pub

MotoGP Marco Bezzecchi

La saison 2024 démarre aujourd’hui ! Jusqu’au premier Grand Prix de la Saison, Parlons MotoGP essayera de détailler au mieux les attentes qui entourent tous les pilotes, au tour de Marco Bezzecchi. Ceci s’accompagnera d’un petit pronostic, et bien sûr, vous êtes invités à donner le vôtre en commentaires. Hier, nous poursuivions cette série avec Fabio Quartararo, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

 

Un choix osé, mais payant ?

 

Marco Bezzecchi a été excellent l’an dernier. Vainqueur de trois Grands Prix – dont une démonstration en Inde, il a ébloui la planète moto de son talent. En plus d’être doué au guidon, il est un véritable personnage au sein du paddock MotoGP. L’Italien repart une année de plus avec l’équipe VR46, cette fois de jaune et de blanc vêtu. À l’approche de cette nouvelle saison, plusieurs questions me viennent en tête, car je ne suis pas sûr qu’il soit en capacité de réitérer. Je m’explique.

En 2023, il fut sensationnel, notamment sur la première partie de l’exercice. Il put discuter avec les meilleurs pilotes du monde, à commencer par son grand copain Pecco Bagnaia, bien que celui-ci resta au-dessus la majorité du temps. Mais force est de constater que sa blessure intervenue pendant la tournée outre-mer le desservit considérablement. Son retour direct en Indonésie fut réussi, mais la suite, un peu moins.

 

MotoGP Marco Bezzecchi

Vous aimez la nouvelle déco des Ducati VR46 ? Photo : Michelin Motorsport

 

Et à la fin de l’année, quand je fais les comptes, je me demande s’il n’a pas été un peu surclassé. Est-il réellement la troisième force du plateau devant un Brad Binder, un Marc Marquez, ou même, un Enea Bastianini au top de sa forme ? J’en doute. Il est possible d’analyser ses succès, tous acquis avec une avance phénoménale.

En Argentine, rien à dire. Même si Pecco Bagnaia n’était pas tombé en deuxième position, il n’aurait pas été inquiété pour aller décrocher son premier succès au plus haut niveau. En France, en revanche, je pense que ce même Bagnaia lui aurait posé des problèmes, beaucoup de problèmes. Si l’on fait le bilan, Bezzecchi n’a battu son compère d’académie en duel qu’une fois dans l’année, à l’occasion du Sprint sur le circuit d’Assen. Le lendemain, il se faisait battre. Silverstone, aussi, n’a pas tourné à son avantage car il chuta en voulant suivre le champion du monde en titre.

Finalement, en Inde, rien à dire non plus. Il n’évoluait pas dans la même dimension que tous ses collègues, et aurait sans doute remporté le Sprint en plus du Grand Prix si ce n’était pour cet accrochage avec Luca Marini au départ. Mais ce n’était que la première représentation à Buddh ; les premières fois, en MotoGP, laissent parfois place à des surprises, comme Oliveira au Portugal ou Iannone en Autriche. L’adaptation joue beaucoup, et un tracé peut convenir à un style de pilotage bien particulier sans que les autres n’aient le temps de s’y faire. En 2024, je pense qu’il jouera toujours devant en Inde, mais les autres auront appris ; je ne le vois pas gagner avec plus de huit secondes d’avance comme ce fut le cas.

 

 

Vient une autre problématique ; son équipe. Lorsqu’il a signé son renouvellement avec Ducati VR46, Pramac Racing n’avait pas acquis ce statut d’équipe concurrente à la formation officielle. Et désormais, la GP24 s’annonce diabolique, plus que la GP23 qui n’avait jamais convaincu à 100 % Pecco Bagnaia par exemple. Valentino Rossi et ses hommes ont réussi l’exploit de le conserver, mais il se retrouve avec une double pression ; d’une part, il doit faire au moins aussi bien que l’an dernier pour constater de sa progression, et de l’autre, rester assez haut dans le classement pour ne pas glisser dans la hiérarchie des pilotes Ducati. Car Pramac Racing ne l’a pas attendu.

Il y a déjà des rumeurs concernant Fermin Aldeguer, du Moto2, pour 2025, alors qu’Enea Bastianini a repris des couleurs au sein de l’équipe d’usine. Sauf surprise, Jorge Martin devrait rester parmi l’élite. Et attention à Marc Marquez chez Gresini Racing, tout comme Fabio Di Giannantonio au sein de son propre box ; ce qu’il a montré en fin de saison n’est pas beaucoup moins bien que les meilleures prestations de Bezzecchi en première partie d’exercice. Rester avec la famille, c’est cool, mais stagner et s’éloigner de la place officielle, ça l’est beaucoup moins.

 

MotoGP Marco Bezzecchi

Il a mis la barre très haut, pas facile de faire mieux. Photo : Michelin Motorsport

 

Le pronostic

 

Il n’a pas été auteur de grands tests hivernaux, mais encore une fois, difficile de s’y fier. Pour l’année prochaine, j’imagine un Bezzecchi toujours capable de se battre devant, avec ses qualités, et toujours en progrès. Cependant, et même si ce sera moins tangible, je le vois aussi un peu rétrograder au classement général, pour se rapproche de sa « vraie » place, c’est à dire entre la 4e et la 6e position.

La Desmosedici GP23 est performante, mais j’envisage un plus grand écart avec la GP24 que ce qu’il y avait entre la GP23 et la très polyvalente GP22 l’an passé. En recherche de vitesse, je prédis plus de chutes, car il a maintenant un statut à assumer, et un coéquipier potentiellement plus fort qu’avant à ses côtés. Il va pousser pour asseoir sa place, et a minima, ne pas se faire oublier au sein du contingent Ducati. De ce fait, sa saison ne serait pas ratée, mais pas réussie non plus.

Peut-être que je me trompe, mais c’est le jeu des pronostics et j’y reviendrai en long, en large et en travers au mois de novembre prochain. À vous de nous dire ce que vous prédisez pour le « Bez » en 2024 dans les commentaires !

 

Le Bez peut-il encore bénéficier de l’effet de surprise ? Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

Tous les articles sur les Pilotes : Marco Bezzecchi

Tous les articles sur les Teams : VR46 Racing Team