pub

pilote emblématique

Hier, dans l’article sur Somkiat Chantra, j’ai évoqué cette fameuse saison 2018 de Tom Lüthi, qui s’est terminée avec… zéro point. Et, honnêtement, je me suis senti un peu coupable, car, effectivement, ce n’était pas dingue, mais il ne faut pas oublier que le Suisse était un pilote emblématique du championnat dans les années 2000 et 2010. Ainsi, je veux aujourd’hui lui rendre hommage.

Né dans le canton de Berne en 1986, le petit Thomas se passionne instantanément pour les pocket bikes. Ne vous y trompez pas ; malgré l’absence de circuit FIA/FIM sur le territoire, la Suisse n’en reste pas moins un grand pays de sports mécaniques. L’Helvète se transforme en machine à gagner sur les petites motos. En 2002, Tom se place admirablement bien en championnat allemand et européen. Ainsi, il est invité à participer à quelques wild-cards en 125cc.

 

pilote emblématique

MotoGP 13. 1V1. Mugello. Kalex VS Suter. Je prends Tom Lüthi tous les jours, deux fois le dimanche.

 

Le team Elit Grand Prix jette son dévolu sur la star montante. Vous connaissez mieux l’équipe sous le nom de Paddock Grand Prix (qui courrait aussi sous le nom Emmi Caffe Latte ou Interwetten), celle qui hébergea le Suisse pendant 13 années consécutives. La sauce ne prend pas immédiatement, mais en 2005, un déclic change la vie du jeune Tom. Pourvu d’une Honda RS125R moins performante, il se met à jouer la victoire tous les week-ends. Il sort vainqueur d’une confrontation légendaire avec Mika Kallio et s’empare du titre mondial 125cc.

L’histoire est en marche. Malheureusement, l’absence de belles propositions en Moto2 le pousse à prendre une décision rarissime dans l’histoire des Grands Prix modernes : remettre en jeu son titre 125cc. Cette fois, il ne peut lutter contre Álvaro Bautista et tombe même à la huitième place du championnat. La montée en 250cc est tout de même programmée, toujours chez Paddock GP. Lüthi est capable de belles performances, mais la régularité lui manque ; un trait qui le poursuivra jusqu’en 2021.

En 2010, le Moto2 fait son apparition en lieu et place de la 250cc. Les moteurs Honda 600cc uniformisés permettent donc aux concurrents de se battre à armes égales. La première saison de l’histoire de la catégorie est intéressante, car elle met en avant une pléiade de châssis. Faire le bon choix est crucial. Paddock opte pour le Moriwaki, qui s’avère être une bonne pioche. La cellule japonaise sera titrée en fin d’année grâce aux efforts de Toni Elías, ex-vainqueur de Grand Prix. Lüthi conclut l’année en quatrième position, mais toujours sans victoire en catégorie intermédiaire.

 

pilote emblématique

Fever dream.

 

Le changement pour Suter s’avère être une meilleure décision encore. Les saisons 2011 à 2017 se ressemblent étrangement. Lüthi est en mesure de remporter des courses comme au Mans, son circuit favori, mais aussi de tomber dans les tréfonds du classement deux semaines plus tard. Ainsi, il est toujours dans le groupe des favoris, mais jamais il n’arrive à inquiéter réellement le champion du monde. « Cette année, c’est la bonne » est une rengaine souvent entendue à propos du pilote suisse. Finalement, jamais ce titre ne vint. Double vice-champion du monde 2016-2017, il ne peut pas jouer avec Johann Zarco ou Franco Morbidelli. Désillusion sur désillusion. Doucement, mais sûrement, Tom attaquait sa 17e saison en 2018, une année pas comme les autres.

À 31 ans, son rêve se réalise enfin. Il est engagé en MotoGP pour un an au sein de l’équipe EG 0,0 Marc VDS. Après tant d’années sur les mêmes cylindrées, nous pouvions nous attendre à une acclimatation difficile. Mais pas autant. L’exercice 2018 est un véritable cauchemar, nous en parlions. 0 pions marqués, dernière place du classement. Pendant ce temps, son coéquipier Franco Morbidelli réalise une performance honnête en 15e place, accompagnée du trophée de rookie de l’année.

La douche froide contraint Lüthi à redescendre en Moto2 – chez Dynavolt Intact GP – pour 2019. Bis Repetita. Étonnamment, il réalise sa meilleure saison en carrière, mais ne peut rien faire face à Álex Márquez et Brad Binder. Thomas a réglé ses problèmes de régularité, mais ne gagne pas suffisamment de course pour être candidat à la couronne. Ce n’est qu’en 2020 que Lüthi marque le pas. Et ; honnêtement, il ne s’est pas relevé après cet exercice 2020. Il a continué en 2021, cette fois au sein du Pertamina Mandalika SAG Team, mais s’est retiré après une triste 22e place au classement général.

Je suis curieux de savoir ce que vous avez retenu de la carrière de Tom Lüthi. Dites-le-moi en commentaires !

 

Ça n’a pas marché, mais tant pis. Il est désormais coach pilote pour IntactGP, au devant des catégories Moto2 et Moto3.

Tous les articles sur les Teams : Estrella Galicia 0,0