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Marc Marquez vainqueur

Pour la première fois cette saison, Marc Marquez s’est fait battre sur la piste ; pourtant, il est peut-être le grand vainqueur de ce week-end, même depuis la deuxième place. L’octuple champion du monde a été excellent quand ses rivaux ont craqué les uns après les autres. Il ne gagne pas, et c’est comme ça qu’il est le plus dangereux.

 

Une démonstration

 

Avant d’évoquer ce Grand Prix fou, penchons-nous sur les qualifications. Comme à Jerez, un très bon temps l’a propulsé en pole provisoire, mais Fabio Quartararo a fait mieux. En réalité, ce n’est pas si grave, car, tant que Bagnaia et/ou Alex Marquez ne partent pas devant lui, l’explosivité de Marc peut lui permettre de rapidement récupérer des positions dans les premiers tours. D’ailleurs, c’est plus ou moins ce qu’il a fait pendant le Sprint, quoi qu’il est pas mal resté derrière Quartararo. Mais on sait que, quand l’officiel Ducati stagne à deux, trois dixièmes derrière sa proie, la victoire est proche.

 

Marc Marquez vainqueur

Marquez n’a pas peur de la pression, il aime ces tribunes pleines à craquer. Photo : Michelin Motorsport

 

Ce sixième succès consécutif sur le format court constitue un nouveau record, sans que personne ne puisse rien y faire, encore une fois. La chute de Bagnaia lui donnait un avantage certain aux points, mais ce n’était rien par rapport au jour d’après.

Quand j’ai vu le ciel couvert et la piste mouillée, j’ai tout de suite pensé que c’était pour Marc Marquez. Puis, quand j’ai vu que les conditions étaient imprécises au possible, que personne ne savait ce qu’il fallait faire, alors j’en étais certain. Quand il faut s’adapter rapidement à des paramètres susceptibles de perturber la concentration des pilotes, personne, dans l’histoire, n’est meilleur que Marc Marquez.

À Austin, tous rentraient au stand parce que Marc Marquez le faisait : c’est la référence. Après un tour de chauffe, l’officiel Ducati a choisi de repasser les pneus slicks, notamment parce qu’Alex Marquez, son plus proche poursuivant au championnat, s’y est arrêté également. Après coup, effectivement, nous avons constaté l’envol de Johann Zarco avec les pneus pluie, mais j’expliquerai dans l’article consacré à Pecco Bagnaia pourquoi l’option slick était bel et bien la meilleure en début de course pour les favoris.

Au début de l’épreuve, je le sentais un peu en difficulté, doublé, même, par Alex Marquez. Puis, il s’est arrêté de nouveau – peut-être un tour trop tard stratégiquement, mais ça ne change rien – cette fois pour chausser les rainurés. Là, Zarco était devant, à huit secondes. Marc était confronté à un dilemme. Se lançait-il dans une poursuite effrénée derrière le pilote LCR ? Ou sécurisait-il cette seconde place qui lui semblait promise au vu du rythme inférieur d’Alex Marquez ? Et cette fois, il a pris la bonne décision.

 

 

Marquez a ralenti, il a joué intelligemment. Bagnaia avait chuté, et Alex Marquez aussi, plus tard, a craqué. Je pense qu’en poussant, il n’aurait jamais pu aller chercher Zarco, car il serait tombé bien avant, les dieux du MotoGP étaient avec le Français cette fois-ci. C’était une vraie démonstration de force, et, malgré des paramètres initiaux assez flous, il réussit quand même à réaliser le meilleur résultat possible. Telle est la marque des grands.

 

Sa meilleure version

 

J’aime ce Marquez, qui ne tente pas le tout pour le tout, mais qui réfléchit. Je dis depuis fin 2022 que c’est comme ça qu’il est le meilleur, ce n’est pas quand il essaye de s’imposer à chaque sortie. S’il commence à rouler de la sorte, je pense qu’il s’affranchira facilement – j’ai bien dit facilement – de ce titre mondial. Aucun autre pilote n’est capable de tenir une moyenne de points aussi élevée à l’année, c’est vérifié. Retrouvez cet article daté d’il y a trois ans en cliquant ici, et, si je vous prie de pardonner mon style – qui a évolué, je l’espère –, les conclusions sont restées pertinentes. Pecco Bagnaia en 2023 et Jorge Martin en 2024 avaient tous deux des moyennes relativement faibles à l’échelle de l’histoire, et très faibles tout court à l’échelle de Marc Marquez.

 

Marc Marquez vainqueur

On sent que Marc Marquez aurait bien voulu gagner, mais bon, parfois, il faut savoir renoncer. Photo : Michelin Motorsport

 

Le problème, c’est qu’à chaque fois, il n’a jamais tenu parole. Cela fait au moins trois fois qu’il nous fait le coup : d’abord, il nous dit qu’il a changé, qu’il sait qu’il ne faut plus se laisser emporter par le désir de vaincre. Puis, il force, une fois, deux fois, et chute à nouveau. Ainsi, c’est pourquoi je vous pose encore l’éternelle question : reverrons-nous ce Marc Marquez quand Bagnaia sera devant lui, à portée ? Il est son pire ennemi et Pecco doit prier pour que, ce jour-là, Marc essaie de le rattraper, car c’est toujours ce qui conduit à sa chute.

 

Conclusion

 

Je vous mettais en garde, après Jerez, car Marc Marquez n’a pas tué le championnat quand il en avait l’occasion. Deux semaines plus tard, je ne dis pas que c’est mort, mais ce n’est pas loin. Oui, il n’a « que » 22 points d’avance sur son frère, mais je maintiens que son vrai adversaire est son coéquipier. Je crains qu’Alex Marquez ne puisse pas suivre la cadence des GP25 à mesure qu’elles évolueront, jusqu’à laisser passer Bagnaia au classement. Mais Pecco, lui, est à 51 points, après avoir enregistré son pire week-end en MotoGP. Honnêtement, en l’état, je n’arrive pas à voir comment ce Bagnaia peut reprendre 51 points à ce Marc Marquez. Mais attendons encore quelques courses avant de prononcer un avis tranché quant à l’issue du championnat.

Je suis curieux de savoir ce que vous avez pensé du week-end de Marc Marquez. Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

C’est bien Marc Marquez qui a fait la meilleure opération. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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