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Martin

C’est peut-être passé un peu inaperçu, car le Grand Prix des Pays-Bas attirait toute l’attention, mais l’affaire Jorge Martin a connu un énorme rebondissement le week-end dernier. Tout a commencé lorsque son manager Albert Valera a annoncé que l’Espagnol serait libre en 2026, comme si c’était officiel. Le lendemain, Ezpeleta disait quant à lui qu’il ne laisserait pas un pilote s’engager sans qu’un accord soit trouvé, ou alors, sans décision des tribunaux. Finalement, Massimo Rivola s’est exprimé à son tour, affirmant qu’il était prêt à mener une guerre judiciaire. Qu’en penser ?

 

Mais pourquoi ?

 

J’ai suivi cette affaire de près, et ce, depuis le tout début. Il y a plusieurs éléments que je peine à comprendre, dont certains que nous allons discuter un peu plus loin dans cet article. Ce week-end, une autre interrogation m’est apparue. Mais pourquoi Albert Valera est-il allé affirmer que Jorge Martin était libre publiquement ?

 

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Avec un peu de recul, cette affaire est totalement folle. Photo : Michelin Motorsport

 

Depuis le début, le clan du « Martinator » fait tout à l’envers. Premièrement, nous n’aurions jamais dû entendre parler de ces discussions entre le champion du monde 2024 et Honda. Et maintenant, je ne vois pas pourquoi nous apprenons, par le biais d’un simple visuel à l’écran, que Martin serait libre au soir de cet exercice 2025. Pourquoi le dire ? Pourquoi communiquer ainsi, maintenant ? Le timing est extrêmement mauvais pour rendre ça public, car sa convalescence touche à sa fin : Rivola visait un essai début juillet, et un retour à Brno. Comment tout cela peut-il s’organiser dans de bonnes conditions au vu de la bombe lâchée par Valera en plein milieu d’une séance MotoGP ? C’est incompréhensible.

 

Jorge Martin n’est pas à l’abri d’un retour de bâton

 

Des trois déclarations, celle de Carmelo Ezpeleta, boss de DORNA Sports, était la plus intéressante. En disant qu’il ne laisserait personne participer à la saison 2026 sans décision qui met d’accord les deux parties (amiable ou judiciaire) il assène un coup direct à Martin. Même si Alberto Puig a tenté de sauver les meubles, les mots d’Ezpeleta étaient clairs : « Un contrat est fait pour être honoré ».

 

 

Cela signifie qu’en cas de longue bataille judiciaire, Martin, en attendant le verdict, pourrait être mis à pied, tout ça à cause d’un imbroglio contractuel. Le temps est la denrée la plus précieuse des pilotes MotoGP, dont la carrière est déjà extrêmement courte. Imaginez seulement si l’Espagnol devait s’absenter à nouveau, cette fois pour une durée indéterminée en attendant que la justice lui donne raison. Ça serait fou ! Certes, Rivola a affirmé qu’il préférerait que ça n’aille pas jusque là, et qu’une solution plus raisonnable devrait être privilégiée. Mais malgré tout, les mots d’Ezpeleta redonnent du pouvoir au camp Aprilia, qui peut se sentir plus légitime à se présenter devant les tribunaux.

 

Une réputation entachée

 

Imaginez le scandale si Jorge Martin, personnalité publique assez populaire en Espagne, devait faire intervenir ses avocats pour régler l’affaire. Il avait déjà été au cœur d’une histoire similaire en 2020, avec KTM dans le rôle d’Aprilia, au moment de son passage en MotoGP. La manière dont il a quitté Ducati mi 2024 était compréhensible, mais étonnante à la fois. Autant dire qu’à mesure que les semaines passent, sa réputation s’égratigne. Et plus l’affaire va durer, plus les médias vont en parler, et plus il baissera dans l’estime des fans, d’une part, et des équipes MotoGP, de l’autre.

De toute évidence, Martin vise clairement le HRC. J’ose espérer qu’il n’aurait pas fait tout ça sans garantie derrière. Mais je me dis qu’il doit avoir sacrément confiance en Honda, car la firme japonaise a un pouvoir monstre dans cette affaire ! Imaginez seulement que Puig et ses hommes, devant le tollé, décident de faire machine arrière. Qu’adviendrait-il de Martin ? Serait-il obligé de retourner à reculons chez Aprilia, en attendant la suite ?

À l’heure où j’écris ces lignes, son image est déjà largement entachée auprès des fans. Il n’y a qu’à lire les avis de ceux-ci sur les réseaux sociaux pour s’en convaincre. Cela peut vous paraître insignifiant, mais sachez que les sponsors sont obnubilés par la réputation de leurs athlètes sur les réseaux ; c’est un critère déterminant dans la signature d’un deal. Les marques continueront-elles à s’associer à Jorge Martin s’il peine sur la piste avec Honda – nous allons en reparler –, et qu’en plus, il se fait descendre à chaque sortie médiatique ? Rien n’est sûr, mais c’est une option à considérer.

 

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Jorge n’est pas tant en position de force. Photo : Michelin Motorsport

 

Un transfert qui fait de moins en moins sens

 

L’histoire est ironique, car à chaque fois qu’on a un rebondissement qui nous confirme que Martin est proche de la sortie, Bezzecchi fait des miracles sur la RS-GP. C’était le cas à Silverstone, et là, à Assen, le « Bez » était impressionnant le samedi comme le dimanche. Justement, j’en viens à me poser la question : pourquoi choisir Honda plutôt qu’Aprilia ? Certes, la puissance financière et le prestige sont deux données importantes, mais je pense honnêtement qu’être officiel Aprilia est actuellement la meilleure option.

Certains disent qu’il veut préparer 2026 chez Honda pour performer avec la firme ailée en 2027. Mais ce que je peine à comprendre, c’est qu’il pouvait éviter cette polémique en signant simplement avec Honda pour 2027, et tout le monde aurait eu besoin d’une phase d’adaptation vu que les motos vont changer. J’ai beau tourner le problème dans tous les sens, je ne comprends pas qu’il veuille rompre ce contrat si rapidement en ayant à peine essayé une RS-GP qui a l’air d’être performante. La RC213V, elle, est en difficulté depuis quelques courses. Honda progresse, mais c’est aussi à l’aide des concessions, il ne faut pas l’oublier ; et celles-ci ne sont pas éternelles.

Je suis curieux d’avoir votre avis sur les différentes déclarations qui ont rythmé le week-end à Assen. Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

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