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Marco Bezzecchi

Il est l’heure de débriefer cette saison. Comme tous les hivers depuis deux ans, cette chronique analyse en détail la campagne de chaque pilote, du moins bien classé au champion du monde. Il s’agit là d’apporter un point de vue argumenté sur la performance de chacun de nos héros, afin d’en discuter tous ensemble. Vous êtes prêts pour ce nouveau volet, consacré à Marco Bezzecchi ? C’est parti !

L’épisode d’hier était consacré à Pedro Acosta ; retrouvez-le en cliquant ici.

 

Bezzecchi, le retour d’un monstre

 

La trajectoire de Marco Bezzecchi est assez difficile à comprendre. L’Italien, qui avait totalement explosé en 2023 chez Ducati VR46 avec trois somptueuses victoires, s’était totalement éteint en 2024, recevant même mon titre de « déception de l’année ». Il était difficile d’en attendre quoi que ce soit début 2026, parce qu’il avait signé chez Aprilia, certes, mais surtout parce que Quartararo avait refusé le poste. Aux côtés de Jorge Martin, beaucoup l’annonçaient fini, enterré. Je n’étais pas de ceux-là, et avec beaucoup d’espoir, je l’avais placé septième dans mes pronostics.

 

Marco Bezzecchi

C’est l’une des figures de l’année. Photo : Michelin Motorsport

 

Donc, pour revenir à notre mouton, je suis très satisfait de sa campagne, car il fait assurément partie de mes pilotes préférés, d’une part, et qu’il est vraiment unique dans le paysage actuel. Analysons ces deux points dans le détail.

 

Bezzecchi est un pilote fantastique

 

Côté résultats, sa saison fut divisée en deux parties bien distinctes. La phase d’apprentissage, soit les six premiers Grands Prix, et celle où il est devenu un prétendant au podium, après la Grande-Bretagne et sa victoire surprise. Effectivement, Quartararo lui a donné – ce qui est ô combien ironique à y réfléchir –, mais Bezzecchi avait quand même fait une très belle course avant la défaillance de la M1.

Après cette date, il connut deux GP un peu plus délicats, puis s’installa confortablement sur le podium. À quelques détails près, sa saison aurait pu être encore plus magnifique : s’il ne chutait pas en Allemagne depuis la deuxième place, puis en Indonésie avec Marc Marquez et donc ne prenait pas deux long laps en Australie, l’addition aurait pu être encore plus impressionnante. Mais avec des si, on refait le monde, donc contentons nous d’apprécier le travail réalisé par Bezzecchi.

Ce qui m’a particulièrement impressionné, ce sont ses efforts en qualifications. Il avait déjà montré cette qualité lors de la saison 2023, mais avec une Ducati Desmosedici GP22 très performante sur cet exercice. En sortie d’une campagne aussi morne que la sienne en 2024, je ne m’attendais pas à le voir faire des prouesses le samedi matin sur une Aprilia : la plus belle pole, d’après moi, est celle prise en Autriche, en sortant de la Q1. Cette résilience, cette force de caractère est très appréciable et aussi visible en course ou il ne lâche jamais rien.

À mi-saison, il me paraissait même plus à même de battre Marc Marquez qu’Alex, car, contrairement au pilote Gresini, il n’avait pas peur d’aller au contact, de gêner l’officiel Ducati. Et c’est encore ce que je pense pour l’année prochaine, mais nous aurons l’occasion d’en reparler. Bezzecchi, par sa régularité dans la performance et sa grinta, est l’un des rares qui a effectivement inquiété Marquez cette année, et c’est à souligner. Ses deux victoires magistrales sur les deux dernières courses portent son total à trois, égalant ainsi son record sur une saison en MotoGP. Ceci signifie qu’il en compte déjà six au plus haut niveau : vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais ce total lui permet déjà d’entrer dans le groupe des tout meilleurs pilotes du XXIe siècle. Et c’est mérité.

 

Marco Bezzecchi

Il aura une très belle chance de s’imposer en 2026, et je le pense. Photo : Michelin Motorsport

 

On devine qui est son mentor

 

Parlons maintenant du deuxième point évoqué, à savoir, son caractère. Être un pilote capable de gagner des courses, c’est très bien. Mais marquer l’histoire, c’est encore mieux. Bezzecchi, à mon sens, a le potentiel de devenir une future superstar, je ne peux m’empêcher de voir du Rossi en lui lors de certaines de ces célébrations. La filiation est évidente, fièrement revendiquée. En interview comme sur la piste, il n’est pas aseptisé, il ose dire et faire ce qu’il pense, on a l’impression de revoir quelqu’un tout droit sorti des années 1990.

Sur la grille, peu se détachent et assument totalement leur position de « star », avec cette pointe de confiance qui flirte avec l’arrogance. Quand je dis « peu », c’est trois, et je peux les nommer : Pedro Acosta, Marco Bezzecchi et Fabio Quartararo. Enea Bastianini faisait partie de ce groupe il y a quelques années, mais ses résultats, malheureusement, ne lui permettent plus d’avoir cette attitude, et c’est bien dommage. Beaucoup pensent que Jorge Martin y est inclus, mais c’est se tromper sur l’Espagnol, qui, dans son comportement, est rarement plus percutant que Pecco Bagnaia ; c’est dire. Dans son cas, beaucoup confondent sa vitesse de pointe avec son expression.

 

Conclusion

 

Jorge Martin, parlons-en. Je pense réellement que son absence fut une véritable aubaine pour Marco Bezzecchi, qui, très vite, devint le pilote n°1 pour Aprilia. Ceci lui permit, potentiellement, d’influencer la direction technique à suivre, et c’est là un avantage non négligeable. Un phénomène sans doute renforcé par la différence d’amour pour la marque entre les deux : quand Bezzecchi disait que signer pour une équipe d’usine était son rêve, Martin essayait déjà de sortir de son contrat en invoquant une sombre clause. Forcément, si j’étais Massimo Rivola, je saurais en qui placer ma confiance pour l’avenir.

Je voudrais chaleureusement féliciter Marco Bezzecchi pour sa magnifique saison 2025. Même si nous n’avons jamais eu l’occasion de le voir en bagarre et que ses victoires sont toujours aussi dominantes – une constante chez lui –, il a été le sel de cette saison fade au possible. Rien que pour ça, chapeau.

Qu’avez-vous pensé de la campagne 2025 de Marco Bezzecchi ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Je pense qu’il a convaincu beaucoup de monde cette année. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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