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Ducati

Après sept saisons de domination en Superbike avec une Panigale V4R largement inchangée depuis 2019, Ducati a décidé de frapper un grand coup. La version 2026 de sa machine fétiche n’est pas qu’une évolution : c’est une refonte stratégique, pensée pour conserver la suprématie italienne dans un championnat devenu de plus en plus exigeant.

Les impressions d’Alvaro Bautista, double champion du monde, qui a eu la primeur d’essayer un prototype secret sur le circuit d’Aragon ont été recueillies par Speedweek. Et cela commence avec le changement symbolique : adieu le monobras, bonjour le bras oscillant double …

C’est le détail qui a fait trembler les puristes : Ducati abandonne son légendaire monobras. Depuis la 999, cette signature visuelle faisait partie de l’ADN de Borgo Panigale. Mais sur la piste, l’esthétique a dû céder devant la performance.

« Le bras oscillant était ma première demande quand j’ai testé la moto en 2019… ils l’ont fait six ans plus tard », glisse Bautista, mi-amusé, mi-soulagé.

La rigidité du monobras montrait ses limites avec les angles d’inclinaison extrêmes des Superbikes modernes. Le double bras offre plus de souplesse dans le réglage et une meilleure stabilité sur l’angle — un choix que Honda avait déjà fait en 2000 en passant de la mythique RC45 à la VTR1000SP.

Autre nouveauté majeure : des pontons latéraux inspirés du MotoGP, placés sur la partie basse du carénage. Objectif : générer un effet de sol, améliorer l’adhérence en courbe et gagner en vitesse de passage.

Alvaro Bautista roulera pour Barni-Ducati en 2026

Alvaro Bautista note toutes les nouveautés Ducati mais : « je n’ai rien remarqué de particulier, je n’ai pas senti de grande différence »

Pour l’instant, Bautista reste prudent : « Honnêtement, je n’ai rien remarqué de particulier. C’est souvent comme ça : la première fois, on se dit que ça ne change rien… et quand on enlève la pièce après quelques courses, on se rend compte que c’était pire sans ! »

Le vétéran espagnol, plus petit et plus léger que la plupart de ses rivaux, redoute cependant que l’aérodynamique envahissante ne complique encore le pilotage :

« Le package MotoGP est incroyable et parfois trop complexe. Ici, ce n’est qu’une petite amélioration, donc je ne suis pas inquiet pour le moment. »

Ducati a aussi travaillé sur le caractère moteur : plus d’inertie, plus de couple en version standard, avec l’idée de rendre la V4R 2026 plus douce et exploitable, notamment sur les freinages violents et l’entrée de virage.

Pour l’instant, Bautista reste mesuré :« Avec le prototype que j’ai testé, je n’ai pas senti de grande différence. C’est surtout la réactivité à l’accélération et au freinage qui fera la différence, et ça se règle aussi beaucoup avec l’électronique. »

Bautista, qui rejoindra Barni-Ducati en 2026, espère rouler sur la version finale après la dernière manche de la saison à Jerez : « on verra bien si on peut tester après la finale. C’est là qu’on commencera à comprendre si cette moto est vraiment un pas en avant. »

Ducati mise sur l’efficacité plus que sur le spectacle avec ce nouvel opus. Ce virage technique dit beaucoup de la philosophie de la marque. Abandonner un symbole comme le monobras prouve que la performance passe avant le marketing. Ducati ne révolutionne pas la moto mais corrige des points clés (stabilité, moteur plus exploitable, aéro testée).

Pour Bautista, l’enjeu sera clair : maîtriser un package plus complexe sans perdre sa finesse de pilotage, alors qu’il change d’équipe et que la concurrence se rapproche en WSBK.

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