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Grand Prix d'Autriche

L’histoire motocycliste est constituée de bizarreries. Aujourd’hui, revenons sur l’une d’elles, assurément l’une des plus incroyables ; le Grand Prix d’Autriche 1980. En 74 ans, nous avons fait face à différents épisodes météorologiques mémorables ; mais celui-ci est unique. Retour à l’aube d’une décennie dorée.

L’Autriche est un grand pays de sports mécaniques. Depuis la fin des années 1960, de nombreux pilotes se sont révélés dans différentes catégories, sur deux roues, ou sur quatre. Après la création d’un GP de F1 en 1963 (qui devint un incontournable du calendrier en 1970), les sports motocyclistes eurent aussi droit à leur course référence sur le territoire, et ce dès 1971. Les monoplaces, elles, se disputaient la victoire sur le tracé de Zeltweg, avant de définitivement s’installer, en 1970, sur l’Österreichring, transformé en A1-Ring en 1996. Il donna le fameux Red Bull Ring en 2011, tracé sur lequel nos héros s’affronteront à la fin de cette semaine.

En revanche, un autre circuit fut initialement choisi pour accueillir les motos au début des seventies. Son nom : le Salzburgring. Situé non loin de la ville du même nom, c’était un tracé rapide, dangereux au possible mais tellement beau. Construit en 1968, il offrait un panorama magnifique, exactement comme les infrastructures de Spielberg ; assurément la signature autrichienne.

 

Grand Prix d'Autriche

Le fameux Salzburgring. Photo :

 

Après 1971, les 50cc n’y courraient déjà plus. Et malgré la présence de nombreux pilotes autrichiens (et surtout, allemands), ces derniers n’y brillaient pas. Les suisses, autre grand peuple germanique, y perdirent l’un de leurs compatriotes durant l’épreuve 350cc en 1977 dans l’un des accidents les plus extrêmes. Franco Uncini fit un écart et tomba, ce qui provoqua la chute de Johnny Cecotto. Patrick Fernandez et Dieter Braun, deux autres clients sérieux, percutèrent l’une des motos au sol. Les drapeaux rouges furent agités, mais le pauvre Hans Stadelmann ne put éviter le carnage. Il mourut sur le coup. Touché à l’œil, Dieter Braun mit fin à sa carrière, tandis que les autres furent immobilisés pendant de longues semaines. Vous l’aurez compris, ce circuit n’a pas besoin de conditions particulières pour se révéler dangereux.

 

Patrick Fernandez, l’un de nos meilleurs représentants à cette période. Ici en 1978. Photo : Panini

 

Trois ans plus tard, le Salzburgring est toujours au programme. Comme en 1979, il est prévu d’y poser ses valises en Avril, mais débute la saison en raison de l’annulation du Venezuela. Les essais libres et les qualifications se déroulent bien, comme d’habitude. Mais le dimanche, il neige. Il faut garder à l’esprit que ce pays alpin peut surprendre, et ce fut le cas en 1980. Que faire ? Pas grand-chose. Suite à un commun accord, le Grand Prix fut tout bonnement annulé pour toutes les catégories. Il fallut attendre le Grand Prix de Grande-Bretagne 2018 pour revivre une telle situation ! À peine croyable. Déjà dangereux en temps normal, le Sazlburgring n’aurait pu accueillir les concurrents de la catégorie 500cc. Assurément, cela joua en défaveur de Kenny Roberts, vainqueur ici en 1978 et 1979. Peu importe, puisqu’il remporta son troisième et dernier titre mondial à la fin de la saison, non sans avoir âprement bataillé contre Randy Mamola et Marco Lucchinelli.

Le continental circus quitta Salzbourg pour le A1-Ring en 1996, et sauf (énorme) surprise, la neige ne devrait plus faire son apparition en Styrie, mais pour la pluie, c’est moins sûr ! Rappelez-vous cet exploit de Brad Binder en 2021, vainqueur sur une piste détrempée mais chaussé en slicks !

Connaissiez-vous cette histoire insolite, et plus largement, celle du Grand Prix d’Autriche ? Dites-le nous en commentaires !

 

Grand Prix d'Autriche

Kenny Roberts en 1980, l’homme du moment. Ici à Assen. Photo : ANEFO

 

Photo de couverture : Jon Ekerold au TT Assen 1980. Photo : ANEFO

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