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Bagnaia

Sans aucune explication, Pecco Bagnaia était de retour tout en haut de la feuille de temps en Malaisie. Son cas est vraiment très étrange, et il est bien difficile d’y voir clair… y compris pour ses ingénieurs. Mais, du coup, est-il revenu à son meilleur niveau, ou pas ?

 

L’interrogation Bagnaia

 

Je crois ne jamais avoir vu ça en MotoGP. Qui a le souvenir d’un pilote capable, lors d’un week-end, de finir non loin des dernières positions, et de s’imposer lors du suivant ? Alors qu’il devait passer par une Q1 minée à Sepang, il a réussi à en sortir, et, pire, à inscrire une troisième pole position de la saison, c’est deux de plus qu’Alex Marquez ! Intouchable lors du Sprint, il fut dépassé par le pilote Gresini lors du Grand Prix avant de connaître une crevaison, ce qui n’est pas commun, mais qui peut toujours arriver.

 

Bagnaia

Depuis l’Autriche, il ne compte que deux apparitions dans les points en Sprint : deux victoires. Photo : Michelin Motorsport

 

Vu que c’est totalement incompréhensible, beaucoup imaginent des causes assez farfelues, parfois sans aucun fondement ; j’en ai d’ailleurs fait un article la semaine dernière, que je vous invite à retrouver en cliquant ici. Pour revenir à ce sujet, Bagnaia a bien précisé en Malaisie que Marc Marquez n’y était pour rien. Cette déclaration et la différence de performance entre le vendredi et les deux autres jours montre bien que l’influence de Marquez sur la méforme de Bagnaia est quasi nulle.

Le plus fou, c’est que personne n’est capable de dire ce qui ne va pas. Dall’Igna, architecte du projet Ducati depuis 2013, déclarait qu’il ne comprenait rien non plus, mais qu’il était content. En général, les pilotes révèlent ce qui les gêne dans la presse ; on sait, par exemple, que Pedro Acosta a beaucoup de mal lorsque les pneus « droppent » en pleine course, alors que Bastianini, chez Tech3, n’arrive pas à franchir un cap lorsqu’il passe des gommes neuves. Dans le cas de Bagnaia, rien, nous n’en savons rien du tout. Il est fort probable pour que Ducati aussi ne comprenne pas la situation, car au vu de leur expérience, le problème aurait déjà été réglé si c’était simple. De plus, ses écarts de performance entre le Grand Prix de Misano, le test qui suivait, le Japon, l’Indonésie et maintenant la Malaisie appuient clairement cette théorie.

 

Bagnaia

Pecco est quand même incroyable quand il est en forme. Photo : Michelin Motorsport

 

Je sais que quelques ingénieurs suivent mes articles, alors, je serais curieux de connaître vos théories quant à ce cas très étrange. De quoi cela peut-il venir, mécaniquement parlant ? On croit comprendre qu’il n’est plus si à l’aise sur les phases de freinage, et qu’il a beaucoup de mouvement à l’avant. C’était visuellement remarquable en Australie, mais c’est vague, bien trop pour que je puisse en tirer des conclusions avec mes connaissances techniques actuelles.

 

Il n’y serait pour rien

 

Pour les raisons précédemment évoquées, il paraît difficile de penser qu’il est entièrement responsable de ce qui lui arrive. Bagnaia a montré, en Malaisie comme au Japon, que lorsque le matériel lui convient, il peut aisément se battre tout devant. Pour moi, ceci exclut tout argument psychologique, comme je le précisais la semaine dernière. D’ailleurs, son langage corporel est désormais plus relâché, comme s’il acceptait sa situation en sachant qu’il a démontré à ses hommes qu’il n’y était pour rien, qu’il savait encore gagner.

Après le Sprint à Sepang, Dall’Igna disait qu’il n’y avait aucun problème avec Bagnaia, et j’ai tendance à le croire, car le talent n’a pas pu disparaître en si peu de temps. Reste donc cette question purement technique, qui semble échapper à bon nombre de gens dans le paddock.

Selon vous, saurons-nous un jour, dans le détail, la vérité concernant cette ubuesque saison 2025 de Pecco Bagnaia ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

J’ai bon espoir pour la saison prochaine. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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