La tentative d’Alvaro Bautista de former un front uni contre la réglementation du lest (poids minimum combiné) en World Superbike (WSBK) vient de subir un revers majeur. Alors qu’il avait réussi à obtenir le soutien de 23 pilotes sur 24 pour sa pétition, les pilotes Yamaha ont retiré leur signature.
Alvaro Bautista (Ducati), contraint d’ajouter jusqu’à 6 kg de lest à sa machine pour respecter la règle (introduite en 2024), avait réussi à convaincre l’immense majorité du paddock que ce règlement était une injustice sportive.
Mais depuis, tous les pilotes Yamaha ont révoqué leur signature de la pétition. Initialement le seul à ne pas avoir signé, Jonathan Rea (Pata Prometeon Yamaha) se retrouve désormais dans la même position que ses collègues de la marque aux diapasons.
Ce retrait massif et soudain révélé par GPOne est interprété comme le signe d’une forte pression exercée par l’usine Yamaha et, plus largement, par les constructeurs rivaux de Ducati.
Pétition Alvaro Bautista : les constructeurs du WSBK veulent éviter un précédent dangereux
La règle du lest est considérée par Yamaha et les autres marques (BMW, Honda, Kawasaki Bimota) comme un outil nécessaire pour équilibrer la compétition et contrer l’avantage de poids de Ducati via le petit gabarit de Bautista. Les constructeurs s’étaient déjà opposés fermement à la demande des pilotes, estimant que la règle garantit l’équité sportive.
La demande collective des pilotes, que Bautista décrivait comme le véritable poids de sa plainte, est désormais fortement affaiblie.
La pétition passe d’une « demande collective des pilotes » (23 voix) à une initiative isolée menée par les pilotes Ducati et les équipes privées, perdant ainsi beaucoup de crédibilité institutionnelle.
Ce conflit entre les pilotes (désirant l’abandon du lest) et les constructeurs (exigeant son maintien) place Dorna et la FIM dans une position délicate pour la définition du règlement 2026.
Le sort de la règle du poids minimum, que Bautista juge nuisible à la compétitivité de sa moto, est désormais entre les mains des instances dirigeantes, mais désormais sans le soutien quasi unanime du paddock.
L’affaire révèle les luttes d’influence souterraines qui agitent le WorldSBK. Derrière la vitrine sportive, se joue une bataille bien plus politique pour le contrôle du championnat.
Alors, Bautista, martyr ou trublion ? La suite dira si le champion espagnol a eu raison de se lever seul contre le système, ou s’il vient de commettre une erreur stratégique fatale pour sa carrière et pour la cause des pilotes.
