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Johann Zarco

Il est l’heure de débriefer cette saison. Comme tous les hivers depuis deux ans, cette chronique analyse en détail la campagne de chaque pilote, du moins bien classé au champion du monde. Il s’agit là d’apporter un point de vue argumenté sur la performance de chacun de nos héros, afin d’en discuter tous ensemble. Vous êtes prêts pour ce nouveau volet, consacré à Johann Zarco ? C’est parti !

L’épisode d’hier était consacré à Luca Marini ; retrouvez-le en cliquant ici.

 

Johann Zarco, entre deux eaux

 

La simple question : « Johann Zarco a-t-il fait une bonne saison ou non ? » m’a mis en difficulté, d’où le titre de cet article. En effet, au moment de faire le bilan, je me retrouve face à une situation unique en 2025, très difficile à juger. Commençons donc par regarder les chiffres, qui, eux, ne mentent que rarement.

 

Johann Zarco

Johann Zarco avait fait un début de saison canon et puis… Photo : HRC

 

Zarco a terminé 12e du championnat ; je l’avais pronostiqué 14e, je n’étais donc vraiment pas loin. Cependant, je ne m’attendais pas à des hauts si hauts et des bas si bas. Il reste le premier pilote Honda au classement général, certes, mais, à bien des égards, fait une moins bonne campagne que Luca Marini, pourtant dernier décroché en 2024 (le Français a marqué moins de points par course). Le top 10 était un temps largement atteignable, mais, finalement, il en est loin, à 24 points pour être précis.

Mon premier constat est le suivant : non, ces chiffres ne sont pas incroyables. En plus, si l’on s’intéresse à la physionomie des courses, hormis quelques manches que j’évoquerai juste après, il n’y a rien de transcendant. Zarco est beaucoup tombé, il est même celui qui a enregistré le plus de chutes en 2025. Rien que le dimanche, il compte six abandons, ce qui est énorme. Il y a beaucoup d’erreurs, et puis une communication… étrange en Hongrie, où il a confié à la presse qu’il n’avait pas le même matériel que les deux pilotes officiels, ce qui a créé une véritable affaire d’État.

Effectivement, cette différence de traitement devait jouer sur ses performances (notamment après l’Autriche) mais j’ai surtout l’impression que ça a joué sur son mental. Il voyait peut-être le rêve de devenir pilote d’usine Honda, ou, au moins, celui de jouer à armes égales avec les officiels s’effondrer. Cela se ressentait dans ses sorties médiatiques ainsi qu’en conférence de presse, où l’on avait l’occasion de discuter avec quelqu’un qui semblait perturbé. S’en suivit un manque de confiance criant au guidon de la RC213V, et des résultats assez pauvres pendant une bonne partie de l’année. Du GP de Grande-Bretagne au GP de Saint-Marin, soit neuf courses, il n’est pas rentré une seule fois dans le top 10 le dimanche.

Quand je détaille sa saison, ça ne semble pas fou, c’est clair. Ça ressemble plus à un échec qu’à une franche réussite, mais quelques Grands Prix peuvent changer la donne.

 

Les courses qui comptent

 

Je prends de l’avance sur la conclusion, mais je ne peux pas qualifier sa saison de décevante. Son seul Grand Prix de France suffit à transformer son exercice en un succès, car il a écrit l’histoire au Mans, tout simplement. S’il n’y avait que cette victoire, ça me suffirait, mais, en plus, il y a un très bon début de saison tout entier, notamment marqué par deux autres performances bluffantes : au Qatar, avec une quatrième place suite au déclassement de Maverick Vinales, et à Silverstone, où il est monté sur la deuxième marche du podium, le tout sur le sec.

 

Johann Zarco

Personne n’a pu rester insensible au Mans. Photo : Michelin Motorsport

 

Pour Honda et LCR, qui n’avaient rien connu de tel depuis Alex Rins en 2023, ça n’a rien d’anodin. Alors, oui, je n’ai pas vraiment d’autres arguments en sa faveur, mais celui-ci suffit amplement. Pour illustrer ce paradoxe, rien de tel qu’une statistique : il est le vainqueur d’un Grand Prix le moins bien classé sur une saison, hors blessure, depuis Miguel Oliveira à l’issue de sa campagne 2021 (14e).

 

Conclusion

 

Effectivement, sa saison, quand on la regarde dans son ensemble, laisse un petit goût amer au vu des premières courses où on s’attendait à une campagne flamboyante. On pouvait peut-être s’attendre à mieux sur le plan de la régularité, et surtout espérer une promotion, afin de le voir évoluer dans l’équipe d’usine l’année prochaine – ce qui était un temps son souhait, il faut le rappeler. Au final, il n’est que 12e du championnat, manque de se faire battre par Marini, a énormément chuté et a perdu la confiance en sa machine sans jamais la retrouver pleinement. Cependant, sa victoire en France, historique à plus d’un titre, éclipse totalement le négatif et restera à jamais l’image de sa saison 2025, bien plus que les nombreuses erreurs et cette fameuse interview au Balaton Park.

Je suis curieux d’avoir votre avis sur sa saison 2025. Que vous a-t-elle inspiré ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Finalement, il a quand même plus que doublé son total de points de 2024. Photo : HRC

 

Photo de couverture : HRC

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