Alvaro Bautista a déclenché une tempête dans le championnat du monde Superbike. Agacé par le règlement du poids minimum pilote + moto, il a lancé une pétition pour supprimer cette règle qu’il juge injuste. L’effet ? : les pilotes l’ont signée massivement, tandis que *les constructeurs l’ont rejetée en bloc. Un véritable bras de fer vient de naître au cœur du paddock.
La règle instaurée il y a deux ans impose un poids total minimum en prenant en compte celui des pilotes avec du lest si ce dernier se révèle trop fluet. Résultat : Bautista, plus léger que ses rivaux, doit ajouter 6 kg de lest sur sa Ducati. Il estime cette charge pénalisante et discriminatoire.
Excédé, il a consulté ses camarades au travers une pétition que tous ont signé… sauf Jonathan Rea.
Le pilote espagnol résume : « tout le monde a signé, sauf Rea… Les signatures ont déjà été remises, mais je ne sais pas encore quel sera le retour. »
La pétition est passée sur le bureau de la commission SBK (FIM, Dorna et MSMA). Pour que la règle soit supprimée, il faut l’accord de tous les constructeurs.
Les constructeurs du Superbike disent « non », craignant un dangereux précédent
Et là… c’est le mur. Yamaha, Honda, BMW, Kawasaki et Bimota ont voté contre. Seule Ducati a soutenu son pilote — alors qu’elle avait validé cette règle lors de son introduction.
Le paddock est désormais coupé en deux, pilotes contre marques dans cet enjeu sportif… mais aussi éthique.
Bautista insiste sur GPOne : « ce n’est plus une question de performance, mais d’équité sportive. ». Pour les constructeurs, au contraire, modifier une règle pour un seul pilote serait une porte ouverte aux contestations permanentes.
Dorna ne cache pas sa surprise face à cette fracture interne : « ce qui s’est passé pourrait créer un précédent très important. » On est loin d’un simple désaccord technique.
Et maintenant ? Sans unanimité, la règle ne bougera pas. Bautista risque donc de rester le seul pilote de la grille à devoir compenser son gabarit.
Mais l’affaire n’est pas close : les pilotes ont montré qu’ils voulaient peser davantage dans les décisions sportives. Les constructeurs devront justifier leur position face à l’opinion du plateau et la FIM comme Dorna devront trouver une voie pour apaiser le climat.
Ce coup d’éclat pourrait être le début d’un changement bien plus profond que la seule question du lest.
