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Au cours des deux journées de tests intenses sur le tracé de Sepang, qui se sont terminées quelques heures plus tôt que prévu en raison de l’arrivée de la pluie sur la piste malaisienne, de nombreuses améliorations techniques ont pu être testées, en vue de préparer la saison 2022.

Pendant les deux jours à Sepang, nous avons vu beaucoup de nouveautés. Après avoir détaillé les évolutions apportées en piste par Aprilia, Ducati et Honda, passons en revue les 3 autres marques en lice dans la catégorie MotoGP.

 

– KTM

 

 

Chez KTM on avait beaucoup communiqué sur la restructuration, les embauches renforçant le staff, un Dani Pedrosa montant en compétence et implication et tout ça nous promettait une nouvelle synergie, si vertueuse que la vélocité en serait la conséquence logique. Lors du shakedown, les rookies de chez Tech3, et notamment Raul Fernandez, avaient mis les RC16 en bonne posture. Puis les deux jours de test avec les ténors sont arrivés, et ceux-ci ont montré une autre réalité : KTM reste loin du compte à un mois du début de saison.

Après s’être un peu perdu avec trop de pièces différentes essayées l’année dernière, KTM est retourné à une base connue, le prototype de début 2021, avec lequel de bons résultats ont été obtenus, et les ingénieurs Autrichiens ont travaillé à partir de cell-ci. D’une certaine manière, cela signifie qu’ils doivent d’abord trouver la direction dans laquelle ils veulent aller, puis la développer.

 

Dani Pedrosa

 

Ils avaient beaucoup de nouvelles pièces à tester Sepang, trois packages aérodynamiques différents, un nouveau bras oscillant et de nombreuses autres évolutions, mais il semblait que tout n’était pas positif. Le nouveau patron de l’équipe, Francesco Guidotti, a admis que certaines pièces étaient bonnes et d’autres moins, et ils ont besoin d’une autre étape de validation concernant certaines des bonnes pièces à Mandalika. Néanmoins, ils n’ont pas assez de temps pour apporter de nouvelles pièces au test Mandalika de ce week-end.

Cette année, il semble que KTM ait besoin de temps pour développer la moto dont ils disposent, mais ils n’ont pas assez de temps pour le faire avant le début de la saison. Les mêmes problèmes subsistent toujours, un manque d’adhérence à l’arrière entraînant un manque de vitesse de pointe et un feeling difficile avec l’avant.

Rien n’est perdu, les équipes techniques de l’usine de Mattighofen ne se laissent pas abattre et cherchent des solutions pour progresser avant la première course de la saison !

 

– Suzuki

 

 

Suzuki a réalisé des tests discrets à Sepang qui laissent toutefoisr penser que la GSX-RR 2022 est vraiment bien née.

Leur nouveau moteur leur a permis d’atteindre le niveau de puissance souhaité par les ingénieurs, ce qui leur permet désormais de rivaliser avec certains des V4 les plus lents en termes de vitesse de pointe, ce qui est excellent pour un 4 cylindres en ligne. Mieux encore pour Suzuki, le moteur semble avoir conservé en grande partie son caractère. Joan Mir a mentionné qu’il leur fallait encore travailler du côté de l’électronique pour arriver à contrôler et mieux utiliser le nouveau moteur.

 

 

De nouvelles pièces aérodynamiques et des évolutions du châssis ont également été testées, et bien que Shinichi Sahara ait admis que certaines pièces fonctionnaient et d’autres non, il semblait que les points positifs l’emportaient de loin sur les points négatifs chez Suzuki.

Leurs progrès à Sepang ne sont pas non plus passés inaperçus auprès de leurs concurrents, Fabio Quartararo soulignant que Suzuki a fait le plus grand pas en avant de toutes les usines.

 

– Yamaha

 

 

Côté déception, il y a incontestablement Yamaha. Au point que l’on n’ose plus vraiment parler de « nouvelle » M1. Comme une douche froide qui a aussi été ressentie par le directeur sportif Maio Meregalli : « nous nous attendions à plus », a-t-il admis ouvertement.

La vitesse de pointe n’est pas là et la puissance moteur non plus. Le nouveau Champion du Monde l’a compris en découvrant ce que Yamaha lui proposait pour la saison 2022 de MotoGP, et il y a de la déception. La commande à Iwata avait été répétée cet hiver, et parfois clairement, avec le sous-entendu d’une condition pour se décider pour un renouvellement du bail : le Français voulait un moteur plus puissant pour une vitesse de pointe plus en relation avec celle des Ducati.

Et bien que les ingénieurs de la marque d’Iwata aient trouvé un peu plus de puissance, il semble que des frustrations soient apparues car Yamaha n’a une fois de plus pas réussi à trouver l’augmentation de puissance dont ils avaient besoin et qu’ils souhaitaient. Toutefois, ce prototype n’est en aucun cas mauvais. Après tout, la M1 a remporté le titre des pilotes l’année dernière avec Quartararo. Mais la frustration est compréhensible car cette machine ne semble pas avoir beaucoup progressé techniquement pendant l’intersaison, contrairement à la concurrence.

 

 

Yamaha a testé un nouveau châssis et un nouveau package aérodynamique, mais les deux pièces n’ont pas semblé leur permettre d’atteindre les améliorations souhaitées, laissant les pilotes frustrés. Car en plus, les trois autres M1 sont à la traine, en queue de peloton, n’accrochant même pas le top 20.

Andrea Dovizioso a insisté sur le fait que la M1 doit être pilotée de manière très précise et que pour concourir au niveau dont ils ont besoin, ils doivent la pousser à la limite. C’est quelque chose que Fabio Quartararo a su faire l’année passée pour remporter le titre, mais cela pourrait ne pas suffire en 2022.

Cependant, même s’il semble que Yamaha suscite beaucoup d’inquiétudes, il y a aussi des points positifs. Fabio Quartararo a été rapide lors du test de Sepang et était satisfait du fait que ses temps soient plus que corrects avec des pneus assez usés, le Français se sentant à l’aise dans ces conditions.

Bien que le Champion du Monde en titre ait insisté sur le fait qu’il y avait des points positifs, le plus gros point d’interrogation du test de Sepang est suspendu au-dessus de la tête de Yamaha et avec seulement trois jours de tests restants avant le Qatar, ils manquent de temps pour trouver une augmentation considérable des performances.

Mais après tout, cela fait quasiment 10 ans que Ducati a le prototype le plus puissant de la grille MotoGP, leur permettant de battre les records de vitesse sur plusieurs tracés, et cela ne leur a pourtant pas permis de remporter le titre pilote. La puissance ne fait pas tout, la maniabilité et la régularité sont toutes aussi importantes !

Photos : Dorna Sports