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Alvaro Bautista

Alvaro Bautista ne décolère pas. Le double champion du monde Superbike a ravivé la polémique autour de sa pétition contre la règle du poids minimum combiné moto + pilote, accusant les constructeurs d’avoir influencé la position de plusieurs pilotes. Pour le pilote Ducati, la voix des pilotes a été étouffée au profit des intérêts des marques.

Tout est parti d’une pétition lancée par Bautista lui-même, réclamant la suppression du règlement imposant un poids minimum total pour la moto et son pilote. Une règle qu’il juge profondément injuste :

« Ces deux dernières années, j’ai donné tout ce que je pouvais… Tous les pilotes de la grille ont signé la pétition, sauf un, Johnny Rea. »

Le message semblait clair : la quasi-totalité du plateau soutenait Bautista. Mais la suite a tourné au désaveu. Les signatures ont été partiellement retirées, et le projet enterré par l’association des constructeurs (MSMA), tous opposés à Bautista sauf Ducati.

« C’est le MSMA qui décide des règlements, mais lorsque les pilotes ont pu s’exprimer librement, sans être influencés par les constructeurs, ils étaient d’accord avec moi, » explique Bautista.

Il ajoute : « ces signatures étaient réelles, transparentes et sincères. Ce qui s’est passé après, pour moi, n’a aucune valeur, car je me demande si tout cela n’a pas été manipulé. »

La règle contestée par Bautista impose un poids minimum combiné pilote + moto. En clair, un pilote léger comme lui doit ajouter du lest, ce qui ruine une partie de son avantage naturel en maniabilité et en accélération.

Alvaro Bautista

Alvaro Bautista : « ce qui s’est passé ensuite montre simplement à quel point les constructeurs contrôlent tout »

Selon l’Espagnol, le problème n’est pas seulement technique : il est politique. « Les signatures restent, mais les constructeurs ont influencé les pilotes, » accuse-t-il.

Autrement dit, la liberté d’expression des pilotes aurait été étouffée sous la pression des marques. Bautista sous-entend que certains pilotes auraient été invités à retirer leur signature après des discussions internes avec leur constructeur — notamment du côté de Yamaha, où plusieurs ont effectivement fait machine arrière.

Ce nouvel épisode souligne une fracture grandissante entre les pilotes et les marques. Pour Bautista, cette affaire révèle un déséquilibre structurel : les pilotes risquent leur vie, mais n’ont aucun pouvoir réel sur les décisions sportives.

« Quand les pilotes ont pu parler en toute indépendance, ils étaient unis. Ce qui s’est passé ensuite montre simplement à quel point les constructeurs contrôlent tout. »

Dans cette bataille, Ducati a été le seul constructeur à soutenir son pilote. Mais l’Espagnol se dit lucide : sa pétition a surtout mis en lumière la dépendance du championnat à l’industrie, et non la solidarité entre pilotes.

Et il martèle : « ce qui est arrivé ensuite n’a aucune valeur pour moi. Je me demande si tout cela n’a pas été manipulé, mais une chose est sûre : les signatures restent. »

Derrière la colère de Bautista se cache une question plus large : qui dirige vraiment le sport ? Les pilotes, censés être les protagonistes ? Ou les constructeurs, qui contrôlent les budgets et dictent les règlements ?

Cette bataille autour d’une simple pétition révèle un malaise plus profond dans le Superbike —  un championnat où la mécanique semble parfois plus puissante que la voix humaine.

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