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Continuons le bilan de cette saison 2025, et, cette fois, attaquons-nous à un gros morceau : le championnat Moto2, qui était, de loin, le plus excitant des trois. Cet exercice va rester dans les annales, tout comme sa conclusion aussi puissante que magnifique.

 

Pirelli a sauvé le Moto2

 

La catégorie intermédiaire, avant l’arrivée de Pirelli début 2024, était assurément la plus morne. Force est de constater que les pneus italiens ont totalement transformé l’âme du Moto2, rendant la classe imprévisible au possible, et marquée par de très belles courses.

Je me suis régalé cette année. Niveau spectacle, une question que j’ai déjà beaucoup évoquée jusqu’à maintenant (notamment dans cet article), il y avait tout : une véritable dramaturgie, avec des exploits individuels, des personnages marquants – dont David Alonso –, des retournements de situation, des dynamiques intéressantes à suivre, des chutes aux pires moments, etc. Voici à quoi devrait ressembler une saison Moto2, et celle-ci m’a fait penser, en un sens, à l’exercice 2013 et cette bataille pour le titre entre Scott Redding et Pol Espargaro. Et puis, il y avait également le plus important : de la bataille en piste. Franchement, rien à redire du côté du spectacle, c’était juste parfait.

 

Moto2

Moreira, un beau champion. Photo : Italtrans Racing

 

Des pilotes pas à la hauteur du challenge ?

 

En MotoGP, je n’apprécie pas qu’une dizaine de pilotes différents s’imposent, car cela dilue l’impact de chaque victoire. Mais dans une série standardisée comme le Moto2, voir 11 vainqueurs différents en une saison me ravit complètement ! Le seul problème, et c’est peut-être la principale différence avec 2013, concerne la forme des meilleurs pilotes. Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup apprécié cette année, mais je n’ai pas été particulièrement impressionné par le niveau des meilleurs.

Manuel Gonzalez était franchement bluffant en début d’année, mais, arrivé au tiers de la saison, il a commencé à s’essouffler, puis il a manqué de chance, et, finalement, il y a cette terrible chute à Sepang. Diogo Moreira, le champion à qui j’ai déjà consacré un article, n’a pas réalisé une campagne exceptionnelle à proprement parler. En ce sens, il n’y a pas eu de vrai duel pour la couronne comme en 2013, mais plutôt une bataille à distance, à différents moments de l’année.

Pour poursuivre cette idée, je dois dire que de nombreux pilotes m’ont déçu. Il y a quelque temps, je plaçais de grands espoirs en Celestino Vietti, mais, hormis sa victoire à Misano, il n’a pas beaucoup brillé. Si j’ai apprécié la régularité de Barry Baltus, j’ai été relativement déçu d’Aron Canet, qui n’aura finalement jamais explosé. Et puis, que dire de David Alonso ? On a tous vu son potentiel, oui, mais je suis désolé de le dire : j’en attendais plus !

 

Moto2

Qu’attendiez-vous de David Alonso ? Photo : Aspar Team

 

Si on m’avait dit, avant le début d’année, que Daniel Holgado ferait mieux en tant que rookie, je ne l’aurais pas cru. Alonso n’a pas du tout été ridicule, loin de là, mais j’attendais une campagne du niveau de celle de Marc Marquez en 2011 ou de Pedro Acosta en 2022. Et, au final, on en est quand même assez loin. Holgado, lui, est une vraie bonne surprise, sans doute la plus grande de cette année.

 

Kalex revient au top

 

Dernier point que je souhaitais évoquer, le retour de Kalex aux affaires. Attention : je n’ai rien contre l’entreprise allemande, qui fait un excellent travail dans cette catégorie depuis plus de dix ans. Mais j’aimais, en 2024 – et déjà en 2023 avec la paire Aldeguer/Lopez – voir un autre fabricant de châssis devant ; Boscoscuro, en l’occurrence. En 2010, j’étais littéralement tombé amoureux de cette discipline, car elle mettait aux prises de nombreux constructeurs différents, de Moriwaki à Suter en passant par FTR. Mais, depuis 2013, en gros, Kalex roule sur la concurrence et voir Boscoscuro prendre un titre pilote m’avait beaucoup plu, c’était rafraîchissant.

Là, cette saison, nous n’avons constaté « que » cinq victoires Boscoscuro, contre neuf l’année dernière, et, globalement, c’était moins disputé.

 

Conclusion

 

Il s’agissait là d’un très bon millésime, je chipote un peu, je l’avoue. On ne sait pas ce que l’avenir nous réserve, alors, nous n’avons pas le droit de nous plaindre d’un tel spectacle.

Je suis curieux de savoir ce que vous avez pensé de cette saison Moto2. Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Manuel Gonzalez, le grand perdant de cette saison. Photo : IntactGP

 

Photo de couverture : Aspar