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Quartararo

Que c’est cruel. À Silverstone, Fabio Quartararo a rendu une copie parfaite, mais s’est fait trahir par sa mécanique. Oui, le Français aurait dû gagner, mais ce n’est pas tout : analysons ensemble ce week-end réussi de bout en bout.

 

Toujours au top

 

Sur une Yamaha très performante, Fabio Quartararo s’est emparé de sa troisième pole position consécutive, ce qui n’est pas rien. En qualifications, il fait partie des meilleurs de l’histoire, ça ne fait aucun doute. Cette forme récente est très encourageante, même si malheureusement, elle ne se traduit pas en points. En effet, Quartararo, pour ses trois poles, n’a récolé qu’une seule deuxième place ; indépendamment de la qualité de son matériel, c’est très peu. Mais cette fois, il n’y pouvait absolument rien.

 

Fabio Quartararo

 

Il avait tout bien fait, rien à redire. Le dimanche, il fut particulièrement inspiré, aidé par son pneu soft avant, et s’échappa rapidement. Quand Quartararo commence à s’éloigner des autres, un peu comme le faisait Lorenzo à l’époque – les deux ont beaucoup de points communs, d’ailleurs –, c’est terminé. La grande majorité de ses victoires sont arrivées ainsi, et c’est vrai que, de mémoire, je n’ai pas de souvenir d’une victoire d’« El Diablo » où il se battait avec les autres.

Puis, son Ride Height Device l’a trahi. Bloqué en position basse, il l’empêchait d’avancer, alors qu’il avait course gagnée. Autant, j’étais très heureux de voir s’imposer Marco Bezzecchi, autant, je ne peux que reconnaître que Quartararo méritait largement cette victoire. C’est cruel, triste, et cette image de lui agenouillé sur la piste avec sa moto appuyée contre le muret restera dans les annales.

 

Quartararo, un champion malchanceux

 

Hier, j’ai publié un article qui traitait de la chance, et pourquoi elle est nécessaire. Et en y réfléchissant, je crois que Quartararo est l’un des plus malchanceux sur cette grille. Rappelez-vous, au Grand Prix d’Espagne 2021. Alors qu’il s’élançait depuis la pole position et qu’il menait confortablement la course, il fut pris d’un terrible épisode de syndrome des loges, et dut laisser la victoire à Jack Miller. Puis, plus tard dans l’année, sa combinaison s’ouvrit en Catalogne. Je ne parle même pas de cette panne d’essence à deux virages de l’arrivée à Misano l’année dernière, et je suis sûr que j’en oublie.

 

 

Je dois reconnaître que sa combativité et sa passion m’impressionnent beaucoup, et je n’ai aucun mal à dire qu’il s’agit de notre plus grand champion actuel, tous sports mécaniques confondus – en excluant les préretraités. Oui, il devrait se battre pour des titres mondiaux et j’espère sincèrement que ce jour arrivera de nouveau. Qu’on l’aime ou non, Quartararo est l’une des seules superstars de ce plateau et c’est pour cette raison précise que je voulais qu’il signe chez Aprilia l’année dernière.

Ses larmes l’honorent, mais je suis sûr que l’histoire le récompensera dès cette saison.

 

Le RHD est-il vraiment utile ?

 

Quartararo

Fabio Quartararo est un monstre, quand on voit la différence avec Jack Miller le dimanche. Photo : Michelin Motorsport

 

Je me rends compte, en écrivant ces quelques lignes, que je n’ai jamais parlé du Ride Height Device – que nous abrégerons en RHD – dans mes articles. À noter que ces dispositifs exclusivement mécaniques seront interdits en 2027. D’un côté, je comprends leur existence, car le MotoGP est ce qu’il se fait de mieux. C’est un sport de prototypes où doivent être représentées les meilleures technologies. Mais de l’autre, objectivement, du point de vue du spectateur, ça n’apporte absolument rien. Et je pense même que ce potentiel technologique, de par sa nature mécanique, n’est pas si impressionnant que ça, pas si avancé. Au bout du compte, c’est une idée assez rustique comparée à l’électronique embarquée de nos jours. Rien à voir, par exemple, avec une cartographie de launch control révolutionnaire ou une suspension active.

Du coup, je ne serai pas mécontent de les voir totalement disparaître en 2027. Ce n’est pas la première fois que ça pose des problèmes, et d’ailleurs, le Holeshot Device – une déclinaison du RHD – est parfois très difficile à désactiver au premier virage. Beaucoup de pilotes se sont déjà prononcés en faveur de son interdiction, et je crois que, lorsqu’il est question de sécurité, c’est à eux seuls de décider.

Que pensez-vous de cette question, et surtout, qu’avez-vous pensé du week-end de Fabio Quartararo à Silverstone ? Dites-le-moi en commentaires !

 

Quartararo

La chance tourne, et je suis sûr qu’elle ne laissera pas Quartararo sur la touche. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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