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Comme d’habitude, vous pouvez suivre ici en avant-première l’aventure de Valentin Debise en catégorie MotoAmerica Supersport.

Aujourd’hui,  l’ex-pilote Moto2 nous relate sa troisième course, à l’issue de laquelle il se rapproche du leader du championnat américain…

Valentin Debise: « Je vous écris ma news dans les airs. J’ai dormi 4 heures à cause des trajets circuit-hôtel-aéroport, mais la satisfaction d’avoir surmonté ce week-end me permet de garder un large sourire.

Ce circuit m’a rappelé les circuits anglais; pas de grip sous la pluie, un bitume qui n’adhère qu’une fois que la température de piste est élevée, une météo pluvieuse, la température de l’air qui n’a jamais dépassé les 10°, et une partie de paddock dans l’herbe (bien verte, je vous le confirme).

J’ai souffert du manque de roulage ce week-end, même si le circuit a été bien plus facile à appréhender qu’Atlanta. Le plan habituel est simple : on met le plein d’essence, et je roule 40min sans m’arrêter lors de la première séance, puis, lors de la deuxième, je fais un arrêt pour mettre le pneu tendre à mi-séance et faire le maximum de tour avec, pour voir comment il réagit sur la distance d’une course. Ce qui me permet d’engranger le maximum d’expérience avant la première course du samedi.

Cette fois-ci, rien n’a fonctionné comme prévu; le vendredi, j’ai fait 3 tours sur le sec, et trois sous la pluie, voilà ! Je n’ai pas eu la chance de rouler dans les conditions mixtes parce qu’on était trop limité par le nombres de pneus pluie pour le week-end, et le but est de partir avec des pneus frais pour les courses qui sont plus importantes que les essais libres.

Une des qualités qu’il faut pour gagner un championnat, c’est l’adaptation aux épreuves qu’on traverse, non ?

Samedi, qualification, puis la première course dans la foulée; pas le temps de souffler! Ça s’enchaine, surtout quand on n’a encore zéro expérience dans les conditions sèches. J’ai préféré prendre ma séance qualificative comme une séance d’essais, et rester en piste pour apprendre les spécificités du circuit. La course, je ne vais pas vous mentir, je l’ai mal vécue. Je n’étais pas encore à l’aise avec la piste, et très vite, en essayant de suivre le groupe de tête, j’ai détecté un problème sur ma fourche. Tant bien que mal, je suis arrivé à ramener la moto à la 5ème position, déçu de rater le podium pour la première fois de l’année; je m’y étais habitué.  lol

Le dimanche, la pluie refait son apparition, mais cette fois, pas de doute il faut chausser les pneus pluie car la piste était inondée ! La course a été folle du début à la fin. Départ à 14h45, je prends la tête de la course au premier tour, je me bagarre pendant 6 tours,  je vois des motos à terre à chaque boucle effectuée et la pluie s’intensifie. Gerloff me double et chute devant moi, je perds le contrôle de ma moto, j’arrive à ne pas tomber, tire dans l’herbe (croyez-moi, il y avait plus de grip dans la terre que sur la piste lol), je reprends la piste, le drapeau rouge est sorti car trois pilotes sont tombés derrière moi. Nouvelle procédure rapide engagée après 20 minutes d’inspection de piste par les commissaires. Au départ du tour de chauffe, je repasse par ce fameux virage, manque de chuter une nouvelle fois et on arrive sur la grille; tout le monde fait des grands signes pour prévenir du manque d’adhérence! C’est la panique! Le départ de la course est retardé. On attend 20 minutes sur la grille pour finalement nous voir évacués. Le virage est nettoyé pendant une bonne demi-heure. La direction de course décide à lancer la course des Superbike, puis à lancer notre course à 18h30 pour 6 tours. Je vous passe les détails de ma combinaison trempée que j’ai gardé 4 heures sur moi…
Le troisième départ est enfin lancé, et même si c’était long, je suis excité de reprendre le guidon. Je prends la tête au premier virage, puis un de mes concurrents me dépasse comme un dingue; là, je me dis « non, ça ce n’est pas pour moi, va faire ta course, moi je ne te suis pas ». Il tombe quelques virages après. Mon coéquipier me double, il pousse vraiment fort. Je l’ai suivi quelques tours pour distancer le troisième, puis j’assure ma deuxième position.

A vrai dire, c’est la course qui me donne le plus de satisfaction depuis le début de l’année. Ce n’était pas gagné par avance; j’ai su rester sur mes roues tout le week-end (le seul dans ma catégorie), et même si je rétrograde à la troisième position au championnat, je me rapproche de la première à seulement 6 points !
Qui aurait cru que je sois si près après quelques courses ?

Living the dream

Sincerely, VD53

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