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saison MotoGP

À l’heure de la mi-saison MotoGP, il est temps de faire le bilan ! Aujourd’hui, penchons-nous sur un pilote assez décevant jusqu’à maintenant, pour ne pas dire invisible. Alors qu’il comptait parmi les meilleurs éléments en 2023, Brad Binder n’a encore rien fait de significatif jusqu’à maintenant. Où en est-il ? Est-ce vraiment si inquiétant ? Analyse.

 

Une descente aux enfers

 

Les mots que je vais employer à l’égard de Brad Binder vous paraîtront peut-être durs, j’en suis conscient. Mais sachez que je n’ai rien contre lui, bien au contraire. Même s’il était impossible de passer à côté de ses évidents défauts, j’ai souvent affirmé qu’il faisait partie des élites de notre sport. En 2022 et 2023, notamment, il a réussi à imposer deux styles diamétralement opposés : du régulier inamovible en 2022, il s’est transformé en un monstre d’explosivité au début de la saison 2023. Au cours de ce dernier exercice, il s’est illustré, sans gagner de GP, certes, mais en rivalisant avec les meilleurs, en effectuant des prouesses dont seuls quelques pilotes sont capables. Résultat : je le décrivais comme quelqu’un en mesure de jouer un titre de champion du monde, juste en dessous de Pecco Bagnaia et Jorge Martin. Deux ans après, il n’est nulle part.

 

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Même sur ses circuits favoris, il n’y est plus. Comme à Brno, Termas de Rio Hondo, Jerez… Photo : KTM

 

Quand je dis « nulle part », je le pense sincèrement. Penchons-nous rapidement sur la réalité statistique. Brad Binder pointe actuellement 12e du classement général, avec 68 points marqués. C’est plus ou moins autant que Raul Fernandez, c’est vous dire. On reparlera sans doute un peu plus tard de KTM, et, oui, comme a pu le dire Acosta à de maintes reprises, le projet n’est peut-être pas si dynamique que ça. Mais alors, comment expliquer que Binder soit derrière Maverick Vinales au classement, lui qui vient d’arriver chez Tech3, et qui, de surcroît, a perdu sa troisième place au Qatar sur tapis vert !

Que dire de la comparaison avec Pedro Acosta, sophomore actuellement septième du scratch avec près du double de points marqués ! C’est terrible, surtout quand l’on se remémore ses prouesses.

 

Un défaut rédhibitoire en MotoGP

 

Il y a deux ans, déjà, je vous alertais déjà sur sa vitesse sur un tour, son principal défaut. Ceci ne s’est pas amélioré, bien au contraire. À Brno, alors qu’il avait gagné ici lors du dernier passage de la caravane MotoGP, il s’est classé seulement 19e à l’issue de la Q1 ! C’est juste devant Takaaki Nakagami, derrière Fermin Aldeguer et Miguel Oliveira. Je suis désolé d’employer les grands termes, mais ce n’est pas digne d’un pilote officiel en MotoGP. Sur douze Grands Prix, il a réalisé seulement trois Q2. C’est là une chute bien plus vertigineuse que celle d’Enea Bastianini en 2023, ou celle de Marco Bezzecchi en 2024. Forcément, cela le gêne considérablement pour les courses. À notre époque, il faut partir devant.

 

Les comparaisons qui font mal

 

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Finalement, le plus triste, c’est qu’il soit invisible. Il avait son style, qu’on aime ou pas, mais ça faisait plaisir de le voir aux avant-postes. Photo : KTM

 

Brad Binder, depuis son arrivée en MotoGP lors de la saison 2020, a toujours compté parmi les très bons pilotes. Cependant, il faut reconnaître qu’avant cette saison, il n’avait jamais vraiment connu de compétition interne acharnée. Pol Espargaro, Remy Gardner, Jack Miller, Raul Fernandez et les autres n’ont jamais été du même calibre que Binder, du moins au moment de leur passage chez KTM. Quand Acosta est arrivé, je disais que c’était le premier véritable test pour Binder. Et force est de constater qu’il est en train de l’échouer. Pedro Acosta est considéré comme un crack, d’accord, mais il ne faut pas oublier que Brad Binder aussi était qualifié de la sorte au moment de son ascension au plus haut niveau ! Il s’agit là d’un merveilleux champion du monde Moto3, qui aurait pu décrocher le titre Moto2 également, et capable de gagner en partant de la dernière place comme il l’a prouvé à Jerez en 2016. Ce stéréotype s’est vérifié jusqu’en 2023 avec cette saison exceptionnelle, et depuis, plus rien. C’est extrêmement triste.

 

Mais pourquoi ?

 

Vient la question qui fâche. En effet, Brad Binder est assurément l’un des plus discrets hors de la piste, et ses rares sorties médiatiques ne permettent pas de justifier sa perte de performance. Bon, à Brno, apparemment, il a connu un problème de freinage le samedi, un point sur lequel KTM devrait se pencher d’après lui. D’accord. Mais pour le reste ? « Je manque de vitesse ». « J’avais l’impression d’être bloqué sur le même chrono ». « Il est temps de repartir de zéro ». Là où Pedro Acosta, justement, s’exprime comme un vrai pilote d’usine en n’hésitant pas à mettre la pression sur son employeur, Binder stagne, surtout le samedi matin. C’est pour cette même raison que, malheureusement, j’ai bien du mal à l’imaginer remonter la pente sur la deuxième partie de saison.

Que pensez-vous de la première moitié d’exercice de Brad Binder ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Son meilleur résultat est une sixième place, à Jerez, après avoir marqué zéro points le samedi. Photo : KTM

 

Photo de couverture : KTM

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