle, celui qui aurait dû être le sien depuis le début de saison. Explications.

II) Un faux second pilote

Jack Miller est peut-être le meilleur « second pilote » de la grille. Chez Ducati, il contribua largement au succès de la marque en assurant des gros points quand Pecco ne le pouvait pas. L’année dernière, nous nous penchions sur son profil au moment de son départ. Miller est un coéquipier qui doit aider, et qui peut, parfois, aller chercher un podium.

Mais il donne l’impression qu’en arrivant chez KTM, soudainement, il veut se transformer en pilote capable de jouer un titre, toujours devant jusqu’à la chute. Depuis le début de saison, il roule comme s’il avait quelque chose à prouver, comme s’il ne pouvait pas simplement épauler Brad Binder.

Nous y avons cru un temps, notamment après le Grand Prix du Portugal où il surprit tout le monde. Avait-on là un nouveau power duo, soit deux pilotes capables d’aller chercher la couronne ? La manche américaine puis Jerez nous rappelèrent que Miller, tout particulièrement, n’était pas de cet acabit.

 

À trop vouloir en faire… Photo : Michelin Motorsport



Depuis l’entame, il sur-pilote. Il est au dessus de ses pompes, et performe, quand il franchit la ligne en tête, à un niveau qui n’est pas le sien. Comment cela se traduit-il ? Par des chutes, bien trop nombreuses pour un homme qui devrait plutôt essayer de rapporter le maximum de points possible. Cette année, il y a une réelle opportunité pour KTM comme nous l’avons expliqué précédemment. Un zéro pointé sur un weekend n’est pas acceptable, tout comme ses six chutes (!) d’Austin.

On l’a vu tenter des manœuvres bien plus ambitieuses que son talent ne l’a jamais permis, avec des attaques de virages « à la Álex Márquez », et croyez-nous, ce n’est pas un compliment, l’inverse de la justesse dans le dépassement. Nous vous mettons un exemple ci-dessous mais cela était récurrent, en particulier à l’approche de la Chicane Dunlop.


 

III) « Rester dans sa zone »


Brad Binder est celui qui doit performer, celui qui doit tenter pour essayer d’aller chercher le titre pilote. Jack Miller, lui, est trop irrégulier dans la performance pour prétendre aux mêmes objectifs. C’est un point faible récurrent depuis le début de sa carrière. Il serait idiot de lui demander, dans sa neuvième année en MotoGP, de terminer toutes les courses sur le podium.

Ainsi, nous pensons très humblement qu’il doit se calmer. Précisons que nous affirmons cela uniquement dans son intérêt. Inutile de rappeler qu’un certain Pedro Acosta pousse fort, et n’a toujours pas de guidon attribué pour l’an prochain. Même si l’Australien a signé pour deux ans, il serait bête qu’il parte avant ou même au bout de l’échéance alors qu’il a de grandes qualités mal exploitées !

En revanche, s’il s’assagit, qu’il arrête de vouloir jouer la première place à chaque sortie et qu’il commence à engranger des points pendant que son coéquipier Brad Binder joue la gagne, alors KTM deviendra dangereux au classement équipes.

Qu’en pensez-vous ? Jack Miller est-il sur la bonne voie ou trouvez-vous, comme nous, qu’il gâche des cartouches ?

 

Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

Tous les articles sur les Pilotes : Jack Miller

Tous les articles sur les Teams : Ducati Team, KTM MotoGP