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Marquez

Marc Marquez a gagné le titre MotoGP 2025 à Silverstone. Cela peut vous paraître fou, mais je pense que le Grand Prix de Grande-Bretagne est la preuve irréfutable que l’octuple deviendra nonuple à la fin de l’année. Pourquoi ? C’est ce que nous allons découvrir dans cette analyse.

 

La chance du champion

 

À plusieurs reprises, cette saison, j’ai fait allusion aux chances de titre de Marc Marquez. Et à chaque fois, j’invoquais le fameux « script » comme argument. C’est assez difficile à comprendre car c’est intangible, mais c’est comme si tout était fait pour qu’il gagne, comme si tout allait en son sens. Comme si rien, absolument rien ne pouvait l’empêcher de soulever le trophée, comme si c’était écrit à l’avance. L’histoire est trop belle. Et je crois qu’en Angleterre, nous avons eu un petit aperçu de cette force immuable qui l’aide considérablement.

 

Marquez

En tout cas, ce qui est sûr, c’est que Bagnaia aimerait bien un petit coup de pouce du destin. Photo : Michelin Motorsport

 

Tout était réuni pour qu’il rate totalement son week-end. Silverstone est l’un de ses pires tracés et la Ducati Desmosedici GP25 n’y était pas à l’aise. Cela s’est vérifié dès le samedi, avec cette séance de qualification où il n’a jamais vraiment été dans le débat, laissant, pour la troisième fois consécutivement, la pole à Fabio Quartararo. Puis, pendant le Sprint, première défaite de l’année, face à son frère, en plus – chose qui n’avait pas l’air de particulièrement le réjouir dans le parc fermé, d’ailleurs. On pouvait donc s’attendre à une course dominicale ratée, surtout que les Yamaha avaient l’air intenables. En plus, l’Aprilia de Bezzecchi s’était révélé rapide pendant le Sprint et Alex Marquez paraissait dominant avant le départ.

Vint l’extinction des feux, et là, surprise. Marc Marquez, dans le coup, chuta de manière très spectaculaire. Pecco Bagnaia, cette fois, était véloce, et semblait pouvoir tenir le rythme des meilleurs. Son frère Alex s’était déjà écrasé au premier virage, ce qui laissait le champ libre à l’Italien. Mais la chance le sauva. C’est un paramètre déterminant qu’il faut avoir avec soi. Derrière, l’accrochage entre Aleix Espargaro et Franco Morbidelli mena au déploiement des drapeaux rouges, signifiant que les frères Marquez allaient bénéficier d’un deuxième départ.

À partir de là, c’était joué. La saison, j’entends. Le momentum ne veut pas changer de camp, tout est en faveur de Marc Marquez. C’est la marque des grands ; plus précisément, celle des champions.

 

Le Marquez le plus dangereux qui soit

 

Très prudent à la relance, il gagna en confiance pour remonter quatrième, non sans batailler ardemment. Malgré un apparent manque de rythme et une situation relativement défavorable face à des adversaires qui, eux, n’avaient rien à perdre, il sut garder le cap, ne pas s’énerver ou s’affoler. Je trouve que le delta de performance entre Marc et Alex après le deuxième départ révèle parfaitement la différence de mental entre les deux, suite à leurs chutes respectives. Là où Alex n’osait presque plus attaquer quand ça comptait, Marc creusait l’écart. Et ça s’est vérifié jusque dans les derniers instants, avec cette petite bataille contre Franco Morbidelli.

Certes, ça n’est « que » Morbidelli – qui n’est pas réputé pour ses qualités en un contre un –, mais Marquez a quand même surclassé son adversaire dans un duel à Silverstone, ce qui est assez rare pour être souligné. Je rappelle simplement qu’historiquement, les batailles rapprochées sont l’un de ses rares points faibles, surtout sur ce tracé où il a perdu trois courses dans les ultimes secondes, dont deux en MotoGP.

 

 

Je suis assez fier de moi, car ce que j’avais dit après Le Mans s’est confirmé : c’est quand il réfléchit qu’il est le plus fort. Cette approche résolument conservatrice et posée, couplée à son talent infini, lui permettent de marquer 16 points à l’issue d’un Grand Prix qui était perdu. Il a tiré le maximum de son potentiel en pilotant avec la tête, le tout aidé par sa bonne étoile. Je le disais déjà il y a quinze jours et je le redis maintenant : le Marquez de la Thaïlande est magnifique, celui du Mans ou de Silverstone, invincible à l’échelle d’une saison.

 

Les bons contre les grands

 

Marquez

Dans l’histoire, personne n’est meilleur que lui sur les Grands Prix chaotiques. Sa capacité d’adaptation est phénoménale. Photo : Michelin Motorsport

 

J’aimerais revenir sur son langage corporel une fois la course terminée. Vous l’avez sans doute remarqué, mais il n’était pas particulièrement heureux. À Silverstone, contrairement aux autres Grands Prix, Marc Marquez n’était pas le meilleur. Pourtant, ces 16 points étaient totalement inespérés, surtout après sa chute ! Un bon pilote aurait célébré ce podium à s’en déchirer les cordes vocales. Un grand comme lui, qui n’a en tête qu’une mission plus importante, sait qu’il n’y a rien à fêter. Cela m’a rappelé le Grand Prix d’Indonésie 2023, où Maverick Vinales, deuxième surprise après la chute de Jorge Martin, sautait dans tous les sens. Fabio Quartararo, troisième sur une machine pourtant moins compétitive, était dégoûté de ne pas avoir pu faire mieux. La différence entre un bon pilote, et un (très) grand.

Je suis curieux de savoir si vous partagez mon avis concernant Marc Marquez. Dites-le-moi en commentaires !

 

Peut-il devenir le meilleur de tous les temps ? Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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