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C’est en gamin insupportable que le Californien arriva dans les paddocks européens, amateur de musique à fond, de pétards à des heures indues et d’acrobaties en scooters. Pas vraiment le genre d’exemple recherché par Dorna.

Randy commença à courir assez tard, à 12 ans en dirt track en Californie du Nord. Il se fit alors remarquer par Jim Doyle, un pilote d’avion de la Pan Am qui avait soutenu la carrière de Kenny Roberts et l’avait amené au sommet en Championnat du Monde 500. Jim jeta son dévolu sur Randy, à qui il fit disputer sa première course européenne sur une 250 Bimota en ouverture des 200 Miles d’Imola. Manque de chance, Randy était trop jeune, selon les critères FIM de l’époque, et il dut attendre pour faire ses vrais débuts.

Il eut ensuite une brillante et spectaculaire carrière, donc le point d’orgue fut cette légendaire figure exécutée à Misano :

Au-delà de l’acrobate, et parfois de l’amuseur public, Mamola a été un pilote de légende, terminant quatre fois vice-Champion du Monde en 500, en 1980 et 81 sur Suzuki, 84 sur Honda et 87 sur Yamaha. Il a remporté 13 victoires et est monté sur 57 podiums en 151 courses, face à des adversaires comme Kenny Roberts, Freddie Spencer, Barry Sheene, Eddie Lawson, Wayne Garner, Christian Sarron et Raymond Roche.

Après avoir raccroché son cuir, Randy a piloté la Ducati deux places, aidé les associations caritatives Save the Children et Riders for Health, travaillé pour Monster Energy et servi de coach par exemple à Bradley Smith.

2018 marque sa 39e année au sein du paddock. « Je ne m’y attendais absolument pas. Ça a vraiment été une sacrée surprise quand on m’a annoncé la nouvelle au téléphone. Ma femme et mon fils se sont immédiatement réjouis, avant de me dire « Oh non, nous allons devoir vivre avec une légende ! ». Le MotoGP est ma vie, ça fait 39 ans que je côtoie le paddock. J’y ai vécu tant de choses depuis mes 19 ans. Alors c’est un vrai privilège pour moi d’entrer dans un tel cercle. »

« Je suis également très excité à l’idée que la cérémonie ait lieu au Texas, en présence de ma famille et de mes amis, ajoutait-il. Passé le cap de l’émotion, vous réalisez à quel point c’est un honneur d’être reconnu par ses pairs. J’espère que je pourrai leur renvoyer l’ascenseur avec le travail que je continue à faire dans le paddock. Je crois que je suis le premier pilote à obtenir cette récompense sans pour autant avoir été sacré. Diffuser ce sport, le soutenir, c’est en être l’ambassadeur. Pour moi, c’est un privilège de travailler dans le paddock et il n’est pas question de prendre ça à la légère. »

Randy Mamola rejoint ainsi une longue liste de pilotes figurant d’ores et déjà dans le hall des MotoGP Legends parmi lesquelles : Giacomo Agostini, Mick Doohan, Geoff Duke, Wayne Gardner, Mike Hailwood, Daijiro Kato, Eddie Lawson, Anton Mang, Ángel Nieto, Wayne Rainey, Phil Read, Jim Redman, Kenny Roberts, Jarno Saarinen, Kevin Schwantz, Barry Sheene, Marco Simoncelli, Freddie Spencer, Casey Stoner, John Surtees, Carlo Ubbiali, Alex Crivillé, Franco Uncini, Marco Lucchinelli et le regretté Nicky Hayden.

Photos : Motogp.com / Dorna, Ducati, Yamaha Motor Corporation, USA