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Marco Bezzecchi

Marco Bezzecchi a remporté sa deuxième victoire de la saison, hier au Portugal. Depuis quelques mois, l’Italien est sur la pente ascendante, et a retrouvé son niveau de 2023, c’est une certitude. Maintenant, il est temps de se poser de vraies questions.

 

Une course de plus

 

Ce soir, je voulais me confier auprès de vous. Avant de passer à la grosse question évoquée dans le titre, je voulais rapidement revenir sur la victoire de Marco Bezzecchi. Et, désolé de le dire, mais je n’ai pas vibré. Pourtant, vous savez que j’adore le « Bez » ; il est assurément l’un de mes pilotes préférés, et j’étais d’ailleurs l’un des seuls à croire en lui au début de l’année, à en juger par les commentaires sous ma publication d’alors. Cependant, pour ne rien vous cacher car je ne sais pas mentir, je me suis beaucoup détaché de cette saison lors de ces dernières semaines et je sais pertinemment que je ne suis pas le seul.

 

Marco Bezzecchi

Le charisme de Bezzecchi est inégalé sur la grille. Photo : Michelin Motorsport

 

Attention : je n’ai pas arrêté de suivre ou de prendre des notes, non. Simplement, mon attache émotionnelle n’est plus la même, j’attends que ça se termine. Tout est joué, les courses sont inintéressantes au possible – ce Grand Prix du Portugal était particulièrement ennuyeux, l’une des pires épreuves de l’année –, et la longueur record de la saison la dessert plus qu’autre chose, ce qui était à prévoir.

Ainsi, et ça me désole, mais je n’ai pas grand-chose à dire sur la victoire de Bezzecchi en elle-même. Effectivement, elle témoigne encore de son talent, bien sûr, mais aussi de la force d’Aprilia. La firme de Noale a su se remettre en question et prendre les bonnes décisions entre le samedi et le dimanche. Hormis pour Bagnaia et ses performances aléatoires, aucun autre pilote que Bezzecchi au Portugal n’avait affiché une telle différence de vitesse entre le Sprint et le Grand Prix cette année. Une fois ce constat réalisé, ce GP ne nous a rien appris. Oui, Alex Marquez est encore là, bien présent, et d’ailleurs excellent lors du Sprint – qui était beau, pour le coup. Rarement avait-il été aussi juste dans ses dépassements en 2025. Pedro Acosta, qui fait partie du gratin depuis la mi-saison comme Bezzecchi, n’a pas démérité non plus.

Je suis curieux d’avoir votre avis sur mon préambule en commentaires. Comment vous sentez-vous, à ce stade de la saison ? Arrivez-vous à garder le même niveau d’intérêt, de passion ? Personnellement, j’avoue que je peine un peu, mais ça va revenir, ne vous inquiétez pas pour moi.

 

 

Quel est le plafond de Marco Bezzecchi ?

 

Vient maintenant le moment d’évoquer le vrai sujet de cet article, à savoir, le plafond de Marco Bezzecchi. C’est la question qui agite le paddock ces derniers temps, à savoir, peut-il jouer le titre de champion du monde la saison prochaine ? Finalement, avec de grosses performances en qualifications, deux victoires en Grands Prix et autant en Sprint, il y a de quoi s’interroger. Il existe même des arguments pour dire qu’il a fait une meilleure saison qu’Alex Marquez compte tenu du contexte, et je suis prêt à les entendre. Alors, qu’en penser ? Pour information, je tenais à vous préciser que je ne me base pas uniquement sur le Grand Prix du Portugal, attention à ce dangereux biais, mais sur toute la saison avec les hauts et les bas du n°72.

Honnêtement, je pense qu’il peut le faire. Premièrement, je crois que Marco Bezzecchi est l’un des pilotes les plus complets du plateau. En gros, il sait tout faire. Qualifications, Sprints, courses, adaptation, remise en question sur un week-end, rythme peu importe la météo, vitesse pure, dépassements… il est bon partout. C’est une qualité rare qui manque à certains très grands pilotes, à commencer par son ami Pecco Bagnaia.

Deuxièmement, son mental. On l’a déjà vu revenir de blessure très en forme en 2023, et, après une saison 2024 très décevante, il a réussi à retrouver son meilleur niveau dans une nouvelle équipe, et sur une moto que beaucoup qualifiaient d’inférieure à la Ducati Desmosedici. J’ai réellement l’impression que la pression inhérente au métier de pilote d’usine lui a plus fait de bien que l’inverse, qu’il avait besoin d’un tel challenge. Partant de ce constat, je ne vois pas pourquoi participer à une course au titre lui ferait peur. Au contraire, ça peut aussi lui révéler des facultés insoupçonnées.

 

Marco Bezzecchi

Il a beaucoup progressé en qualifications cette année. Photo : Michelin Motorsport

 

Troisièmement, son profil. C’est un pilote sûr de lui, qui aime jouer avec la foule, qui roule une moto elle aussi bonne dans tous les domaines. Bezzecchi sur l’Aprilia, c’est un très bon combo, car même avant de se rencontrer, ils performaient sur les mêmes types de pistes. C’est toujours difficile d’évoquer le profil, car c’est un peu à la tête du client. C’est de l’intuition. À la question : « Voyez-vous en Marco Bezzecchi un champion du monde ? », je serais tenté de dire que oui, sans réellement pouvoir expliquer pourquoi. Il y a des pilotes, comme ça, qui dégagent une aura, et d’autres qui n’en ont pas.

 

Pourquoi ce n’est pas gagné

 

Il est assez difficile de trouver des arguments qui poussent à dire qu’il ne pourrait pas jouer un titre. C’est sans doute un signe. J’en ai quand même trois à vous soumettre. Premièrement, il est bon partout, mais n’excelle dans aucun domaine. C’est l’un des meilleurs sous la pluie, oui, mais pas le meilleur. C’est l’un des meilleurs pour dépasser, mais je peux dresser une liste de cinq pilotes qui font mieux que lui dans cet exercice. Vous l’avez compris, c’est à double tranchant. C’est pourquoi peu sont meilleurs que Bezzecchi, mais que de nombreux pilotes sont capables de le battre.

Deuxièmement, la régularité. Bezzecchi, dans un bon jour, est capable de jouer le podium peu importe le type de tracé. Le problème, c’est qu’il connaît parfois des trous d’air sans explication. C’est peut-être dû à sa moto, qui est différente de la Ducati, mais dans une course au titre face à un constructeur qui s’est déjà imposé sur tous les circuits du calendrier… un coup de moins bien peut coûter cher.

Troisièmement, Marc Marquez. Voici, d’après moi, ce qui l’embêterait le plus. Le nonuple champion du monde est objectivement meilleur que Bezzecchi, pour ne pas dire absolument intouchable lorsqu’il n’est pas blessé. Battre Bagnaia et Alex Marquez (ponctuellement) est une chose ; Marc, sur une saison entière, une autre.

Je suis curieux d’avoir votre avis sur les chances de Bezzecchi. Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Je crois beaucoup en lui. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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