pub

KTM

Le couperet est tombé. Bajaj Auto, propriétaire de KTM, veut une réduction massive des dépenses du groupe, et les activités sportives – dont le MotoGP – pourraient en payer le prix. Le nouveau CEO de KTM, Gottfried Neumeister, doit désormais gérer une restructuration brutale imposée par l’actionnaire indien après la procédure d’insolvabilité conclue en mai. Et la feuille de route est glaçante.

« Les coûts doivent être réduits de plus de 50 % ».  C’est Rajiv Bajaj en personne qui l’a affirmé à CNBC TV18 : « il faudrait réduire de plus de 50 % les coûts immenses de KTM. Cela affecte les domaines de la recherche et du développement, du marketing, de l’administration et de l’informatique. »

Puis, une phrase qui résonne comme un séisme dans l’industrie européenne : « L’industrie manufacturière européenne est morte – parce que les coûts étaient 30 % plus élevés qu’en Asie. »

Pour illustrer cette cure d’amaigrissement organisationnelle, il précise que son objectif : est de diviser par deux les coûts hors production) dans toutes les divisions possibles.

MotoGP : une discipline premium pour KTM, mais facile à sacrifier ?

Le passage qui fait trembler tout le paddock est limpide : si 50 % d’économies sont également exigées dans le programme de sport moto, certains des 40 pilotes d’usine risquent d’être licenciés.

En clair : la course n’est pas sanctuarisée. Et avec 40 pilotes sous contrat usine au total (MotoGP / Moto2 / MX / Rally), la menace porte autant sur la masse salariale que sur les structures de développement.

KTM, connue pour son slogan « Ready to Race », pourrait voir son ADN sportif remis en question par une logique financière pure. Avec désormais l’Asie comme centre de gravité, la compétition devient un outil, non une finalité.

KTM a bâti sa réputation sur la compétition. Mais l’arrivée d’une gouvernance focalisée sur les coûts change radicalement les priorités. Si Bajaj pousse jusqu’au bout sa logique industrielle, la marque orange pourrait perdre sa plus grande vitrine mondiale : le MotoGP.

La saison à venir sera décisive. KTM doit choisir : gagner des courses… ou gagner des points en excédent brut d’exploitation. Le risque d’un retrait partiel ou d’une régression sportive sévère n’est plus une hypothèse marginale.

Pol Espargaró

Tous les articles sur les Pilotes : Pedro Acosta

Tous les articles sur les Teams : KTM MotoGP