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Marc Marquez fessée

Ce week-end, j’ai assisté à l’une des plus belles démonstrations depuis que je suis ce sport. Marc Marquez a mis une véritable fessée à ses concurrents.

 

Inéluctable

 

Il n’y a pas grand-chose à analyser de son GP d’Allemagne, les images parlent d’elles-mêmes. Le vendredi, il s’est tout de suite concentré sur le rythme de course, et ne chassait même pas le chrono. Puis, le samedi, dans des conditions extrêmement difficiles, il s’est illustré en qualifications en prenant des risques mesurés, en témoignait son geste pour se calmer. À vrai dire, il n’avait pas forcément besoin d’aller chercher cette pole position, car Marquez peut gagner depuis la deuxième ligne, et celle-ci était facilement accessible. En effet, seuls Johann Zarco, Marco Bezzecchi et Franco Morbidelli représentaient une menace sérieuse au chrono ; des concurrents peu dangereux contre qui il n’est pas nécessaire de sortir le grand jeu. Et pourtant, Marquez est allé au combat, avec panache.

 

Marc Marquez fessée

M. Sachsenring. Photo : Michelin Motorsport

 

Ce week-end, j’ai aimé voir la dualité d’un homme, celui qui, tiraillé par la raison d’un côté et la passion de l’autre, ne peut s’empêcher d’exprimer son plein potentiel. C’est exactement ce qu’il s’est passé pendant le Sprint, où, là encore, il aurait facilement pu laisser gagner Marco Bezzecchi et se contenter de l’avance récoltée sur son frère Alex Marquez, seulement huitième à l’arrivée.

Mais Marc Marquez est inéluctable, surtout au Sachsenring, son circuit. Sur une piste détrempée, et après un très mauvais premier virage, il a fait une remontée sensationnelle de plusieurs secondes sur ses adversaires, non sans avoir bataillé avec Fabio Di Giannantonio. Il était impressionnant de facilité, et c’est l’occasion pour moi de rappeler qu’il est sans doute le meilleur pilote de tous les temps sous la pluie. Il avait l’air si facile, et ce, même lorsqu’il sauvait des chutes, ce qui rappelle encore la dualité de ce personnage. Sa zone de confort, c’est la limite, et je crois qu’aucune phrase ne résume mieux sa carrière.

 

La fessée de Marquez

 

 

Personne ne peut suivre. On est d’accord, il n’y a jamais eu match, le samedi comme le dimanche. Et pourtant, j’ai trouvé que les autres ont fait du très beau travail ; à commencer par Marco Bezzecchi. J’y croyais presque, à vrai dire, tant il répondait au chrono, et tant je suis sûr de l’immense talent de l’Italien sur le mouillé : rappelez-vous de cette formidable victoire au Grand Prix d’Argentine 2023, où le « Bez » fit une véritable leçon à tous les cadors de la catégorie pour remporter son premier succès. Mais Marquez est intraitable. Le dépassement dans ce très difficile premier droit était très beau, même pas précipité – alors que c’est là son point faible –, et quelques virages à gauche plus loin, Bezzecchi était déjà trop loin pour répliquer. Sur ce dernier tour, il prend près d’une seconde, ce qui laisse penser que Marc avait encore de la marge lors des précédents. L’addition est salée à l’arrivée. « Diggia », qui avait pourtant réalisé le record du tour la veille, a pris 4’’6. Alex Marquez (blessé, mais en forme), son dauphin, 12’’3. Pecco Bagnaia, vainqueur ici l’année dernière, 20’’3, le tout en quinze tours. Ça pique.

Et puis, que dire du dimanche. Cette fois, il ne nous a pas laissé espérer en tirant large au départ, il a tout de suite appliqué son infaillible plan de marche. Là encore, je trouve que les efforts de Fabio Di Giannantonio étaient honorables, mais Marc Marquez en avait sous le pied. D’ailleurs, il a lui-même affirmé qu’il avait de la marge après l’arrivée, ce qui ne rend le résultat que plus humiliant.

 

Marc Marquez fessée

Nul doute qu’il file vers le titre. Personne ne peut l’en empêcher, même pas lui. Photo : Michelin Motorsport

 

Ne vous laissez pas avoir par l’écart officiel : Marquez comptait plus de sept secondes d’avance sur son frère dans le dernier tour de la course, et cela a été réduit à 6’’380 en raison de sa danse indonésienne – une tendance sur les réseaux sociaux pour ceux qui n’auraient pas la référence. De quand date la dernière rouste du genre en MotoGP sur le sec ? Je peux me tromper, mais je pense qu’il s’agit du Grand Prix d’Inde 2023, où Bezzecchi l’avait emporté pour près de neuf secondes. Bagnaia, lui, prend sept secondes. Ça commence à faire beaucoup, mais nous en reparlerons plus tard dans la semaine.

 

Conclusion

 

Après la course, Pedro Acosta disait que Marc Marquez était d’un tout autre niveau. Et il avait raison. L’officiel Ducati n’évolue pas dans la même catégorie que les autres, il ne chasse pas le même objectif. Il a l’opportunité, s’il continue comme ça pendant assez longtemps, de devenir l’incontesté plus grand pilote de l’histoire motocycliste. Je crois que c’est assez clair : nous voyons rouler la meilleure version de l’un des meilleurs pilotes de tous les temps, et croyez-moi, ça ne se reproduira pas avant un sacré moment. Même si c’est parfois dur à regarder, il faut tout de même en profiter.

Qu’avez-vous pensé de la domination de Marc Marquez au Sachsenring ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Marc Marquez fessée

Dépassement magnifique, sans forcer. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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