Depuis des mois, le paddock bruisse de rumeurs autour d’un possible passage de Toprak Razgatlioglu, double champion du monde de Superbike, vers le MotoGP. À 28 ans, le prodige turc, véritable star du WSBK, n’a jamais caché son ambition de rejoindre l’élite des Grands Prix. Mais entre son contrat avec BMW jusqu’à fin 2025 et des choix de carrière cruciaux, l’heure de vérité approche. Davide Tardozzi, manager de l’équipe d’usine Ducati-Lenovo MotoGP, livre une analyse percutante sur ce transfert potentiel, mêlant admiration et scepticisme.
L’avenir de Toprak Razgatlioglu continue d’alimenter les conversations dans le paddock. Le phénomène turc du WorldSBK avec BMW, affiche depuis des années l’ambition de rejoindre le MotoGP. Mais selon Davide Tardozzi, manager de l’équipe officielle Ducati MotoGP, cette transition n’est ni évidente… ni garantie de succès.
« L’année prochaine, Toprak aura 29 ans. S’il veut franchir le pas, c’est le moment », tranche Tardozzi dans une interview à Speedweek. « Il doit décider s’il veut tenter sa chance ou entrer dans l’histoire du Championnat du Monde Superbike. »
Razgatlioglu, artiste de la glisse et véritable showman en piste, a déjà remporté des courses pour Kawasaki, Yamaha et BMW, et détient deux titres mondiaux. Il est sans conteste l’un des pilotes les plus spectaculaires du plateau. Mais cela ne suffit pas à convaincre le très expérimenté Tardozzi, surtout quand il le compare à Nicolo Bulega, révélation Ducati en Superbike.
Davide Tardozzi : « pour le MotoGP, je ne suis pas sûr que je choisirais Toprak Razgatlioglu au détriment de Bulega – vraiment pas sûr »
« Tout le monde admire Toprak, mais Bulega n’est pas moins compétent », affirme-t-il. « Si je devais choisir entre ces deux-là pour une place en MotoGP l’an prochain, je ne suis pas sûr que je choisirais Toprak – vraiment pas sûr. »
Tardozzi pointe la différence entre le spectacle et l’efficacité : « vous voulez du grand spectacle ? Parfois, Toprak offre des choses incroyables. Mais si je demande à mon meilleur ami, le chronomètre, il me dit que Bulega est parfois plus rapide. »
S’il reconnaît les qualités et l’impact de Toprak, il relativise son palmarès : « il a su gagner, oui, et mettre Yamaha et BMW sur le devant de la scène. Mais dans certaines périodes, les concurrents n’étaient pas au top non plus. Est-ce que quelqu’un pense vraiment qu’il arriverait en MotoGP et gagnerait ? Ce n’est pas le meilleur pilote du monde. »
En clair, pour Tardozzi, MotoGP est un autre monde. Et si Razgatlioglu est sans doute l’un des meilleurs en Superbike, cela ne garantit en rien une transition réussie vers la catégorie reine. Et vous, qui choisiriez-vous pour le MotoGP : l’artiste Toprak ou l’efficace Bulega ?
