Toprak Razgatlioglu est passé tout près de l’exploit à Most. Le pilote turc de BMW visait un triplé victorieux en République tchèque, mais Nicolò Bulega lui a arraché la victoire dans la toute dernière ligne droite de la Course 2, pour 27 millièmes. Un final amer, après avoir dominé la Superpole et les deux premières manches du week-end.
Déçu, Toprak ne cache pas sa frustration après ce dimanche à Most : « j’ai attaqué fort à chaque tour, j’ai tout donné. Mais dans le dernier tour, dans le dernier virage, je ne sais pas pourquoi la moto a coupé deux fois dans la ligne droite, et j’ai perdu la première place. Je suis vraiment en colère. »
Il pointe un dysfonctionnement encore flou : « peut-être un souci d’essence ou d’électronique, je ne sais pas. Ce n’est pas normal. Je veux des réponses de l’équipe. C’est étrange, je ne suis pas content. »
Toprak Razgatlioglu : « Ducati a trouvé un moyen de gérer la nouvelle règle, rien n’a changé pour eux »
Au-delà du simple problème technique, le fond du malaise touche à la réglementation WSBK. Depuis l’introduction de la règle de limitation du débit de carburant en ligne droite, Toprak, toujours direct, désigne un coupable clair : « Ducati a trouvé un moyen de gérer cette règle. Ils sont toujours très forts à la sortie des virages. Rien n’a changé pour eux. À pleine vitesse, on sent que ça coupe, mais ils s’en sortent beaucoup mieux que nous. BMW doit encore apprendre. »
Le directeur technique de BMW Motorrad, Christian Gonschor, partage le ressenti de son pilote : « nous avons montré que nous pouvions continuer à nous battre avec Ducati et Bulega pour le championnat. Mais les nouvelles règles sur le débit nous pénalisent en ligne droite. On quitte Most avec le sourire… et des larmes aux yeux, car ce triplé était à portée de main. »
Malgré cette désillusion, Toprak a réduit l’écart au championnat. Avec deux victoires et une deuxième place, il revient à 31 points de Bulega au général. Un résultat plus que positif, mais la manière laisse un goût d’inachevé.
BMW progresse. Toprak est en feu. Mais pour renverser l’armada Ducati, il faudra*plus qu’une vitesse de pointe : il faudra une fiabilité sans faille… et peut-être une mise à jour technique urgente.