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Alex Marquez

Le Grand Prix de Malaisie s’est achevé hier, avec son lot d’enseignements. Je préfère chasser l’éléphant dans la pièce dès maintenant : j’attendrai d’avoir plus de nouvelles de Noah Dettwiler pour faire un article sur la course Moto3 et tout ce qui a entouré cette catégorie dimanche matin. Cela ne m’empêche pas, bien sûr, de témoigner ma plus profonde et sincère affection à la famille Dettwiler. Tout le reste est secondaire. Aujourd’hui, penchons-nous sur le vainqueur, Alex Marquez.

 

Alex Marquez, the best of the rest

 

Passons désormais au sujet de l’article, qui concerne notre dernier vainqueur en date, Alex Marquez. Ceux qui suivent cette chronique depuis assez longtemps savent qu’il ne fait pas partie de mes pilotes préférés, notamment à cause de défauts dans son arsenal que je trouve indignes de son talent ; notamment ses dépassements. J’ai souvent été critique avec lui, car, toutes ces années, je pensais qu’il pouvait réellement faire mieux, s’appliquer davantage. Force est de constater que, cette saison, il n’y a rien à redire.

 

Alex Marquez

Le succès d’Alex Marquez est aussi et surtout celui de Gresini. Photo : Michelin Motorsport

 

Personnellement, je pense qu’Alex Marquez fait un formidable vice-champion du monde, sans doute l’un des plus impressionnants que nous ayons eu ces derniers temps. Au début de l’année, on pouvait légitimement douter de sa régularité dans la performance, ce qui était son point faible par le passé. Mais au guidon d’une Desmosedici GP24 qui semble taillée pour lui, il a totalement effacé cette lacune et nous a gratifiés d’un très bon niveau toute la saison durant. On aurait pu croire que Bagnaia allait s’améliorer, que Bezzecchi allait se rapprocher plus vite, qu’Acosta entrerait enfin dans son prime, ou que Fabio Di Giannantonio, avec une moto plus récente, allait progresser jusqu’à devenir candidat régulier au podium.

Tout cela est arrivé ; pas forcément de manière durable ni en même temps. Et pourtant, Alex Marquez a tenu, voilà son principal fait d’armes en 2025. Seuls deux pilotes ont été bons du début à la fin : lui et son frère. Gagner trois courses dans l’année, à notre époque où de nombreux pilotes peuvent s’imposer, est exceptionnel, n’en doutez pas, mais conserver ce niveau de performance sur vingt Grands Prix l’est d’autant plus, d’après moi. Sur une saison, Marco Bezzecchi a déjà gagné trois courses, Franco Morbidelli aussi, tout comme Enea Bastianini. Mais combien ont été aussi brillants au classement général ?

Notre sport, plus aléatoire que jamais, aurait pu éteindre un profil comme le sien, et pourtant, après quatre années de galère – je considère sa saison rookie réussie –, Alex est parvenu à se réinventer jusqu’à devenir l’un des meilleurs pilotes du monde. Chapeau.

 

Alex Marquez, le meilleur outsider all-time ?

 

Petit débat que j’aime bien faire revenir sur la table. Alex Marquez version 2025 est-il le meilleur outsider de l’histoire récente, à savoir, ce privé qu’on n’attendait pas forcément, mais qui a fini par tout casser jusqu’à bousculer les officiels ? À savoir que je le compare ici aux Bezzecchi 2023, Crutchlow 2013, Bastianini 2022, Melandri 2005… et pas aux Valentino Rossi 2001 et aux Jorge Martin 2024, champions dans des équipes satellites, mais avec des motos très proches et des conditions similaires à celles des pilotes d’usine.

De ceux que j’ai cités plus haut, Alex Marquez n’était peut-être pas le plus impactant – la palme revient sans doute à Bastianini –, mais sa saison est d’assez loin la meilleure du lot, peut-être à égalité avec celle de Melandri. Oui, le pilote Gresini est dans cette discussion, clairement, et son héritage commence à peser très lourd.

Combien de pilotes, au XXIe siècle, ont une meilleure carrière qu’Alex Marquez s’il arrêtait demain ? Eh bien, pas beaucoup, si on fait le compte. Je parle ici d’un pilote titré en petite comme en moyenne catégorie, vice-champion du monde MotoGP, trois victoires au plus haut niveau face à l’un des trois plus grands pilotes de tous les temps dans une saison historique, seize podiums, deux poles, et sept meilleurs tours en course.

 

Alex Marquez

Oui, il a subi une petite déconvenue à mi-saison, mais son exercice serait « titrable » dans d’autres circonstances. Photo : Michelin Motorsport

 

Un grand frère qui pèse lourd

 

En cumulant toutes ces informations, je me rends compte qu’avoir Marc Marquez en tant que frère le dessert grandement. Malheureusement, il ne pourra jamais briller seul sans que l’on fasse référence à son frangin meilleur que lui, un peu comme Seth et Stephen Curry. En effet, je ne suis pas d’accord lorsque des spectateurs disent qu’il réussit grâce à Marc, ou, plus largement, qu’il ne serait pas là où il est aujourd’hui sans lui. Je suis persuadé qu’Alex Marquez serait vu comme un pilote bien plus fort s’il ne portait pas le nom de famille de son frère plutôt que l’inverse.

 

Conclusion – laissons-leur du temps !

 

Le seul avantage dont a bénéficié Alex Marquez en carrière est le temps. De très fortes équipes comptaient sur son potentiel pour briller, peut-être, d’ailleurs, en espérant voir le futur Marc. Après son titre Moto3, il a mis cinq ans à remporter la couronne en Moto2. Puis, une fois en MotoGP, il a mis six ans à devenir le pilote référence qu’il est actuellement.

Il faut se rendre à l’évidence, d’autres n’ont pas cette chance ; celle d’avoir été supporté par de très grands groupes depuis leurs débuts en carrière (Repsol, Estrella Galicia). Pourtant, des profils prometteurs, il y en a plein les grilles des catégories Moto2 et Moto3, c’est certain. C’est très difficile à notre époque, mais il faudrait laisser du temps aux jeunes pour se développer, car, une fois bien entouré, un bon pilote peut se transformer du tout au tout.

Qu’avez-vous pensé de la saison d’Alex Marquez ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Babyface assassin. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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