pub

Jorge Lorenzo

N°99, rythme incroyable, régularité métronomique… c’est sûr, Jorge Lorenzo est de retour en Grands Prix ! À mon grand désarroi, pas vraiment, mais un pilote s’en approche actuellement ! Lors du Grand Prix de Jerez Moto3, José Antonio Rueda m’a époustouflé, tout simplement. Quelle performance de l’Espagnol, dominateur d’une concurrence désemparée, incapable de répondre à son talent. Et ce n’est que le début.

 

Mais qui est-il ?

 

J’ai conscience que beaucoup ne suivent pas les petites catégories, et je ne vous en tiens pas rigueur. C’est pour cette raison qu’un petit rafraîchissement de mémoire s’impose. Qui est José Antonio Rueda ? Il s’agit d’un pilote de 19 ans, qui roule pour l’écurie officielle Red Bull KTM Ajo en Moto3. Il fut le premier à remporter, dans la même année, le FIM JuniorGP World Championship ainsi que la MotoGP Red Bull Rookies Cup. Il débuta sa carrière en mondial au début de la saison 2023, et demeura assez discret jusqu’à maintenant. Je l’avais trouvé assez décevant l’année passée, car il n’avait pas pu rivaliser avec le formidable quatuor Alonso/Holgado/Veijer/Ortola. Mais tout de même, il avait gagné avec la manière à Aragon.

 

Jorge Lorenzo

Rueda n’a pas fini de vous surprendre. Photo : KTM Ajo

 

En 2025, il s’est transformé. Peut-être aidé par la promotion de ses anciens rivaux, Rueda est actuellement en tête du championnat et s’est imposé à trois reprises en cinq courses. Le truc qui change des autres, c’est que chaque succès est une véritable correction. En Thaïlande, Alvaro Carpe, deuxième, prit plus de sept secondes dans la vue. Bon, c’est un rookie, d’accord. Et Angel Piqueras, qui semble être son rival désigné pour la couronne cette saison, s’est raté. Aux USA, Joel Kelso finit à plus de deux secondes. C’est beau, mais on a déjà vu des pilotes de la plus petite des catégories s’envoler à Austin, le tracé s’y prête.

 

La performance qui change tout

 

 

Puis vint Jerez, après avoir subi une casse mécanique au Qatar. Et là, j’ai vu Jorge Lorenzo, le titre de cet article n’est même pas mensonger ! D’abord, en qualifications, Rueda domina ses concurrents. Au départ, un échappée de six se forma, mais sans qu’il ne fasse la différence. Sur cette piste, il est quasiment impossible de lourder ses pairs ; c’est pourquoi ce dernier virage est particulièrement redouté en petite catégorie.

Rueda menait, mais Joel Kelso et Angel Piqueras parvenaient à le suivre. Le n°99 imprimait un rythme infernal, si bien que son meilleur temps l’aurait placé en deuxième ligne sur la grille de départ ! Bientôt, ils n’étaient plus que trois. Mais là, Rueda ne s’inspira pas de Lorenzo, ni même de Marquez… mais plutôt de Froome dans le Ventoux ou Pogacar dans la Planche des Belles Filles !

 

Jorge Lorenzo

Il fait réellement penser à Jorge Lorenzo dans l’approche. Dès qu’il s’en va, c’est terminé. Photo : Red Bull KTM Ajo

 

Avec la socquette légère, il commença à larguer ses deux rivaux là où même David Alonso avait chuté en voulant creuser l’écart. J’hallucinais devant mon écran. Une seconde. Deux tours plus tard, deux secondes. Quatre tours après, trois secondes. À quelques boucles de l’arrivée, il ne ralentissait toujours pas ! Finalement, Piqueras est repassé deuxième, mais il termine à plus de quatre secondes, ce qui est juste incroyable sur le sec à Jerez ; une piste considérée comme une sorte de banc d’essai pour ces pilotes qui la connaissent depuis qu’ils sont tout petits.

 

L’ascendant psychologique est pris

 

Bien sûr, le Moto3 reste une catégorie homogène, et je ne doute pas qu’Angel Piqueras, loin d’être un manche, réagisse dans les semaines à venir. Mais là, clairement, il a dû prendre un petit coup derrière les étiquettes parce qu’un tel écart au Grand Prix d’Espagne, c’est rarissime. Tenez-vous bien : il faut remonter à 2021 pour que le vainqueur compte plus d’un centième d’avance sur son plus proche poursuivant ! En Moto3, si l’on excepte la victoire de Romano Fenati en 2013 sur le mouillé, celui qui s’en rapproche le plus n’est autre que Brad Binder, avec plus de trois secondes d’avance à l’arrivée en 2016. À savoir que le Sud-Africain partait dernier, il aurait donc sans doute pu faire encore mieux avec une bonne place sur la grille. En tout cas, ça vous donne le niveau de Rueda.

J’ai hâte de voir la suite, car les métronomes de ce type sont rares en Moto3. J’espère qu’il pourra traduire son talent en catégorie Moto2, car on sait que, depuis quelque temps, les spécialistes de cette cylindrée dans son genre peinent à franchir cette étape cruciale dans leur carrière. Pour retrouver une autre analyse sur ce sujet, cliquez ici.

Avez-vous suivi la victoire de José Antonio Rueda en Moto3 ? Dites-le-moi en commentaires !

 

Le pire, c’est qu’il a tenu jusqu’au bout en pneus tendres ! Photo : Red Bull KTM Ajo

 

Photo de couverture : Red Bull KTM Ajo

Tous les articles sur les Pilotes : José Antonio Rueda

Tous les articles sur les Teams : Red Bull KTM Ajo