Alvaro Bautista semble comme tarauder par la même indécision que Pecco Bagnaia et qui est réservée aux seuls Champions du Monde. Il s’agit ainsi de savoir si, pour la prochaine campagne, on va arborer son numéro fétiche traditionnel qui est aussi important pour les revenus du marketing personnel, ou si l’on va céder à la tradition historique de faire usage de son privilège de mettre la plaque n°1 sur le devant de son carénage, ce qui comble généralement l’employeur. Une interrogation magnifique à laquelle il sera sans doute plus aisée de répondre que de combler cette envie du titré en WSBK avec la Panigale V4R d’aller faire une pige en MotoGP, pour des retrouvailles avec le monde des Grands Prix d’où il est issu, au guidon de la redoutable Desmosedici …
Alvaro Bautista est donc le nouveau Champion du Monde de WSBK, et le premier sur une Ducati depuis Carlos Checa en 2011. Il succède à Toprak Razgatlioglu qui, lui-même, avait chipé la couronne à Jonathan Rea. Deux pilotes qui avaient ensuit mis le 1 sur leur moto pour bien rappeler qui était le patron dans un peloton qui, du même coup, pouvait mieux identifier sa cible… Mais en 2023, Alvaro Bautista fera-t-il comme ses collègues ?
L’Espagnol admet que la décision n’a pas encore été prise et, bien qu’il soit enclin à conserver son traditionnel 19, il a signalé que le choix serait fait… par sa fille. On lit ainsi sur AS : « avant, j’avais décidé à 90 % de garder le 19, mais après avoir vu à quoi ça ressemblerait avec le 1 sur la moto… » et il révèle qu’il a décidé d’élever le niveau de la décision à celui de la famille … « C’est ma fille qui décidera. Je mettrai les chiffres à la maison pour qu’elle puisse les voir. Et le moment venu, elle choisira celui qu’elle préfère ».
Alvaro Bautista : « les autres pilotes me regardent avec suspicion«
Voilà pour le choix du cœur. Reste maintenant à traiter celui de la raison… En effet, Le même Alvaro Bautista aimerait bien refaire connaissance avec le MotoGP, et d’autant plus que la Ducati y est la machine gagnante. L’Espagnol a même une idée sur l’endroit ou cela pourrait se produire… On lit ainsi de lui sur GPOne : « on n’en a pas encore parlé, pas encore… mais le sponsor Superbike, Aruba, a déjà fait une wild-card avec Michele Pirro et il a aussi des courses prévues pour 2023. Bon… j’aimerais d’abord faire un test avec la MotoGP pour comprendre un peu et si je me sens bien… Un circuit ? Barcelone. Mais je parle à ce sujet avec Gigi ».
Le WSBK le laisserait-il donc sur sa faim ? Il répond par la négative et explique qu’il ne s’agit que de curiosité, car le mondial Superbike est un vrai championnat de haut niveau : « le pilotage d’une MotoGP me manque, la sensation des freins en carbone et la douceur des changements de vitesse, autant de choses qui sont incroyable ». Oui mais… « Sur le plan sportif, rien ne me manque en revanche. Le WSBK est magnifique. C’est comme le MotoGP il y a dix ans ».
Reste que son intégration à ce paddock n’est pas si simple. Bautista regrette ainsi : « le sentiment que j’ai, et que j’ai eu en 2019 également, c’est que les pilotes se méfient davantage de ma victoire. Il semble que le fait que je vienne d’un autre championnat les rende plus méfiants. L’année dernière, ils n’ont pas semblé se sentir si mal quand Toprak a gagné, par exemple. Ils vous regardent avec suspicion, et cela ne m’est pas arrivé ces deux dernières années avec Honda, lorsque je n’ai pas gagné ». Et il conclut : « mais je n’y pense pas trop. Si ça les dérange, je suis désolé. Je veux juste faire de mon mieux ».
