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Malheureusement, 2018 a été la dernière saison où nous avons vu la Mistral 610 en compétition. Le passage de l’équipe Tech3 aux machines KTM pour la saison 2019 a marqué la fin d’une longue histoire de développement de la moto qui était en grande partie le fruit de l’ingénieur en chef de longue date de Tech 3, le « sorcier » Guy Coulon.

La Mistral 610 était une machine entièrement conçue et fabriquée en France et était compétitive tout au long de ses 9 saisons passées en Moto2.

En compétition de 2010 à 2019, on rappellera que la Mistral 610 a remporté la victoire entre les mains de Yuki Takahashi lors de sa première année, le dernier de ses six podiums revenant de Xavi Vierge au Motegi en 2017. Dans l’intervalle, Bradley Smith a remporté le plus grand nombre de podiums (trois) avec cette moto, tous en 2011, avant de rejoindre le MotoGP pour la même équipe française. Tout cela n’est pas un mince exploit pour un projet quasi artisanal dans l’une des catégories les plus compétitives de la course de moto.

 

Ce fut l’une des premières images que nous n’ayons jamais vues de la Mistral 610

 

Ce châssis roulant était la première édition de la moto 2010. Ce fut un succès immédiat avec Yuki Takahashi remportant la victoire dès la sixième course de cette moto.

En 2010, la Moto2 était une toute nouvelle catégorie. Pour succéder aux 250cc 2 temps, la nouvelle formule d’un moteur 600cc à quatre temps, mélangé à un châssis sur mesure a vu beaucoup de fabricants différents arriver en Moto2, avec des succès variables.

Tech3 est une écurie à taille humaine, composée d’un très petit groupe de personnes, mais leur succès n’était pas limité par leur nombre de personnes.

 

La Mistral 610 lors de ses premiers tours de roues, réalisés avec Florian Marino

 

Le Mistral 610 avait un ou deux composants qui étaient un peu différents de la plupart des autres machines. Ils ont par exemple utilisé une suspension KYB qui était différente du choix populaire Ohlins. Il en va de même avec les étriers de frein Nissin en lieu et place des Brembo.

Un défi que Tech 3 a dû surmonter était le fait qu’ils ne pouvaient pas collecter autant de données que les grands fabricants comme Kalex, Speed Up et Suter. Avec seulement deux pilotes (sauf en 2011 où ils avaient 3 pilotes à plein temps), ils ont dû compter sur les commentaires d’un très petit groupe de personnes. Celle-ci a d’ailleurs effectué ses premiers tours de roues entre les mains de Florian Marino.

Le test des pièces et des mises à jour a pris plus de temps car il y avait moins de pilotes pour les tester, donc mettre à jour la moto et la faire correctement était un processus beaucoup plus long pour la petite équipe de la Mistral 610.

C’est l’une des raisons pour lesquelles bien que les résultats de la Mistral 610 n’aient pas été écrasants, le succès du projet a été phénoménal ! L’équipe française a dû surmonter d’énormes cotes contre elle pour être compétitive contre les plus grands fabricants!

 

Voici le package complet lors de sa dernière année de compétition en 2018. Une machine superbe.

 

La technologie sur ce prototype était aussi avancé que sur ses concurrentes. On note la présence de peaux de carbone sur le cadre et le bras oscillant, pour favoriser la sensation et la rigidité du châssis. La moto elle-même était très ergonomique et similaire aux machines Kalex & Speed Up.

En résumé, la Mistral 610 de Tech 3 a été un succès retentissant. Ce projet n’a peut-être pas remporté un championnat ni de nombreuses courses, mais Guy Coulon, avec l’aide de son équipe, a défié les probabilités dans une catégorie qui est extrêmement bonne pour montrer les points faibles d’une moto.

Châssis : entièrement réalisé en éléments usinés dans de l’aluminium 5053 (très, très joli). Le cadre reprend au plus près l’architecture de la Yamaha M1.
Bras oscillant : réalisé en mécano-soudure en aluminium 5053.
Réglages : angle de chasse, 3 positions de déport, hauteur du point d’ancrage du bras oscillant.
Sub-châssis : autoporteur en fibre de carbone.
Fourche : Parfois KYB, Öhlins FG 366.
Amortisseur : Parfois KYB, Öhlins TTX 36 vertical.
Etriers : Brembo, parfois Nissin.
Disques : Brembo ou Nissin 290×5 mm.
Jantes : PVM.
Acquisition : 2D.
Carénage : dessin propriétaire inspiré de la M1.
Poids : 146 Kg.

 

 

Photos : MotoGP.com & Pit-Lane.biz

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