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En France, les taxes représentent à elles seules entre 50% et 60% du prix d’un plein de carburant pour les véhicules thermiques. Mais avec l’annonce de la Commission Européenne de passer au tout électrique d’ici 2035, la question se pose afin de savoir quelle taxe viendra remplacer la TICPE et la TVA sur les produits pétroliers, qui sont si importants dans les recettes de l’État. En Angleterre, le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a déclaré que le Royaume-Uni allait introduire une taxe routière dès le printemps 2025 alors qu’ils en étaient jusqu’à présent exemptés. Les véhicules électriques vont ainsi se voir appliquer les mêmes taxes que les véhicules thermiques d’ici deux ans.

Comme les infrastructures sont encore trop faiblement développées, que la technologie n’est pas encore totalement mature et que l’utilisation d’un véhicule électrique implique de prendre de nouvelles habitudes de déplacement, les gouvernements ont tous mis en place des séries de mesures incitatives pour pousser à l’achat de véhicules électriques : bonus écologique, avantages fiscaux ou au contraire malus et interdictions de circuler pour les véhicules thermiques. Mais voilà, cette phase ne durera pas éternellement, d’autant plus que l’interdiction de vente des véhicules thermiques est aujourd’hui fixée à 2035.

Sauf que se séparer des véhicules thermiques, c’est aussi, pour l’État, faire une croix sur de très importantes recettes liées à l’achat de carburant. Or, il va bien falloir continuer à financer l’entretien des infrastructures.

C’est un coup dur pour les motards (et les automobilistes) qui ont été incités à se procurer des véhicules électriques par l’idée qu’ils sont moins chers à faire fonctionner que les véhicules à moteur à combustion et ce n’est que le dernier point d’une série de mesure de rétropédalage. Cela a commencé en décembre dernier lorsque les subventions pour aider à acheter des vélos électriques ont été réduites d’un maximum de 1500 £ à seulement 500 £, ainsi que d’autres changements qui ont vu les subventions pour les cyclomoteurs à plus courte portée réduites à un maximum de 150 £ et toutes les subventions supprimées pour les motos électriques vendues à un tarif supérieur à 10 000 £.

La hausse des coûts de l’énergie n’a pas seulement fait monter en flèche les factures résidentielles, elle signifie également que les prix de recharge des véhicules électriques ont grimpé en flèche. Dans les pires scénarios, la recharge au bord de la route pourrait voir le coût par kilomètre de l’électricité par rapport à l’essence devenir moins intéressant, et même la recharge à domicile en raison de la hausse des coûts signifie qu’il faudra beaucoup plus de temps pour atteindre le seuil de rentabilité où le prix plus conséquent d’un véhicule électrique est compensé par les économies de carburant.

Aujourd’hui, l’un des derniers avantages financiers des véhicules électriques – leur exonération du droit d’accise sur les véhicules – est en train d’être supprimé. En effet, la déclaration indique : « À partir d’avril 2025, les voitures, camionnettes et motos électriques commenceront à payer le VED de la même manière que les véhicules à essence et diesel. Cela garantira que tous les usagers de la route commenceront à payer une contribution fiscale équitable alors que l’adoption des véhicules électriques continue de s’accélérer. »

Le nouveau plan est complexe pour les voitures électriques : la taxe diffère en fonction de leur date de première immatriculation et, pour les voitures neuves, si leur prix catalogue est inférieur ou supérieur à la barre des 40 000 £ où le « supplément voiture cher» entre en jeu (un terme quelque peu fallacieux, étant donné que le prix moyen des voitures neuves le prix de la voiture au Royaume-Uni n’est que légèrement inférieur à cela). Pour les deux-roues, c’est simple : les motos électriques seront classées dans le groupe de taxation le plus bas, avec tous les véhicules de moins de 150 cc. La déclaration précise : « Les motos et tricycles à zéro émission passeront au tarif de la plus petite taille de moteur, actuellement 22 £ par an. »

Le Royaume-Uni n’est pas le premier pays à s’interroger sur ce sujet puisque l’été dernier, c’est en Suisse que l’on imaginait un système d’indice kilométrique pour taxer les véhicules en fonction de leurs kilomètres parcourus et ainsi compenser les pertes à venir liées à la baisse de vente de carburants. La question sur les taxes liées aux carburants n’a pas été tranchée au Royaume-Uni, mais celles-ci rapportant chaque année 35 milliards de Livres, elle va forcément se poser à court terme.