Il est l’heure de débriefer cette saison. Comme tous les hivers depuis deux ans, cette chronique analyse en détail la campagne de chaque pilote, du moins bien classé au champion du monde. Il s’agit là d’apporter un point de vue argumenté sur la performance de chacun de nos héros, afin d’en discuter tous ensemble. Vous êtes prêts pour ce nouveau volet, consacré à Luca Marini ? C’est parti !
L’épisode d’hier était consacré à Enea Bastianini ; retrouvez-le en cliquant ici.
Une saison stupéfiante
Depuis que j’ai commencé cette rétrospective, il s’agit de ma première vraie satisfaction. Luca Marini, un pilote que j’apprécie, a montré à toute la grille qu’il avait énormément de talent. J’ai trouvé sa campagne remarquable pour plusieurs raisons.
Premièrement, sa progression. Comme en 2024, Marini est monté en puissance au fil des mois, passant largement devant son coéquipier champion du monde Joan Mir, qu’il a surclassé au général. J’ai déjà fait le comparo entre les deux pilotes dans l’article traitant de l’Espagnol, que vous pouvez retrouver en cliquant ici. Pour vous résumer, c’était édifiant, notamment au niveau des chutes.

Marini est un monstre de régularité. Photo : HRC
Marini, doucement mais sûrement, grâce à sa grande sensibilité technique, réussit à progresser de manière durable depuis son tout premier Grand Prix disputé avec Honda début 2024. Où sont ceux qui méprisaient sa vitesse, maintenant qu’elle dépasse celle de Mir et se rapproche de celle de Zarco ? Car oui, en lieu et place de Mir, c’est avec le Français qu’il faut le comparer. Il n’a pas connu les mêmes moments de grâce que Johann, certes, mais, au final, il fait statistiquement une meilleure saison que lui. Zarco a marqué 148 points en 22 Grands Prix alors que Marini en compte 142 en 19 manches disputées. Sa progression est tout à fait indéniable : il n’avait marqué que 14 points l’année dernière ! Je m’étais trompé à son sujet : je l’avais imaginé terminer 19e du général, alors qu’il est finalement 13e.
Deuxièmement, son intelligence. Marini, au-delà d’être un très bon pilote sur qui Honda peut miser – il a d’ailleurs payé cher son dévouement aux essais des 8 Heures de Suzuka –, semble être très au fait de son statut. Oui, il était devenu un prétendant au top 5 à partir du GP de Hongrie, mais ne s’est jamais enflammé, n’a jamais trahi sa philosophie de la course. Même lorsqu’il était en bataille devant, notamment en Indonésie, il n’a pas fait de faux pas, d’une justesse chirurgicale.
Marini est d’une race en voie de disparition : celle des pilotes réguliers, qui ne le sont pas uniquement parce qu’ils ne peuvent pas aller plus vite. Non, lui mise sur sa capacité à marquer des points dans toutes les conditions, par tous les temps, et sur tous les circuits. Il sait se ralentir pour ne pas risquer trop gros. Bradley Smith était de ceux-là également, notamment lors de sa saison 2015, et c’était aussi le cas de Brad Binder avant qu’il ne change radicalement d’approche au début de l’exercice 2023.
Tout colle avec le personnage de Marini, et c’est ce que j’aime. Il progresse autant sans jamais tomber (trois chutes seulement en 2025, le record pour les titulaires), et, en conférence de presse, il est tout aussi calme, toujours optimiste, et réservé. Je le dis en tant que simple observateur : un pilote de ce type semble correspondre avec l’idée que je me fais de Honda. Bravo à lui.

Il a souvent été devant son coéquipier, bien avant que ce dernier ne chute. Photo : HRC
Luca Marini peut-il durer ?
Le problème de ce genre de pilotes, c’est qu’ils ne sont, en général, pas très marquants : c’est ce qui avait en partie coûté la place de Bradley Smith, qui, en plus, avait eu du mal à s’adapter aux pneus Michelin. Cela se ressent également pour Luca Marini, qui n’a pas réussi à scorer le moindre podium en 2025, alors que Joan Mir en compte deux. Mais dans les faits, de quoi un constructeur sur le retour comme Honda a-t-il besoin ? Oui, je crois effectivement que le profil différent de l’Italien n’est pas à sous-estimer, même s’il est peut-être moins flamboyant qu’un Zarco. Il apporte sa pierre à l’édifice et ne retarde aucunement le projet.
Maintenant, va-t-il continuer avec Honda après 2026 ? Rien n’est moins sûr. S’il continue à progresser comme ça, il pourra prolonger son contrat aisément, car cela signifierait qu’il se battrait pour un top 5 du classement général. Mais il y a fort à parier pour que Honda, avec la nouvelle réglementation, aligne les billets pour faire venir une ou deux superstars, et, à ce moment-là, il serait difficile pour Marini de continuer avec la firme à l’aile dorée, peu importe ses résultats en 2026.
Qu’avez-vous pensé de sa saison 2025 ? Dites-le-moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

La majorité de ceux qui le critiquent le font parce qu’ils n’aiment pas Valentino Rossi, son demi-frère. Photo : HRC
Photo de couverture : HRC




























