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Le MotoGP est de retour en Australie pour la première fois après la pandémie. Phillip Island est un tracé à part, un circuit apprécié de tous : en bord de mer, avec du dénivelé, et surtout une piste qui est faite de virages plutôt que de lignes droites. La concurrence y est donc plus rude, car plutôt que de la puissance, il y faut de la traction et de la vitesse de passage en courbe. Néanmoins, les pilotes y utilisent très peu les Ride Height Device, et des modifications aérodynamiques y sont autorisées par le règlement. Explications.

 

 

Derrière le carénage avant de la Ducati, on observe tout le système hydraulique qui permet d’activer le Ride Height Device avant. Après que Johann Zarco ait cessé d’utiliser ce dispositif après le Grand Prix du Japon, cela signifie désormais qu’aucun pilote sur la grille ne l’utilise. Le pilote tricolore fait l’impasse sur cette fonctionnalité technique, car en 2023, ils seront interdits. Il souhaite donc reprendre l’habitude de piloter une moto sans ce système.

En Australie, les pilotes utiliseront également beaucoup moins les Ride Height Device arrière. En effet, Phillip Island est un tracé rapide et fluide avec un minimum de zones de freinage intense et peu de grandes zones d’accélération. Ce sont dans ces zones où le Ride Height Device est utilisé, car il permet aux pilotes de leur donner un gain de performances. En ayant peu de ces zones techniques autour du circuit de Phillip Island signifie que le gain de performances de ces dispositifs est très faible.

Interrogés à leur sujet lors de la conférence de presse, Fabio Quartararo, Pecco Bagnaia, Aleix Espargaro et Jack Miller ont tous déclaré qu’ils n’utiliseraient probablement pas ce système ce WE.

 

 

Ce week-end est un autre grand week-end pour Honda. Alors qu’ils continuent de travailler pour déterminer quelle est la meilleure direction à prendre concernant le développement de la RC213V pour 2023, Marc Marquez a admis lors de la conférence de presse qu’ils vont essayer certaines choses. Il est peu probable que les équipes techniques aient amené de nouvelles pièces, mais il est plus probable de les voir tester différentes options de réglages, ou de combinaisons de châssis/bras oscillants déjà testés.

 

 

Sur ce tracé, il n’est pas rare de voir des pertes de l’avant, et c’est en grande partie à cause de la nature de la piste si spécifique de Philip Island. Comme il s’agit beaucoup plus de rythme et de vitesse dans les virages que de puissance et d’accélération pures et simples, il est très courant que les prototypes ayant moins de puissance que les concurrents ne luttent pas autant que sur d’autres pistes.

Ainsi, les pilotes Yamaha et Suzuki pourront utiliser leur vitesse naturelle de passage en courbe, qui est un avantage des moteurs à 4 cylindres en ligne. Cependant, avec les V4 qui ont tellement progressé au fil des ans depuis 2019, dernière année où le paddock est venu rouler en Australie, il est extrêmement probable que les cartes soient rebattues. Mais il y a un autre facteur à Phillip Island, qui est la capacité de pouvoir simplement le gérer la glisse et la dérive de la moto.

C’est une piste qui récompense la bravoure et si souvent ici, les pilotes peuvent surmonter les chutes s’ils sont capables de dompter leur machine tout en maintenant un rythme très élevé. On imagine aisément Marc Marquez et Brad Binder, qui sont tous deux sur des prototypes qui ne sont pas à leur avantage en 2022, mais pour qui la glisse n’a aucun secret.

 

 

Contrairement aux autres WE de course, où les modifications aérodynamiques sont interdites (seuls 2 packages sont homologués pour l’année), les équipes sont autorisées à retirer les ailerons latéraux ce week-end, ce qui en théorie va à l’encontre du règlement. Néanmoins, celui-ci a été adapté ce WE en raison de problèmes de sécurité météo concernant les vents extrêmes à Phillip Island.

Les exigences aérodynamiques à Phillip Island ne sont pas aussi importantes que sur d’autres tracés : le wheeling n’est pas un problème majeur en raison du manque de virages à basse vitesse et de grandes zones d’accélération. Cependant, c’est une possibilité offerte par le règlement et non une obligation. Il est probable que certains pilotes souhaitent les conserver.

Pecco Bagnaia a mentionné lors de la conférence de presse que la Ducati devrait être meilleure ici qu’en 2019, en grande partie grâce aux évolutions de son package aérodynamique, et notamment car les ailerons latéraux les ont aidés à tourner. Le fait que ces ailerons soient utilisés ou pas dépendra également du vent qui soufflera, ou pas, sur le circuit ce WE.